C'était mieux avant


  • The New Tweedy Brothers, nage d’or

    par Adehoum Arbane le 11.05.2021

    Les scintillantes années soixante auront été un moment dans l’histoire de la culture américaine où se seront joués quelques grandes révolutions. Parmi elles, entremêlées, la pop music et ce que l’on appellera le Nouvel Hollywood. Les deux médias se sont croisés et parfois même répondus. Au sens propre quand des groupes comme les Seeds, les Electric Flag, Strawberry Alarm Clock, Chocolate Watchband ou encore Spirit apparaissent au détour d’une scène de film. De manière figuré lorsqu’une œuvre semble étrangement résonner...


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  • Poplitiquement correct ?

    par Adehoum Arbane le 13.04.2021 De la célèbre déclaration de Lennon au sujet de la popularité des Beatles, supposée plus grande que celle de Jésus et qui valut au groupe les foudres des ligues chrétiennes américaines, aux pitreries punks, le rock se fit un malin plaisir à constamment bousculer l’establishment. Qu’on qualifie ce dernier de politiquement correct ou de conservateur, cette réalité ne date pas d’hier et domina l’Occident. C’est d’abord le puritanisme états-unien avec le fameux Code qui fit trembler le tout Hollywood. C’est encore Elvis « The Pelvis » Presley et son fameux déhanché dont les remous moraux ne cesseront de prodiguer...
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  • ELO, bad taste

    par Adehoum Arbane le 06.04.2021 Quelle est la raison, snobisme mis à part, du décrochage de la critique à l’endroit de Queen ? Sans doute son tourbillonnant appétit musical qui aura conduit le groupe dans bien des directions, trop disparates pour affirmer une cohérence. ELO aura assumé une seule voie, un unique parti-pris : le mauvais goût. Rien que le mauvais goût. Inclination envisagée de manière totale, contenu et contenant. Chez ELO, il n’est pas un centimètre carré de gomme (celle du disque), de carton qui ne soit fondamentalement et furieusement outrancier. On objectera que c’était ainsi durant les seventies, qu’après les douceurs acidulées du psychédélisme...
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  • Paul et l’enfance de l’Art

    par Adehoum Arbane le 23.03.2021 La pop, cet art juvénile par excellence. Faite par des enfants pour des enfants. Les fameux Flower Children, ceux de la vibrionnante Californie des 60s. À l’Est, c’est une autre histoire que des musiciens cérébraux entonnent. Un gang de rockeurs intellos, le Velvet Underground, fait de NYC son territoire littéraire et musical. Big Apple, c’est aussi ces quelques blocs entre Bleecker Street et MacDougal abritant la fine fleur de la folk music. Parmi ces espoirs acoustiques mais nés ailleurs, Paul Simon et Art Garfunkel. Ces deux-là étaient prédestinés à une certaine féérie. Mieux, ils allaient devenir les princes états-uniens de la pop folk...
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  • All the Falling Angels

    par Adehoum Arbane le 16.03.2021 Au diable le club des 27 ! Il n’y a jamais eu de malédiction autour d’un âge qui aurait été une sorte de triangle des Bermudes temporel pour les pop stars. De façon plus prosaïque, même si c’est enfoncer les portes de la perception toutes grandes ouvertes, il convient de rappeler à quel point le cocktail succès rapide, drogues en abondance et une certaine fragilité propre à la jeunesse des carrières, fut fatal. Brian Jones aura sans doute été l’une des premières stars de la pop à tomber au chant d’honneur, après Brian Epstein peut-être, même si ce dernier naviguait dans l'ombre des Beatles et n'aurait donc pu prétendre...
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  • MC5, kick out the gem ?

    par Adehoum Arbane le 09.03.2021 On le sait, l’adolescence est une épreuve. Et nourrit de potentiels traumas pour le moins irréversibles. Comment plaire aux filles quand on ne dépasse pas le mètre soixante-six (l’année de Revolver, pourtant), quand on n’est pas le capitaine de l’équipe de foot, ou plus modestement une baraque sculptée de muscles. Dur, dur d’être gringalet. Souvenez-vous de cette publicité pour un forfait téléphonique. Un pauvre hère dénommé Paul, ne pouvant répondre à l’invitation envoyée par deux jeunes beautés en scooter, lance, dans un cri de désespoir masquant à peine une voix de puceau mal dégrossi, cette réplique à jamais célèbre...
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  • Alan Hull, monsieur entre-deux

    par Adehoum Arbane le 02.03.2021 Ménager la chèvre et le chou. En le lisant, on constate à quel point ce célèbre proverbe relève de l’impasse. Dans tous les domaines, la chose se vérifie. Le dernier en date, au combien politique, n’échappe pas à la fatidique règle. Piocher un coup à droite, puis à gauche n’amène que déception, opposition et à la fin, rejet. En musique, la logique du consensus est la même, portant en elle les graines de la déconvenue. Rester dans sa zone de confort ou oser une sortie qui sera mal interprétée, parce qu’allant contre sa propre intégrité ? Et pourquoi ne pas se placer à égale distance des deux tendances ?
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  • L’incroyable Hull

    par Adehoum Arbane le 23.02.2021 New York n’est plus la ville qu’elle était et ce depuis le départ de son célèbre maire Rudy Giuliani. Avant d’être minée par la violence endémique, la Grosse Pomme était connue, voire reconnue, pour son esprit bohème incarné par Woody Allen et bien d’autres cinéastes, mais aussi, et sur le plan musical, par le Velvet d’un côté et Dylan de l’autre. Ça c’est pour le résumé, car Dylan est l’arbre gigantesque qui cache la forêt de folk singers écumant ce petit bloc que constituent Bleecker & MacDougall. Ce dernier donna d’ailleurs son nom à une chanson et un album de Fred Neil. Depuis, Bleecker Street est devenu... 
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  • The Beatles, the fabulous 54

    par Adehoum Arbane le 09.02.2021

    Comme pour l’Amérique et la Chine, la suprématie des Beatles est indiscutable. Ce n’est plus un élément subjectif, relevant du « j’aime/j’aime pas » mais un fait. Même l’équipe du fact checking de Libé s’est inclinée devant cette vérité : de 1962, année de sortie de leur premier single Love Me Do, à leur séparation en 1970, les Beatles ont régné en maîtres. Mieux, ils ont inventé en treize albums les canons de la pop moderne pour les décennies à venir. Deux rétrospectives bien connues des fans et des collectionneurs en attestent. Les doubles compilations The Beatles/1962-1966 et The Beatles/1967-1970...


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  • Grandaddy et Donald Slump

    par Adehoum Arbane le 02.02.2021 Au-delà du ricanement médiatique et des indignations en plastique, l’image du fameux « Jamiroquaï » pénétrant dans l’enceinte du Capitole restera à jamais dans les mémoires comme un point de bascule, un moment d’une infinie tristesse. Tristesse d’un pays que nous aimons (détester), scindé en deux camps irréconciliables. L’humeur maussade des USA, et c’est bien peu de le dire, a semble-t-il contaminé dans une pandémie d’inquiétude et d’angoisse le monde occidental, jusqu’aux plus petit recoin de la vieille Europe. Nous avons peur. Peur de nous perdre, nous et notre identité, peur d’un futur qui semble haïr le passé...
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  • Nektar, nec plus ultra allemand ?

    par Adehoum Arbane le 19.01.2021 On a parfois du mal à se représenter ce qui apparait ici, avec le temps et l’indispensable recul historique, comme une saine évidence. La place qu’occupe désormais Pink Floyd dans la Pop Culture ; par Pop Culture il faut entendre l’ensemble des domaines la définissant, cinéma, mode, BD – aux côtés des Star Wars, Indiana Jones, Marvel et DC Comics etc. Leurs quelques gros succès planétaires (Dark Side of the Moon, Wish You Were Here, The Wall) ne sont pas les seuls arguments qui tournent chez nous, critiques rock, professionnels ou amateurs. Pink Floyd incarne cette figure de proue...
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  • HP Lovecraft, Happy children ?

    par Adehoum Arbane le 12.01.2021 Il existe bien plus qu’une communauté d’intérêts entre Lovecraft l’écrivain, HP Lovecraft le groupe psychédélique et Michel Houellebecq. On ne présente plus Howard Philip Lovecraft, véritable maître de l’horreur dite cosmique (ou Cosmicisme), selon le genre qu’il inventa. H.P. Lovecraft, le groupe, emprunte au romancier son prestigieux patronyme et avec, tout un pan de son inspiration tourmentée. Les deux albums, sortis successivement en 1967 et 1968, mettent en musique certaines des plus célèbres nouvelles de l’auteur, comme The White Ship et At The Mountain of Madness. Quant à Houellebecq, on lui doit un court...
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  • À la mode, Rod ?

    par Adehoum Arbane le 05.01.2021 Pauvre joueur de mandoline à jamais tombé dans l’oubli. Car il existe bien deux Rod Stewart. Celui de Sailing et de Da Ya Think I'm Sexy, le plus connu. C’est le Rod de Atlantic Crossing, des succès planétaires mais aussi du Mainstream. Et le Rod adoré par les fans, celui des Faces, bien sûr, et de ses premiers essais en solo, entre 1969 et 1972. Non pas que cette période ne fut pas placée sous les feux croisés de la créativité et de la bonne fortune. N’oublions pas de préciser, avant d’aller plus loin, que Every Picture Tells A Story, puisqu'il s'agit de l'album du jour, fut numéro 1 des charts en Angleterre mais aussi aux États-Unis.
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  • Proggy & poppy, Oui !

    par Adehoum Arbane le 22.12.2020 La tentation de l’amalgame. Dans tous les domaines, de la pensée à la création, cette dernière sévit. Ainsi en est-il du Rock Progressif. Ces détracteurs n’aiment rien tant que mettre tous les groupes dans le même panier avec ce qu’il faut de mépris et de suffisance pour installer dans les esprits le poison d’une idée reçue. Celle d’une musique pompière, ampoulée, prétentieuse. Alors qu’il n’en est rien. S’il n’y avait ces longs développements instrumentaux, ces ruptures de rythme hardies, cette manière de faire progresser un morceau donc, le prog rock ne serait qu’un gigantesque puzzle de mélodies mémorables. Historiquement...
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  • Starship, étoile en déclin ?

    par Adehoum Arbane le 15.12.2020 La critique est aisée mais l’art est difficile. On ne se lasse pas de cette célèbre maxime du fond des temps et reprise par Beaumarchais. Cependant son actualité n’aura jamais été aussi réelle, et cruelle en défintive. Qui plus est quand on est un groupe de pop et que l’on court après le temps. Ainsi, on l’a oublié, mais le Jefferson Airplane aura bien traversé les décennies, sous différentes formes certes – Airplane, Starship mark I, II –, avec plus ou moins de succès et d’accomplissement artistique, faisant paradoxalement de ce groupe de hippies de San Francisco, l’un des plus gros vendeurs de disques aux États-Unis...
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  • Love & change

    par Adehoum Arbane le 08.12.2020 Dans son panthéon cinématographique personnel, Jean-Pierre Dionnet cite, entre autres, Mad Max, La course à la mort de l’an 2000 et Vanishing Point. Et d’ajouter : « Les compétitions de hot rods (…) sont aux sources de la mythologie américaine. Le message est simple : même après l’apocalypse, la course continue. » L’apocalyspe c’est l’explosion en plein vol de la formation d’Arthur Lee, Love, telle un bolide de l’enfer dans un chaos de pistons et un brouillard d’essence enflammé. Tout avait pourtant bien commencé. Premier groupe interracial. Patronyme universel à la limpidité publicitaire. Situation géographique idéale...
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  • Joan Armatrading, tale & betrayal

    par Adehoum Arbane le 10.11.2020

    La sincérité d’un singer-songwriter est souvent évoquée dans les articles, à grands coups de sentences. Argument automatiquement contesté lorsque l’œuvre gravée en parait dépourvue, c’est-à-dire quand seule l’efficacité pop, le graal absolu, prédomine. L’histoire de Joan Armatrading relève du cas d’école buissonnier, car tenant des deux aspects. Si son premier long, Whatever's For Us, jouit d’une réelle force mélodique, la sincérité de ses chansons – car elles le sont – existe. Cependant elle est à chercher ailleurs que dans la musique...


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  • Incredible String band, hit coast ?

    par Adehoum Arbane le 03.11.2020 Après la jeunesse, faite d’espérance, survient bien souvent le temps des désillusions. L’année 1974 pourrait être ce point de bascule, surtout pour l’Incredible String Band, duo formé par ces deux songwriters inclassables que sont Robin Williamson et Mike Heron. En 74 donc, le groupe – augmenté de Malcolm Le Maistre, Graham Forbes, Stan Lee et Jack Ingram – sort Hard Rope & Silken Twine. Album touchant, car il marque, à maints égards, la réelle fin d’une époque. On passe ainsi de l’Éden des sixties à l’Ère Industrielle des seventies. Il faut une bonne dose d'ironie...
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  • Robert Wyatt, by Alfreda

    par Adehoum Arbane le 20.10.2020 Robert Wyatt est sans doute l’un des musiciens et personnages les plus singuliers de la pop britannique, voire de la pop tout court. Inclassable, sa musique nous accompagne depuis plus de quatre décennies. Il y a la voix de Robert, frêle comme une tasse de thé en porcelaine sur le point de se briser. Il y a aussi son jeu de batterie dont il nous aura gratifié ces quelques poignées d’années de liberté, trop peu à notre goût. Il y a surtout ses disques et ses chansons – au sein de Soft Machine, de Matching Mole et en solo –, trop rares pour être égarées. Ces trésors font partie de ce  que nous avons de plus précieux.
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  • Hendrix le déraciné

    par Adehoum Arbane le 13.10.2020 Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va, disait Bismarck. Jimi Hendrix, qui avait notamment commencé sa carrière avec Johnny Hallyday à l’Olympia, avait une petite idée sur la question. Toute le musique qu’il aimait venait de là, elle venait du blues et jusqu’à son dernier souffle, le gaucher de Seattle lui resta fidèle. Les onze minutes de Red House à l’Ile de Wight, malgré la qualité de la prestation décriée à l’époque, en témoignent. Pourtant, tout dans l’histoire brève mais folle du célèbre soliste va à rebours de ce postulat. Même s'il avait le blues chevillé au corps, Hendrix fut, de ses débuts...
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  • Matching Mole ou l’annonciation

    par Adehoum Arbane le 06.10.2020 Une douleur articulaire, vous pouvez en être sûr : il va pleuvoir ! Du simple rêve aux signes médiumniques en passant par l’annonciation divine, l’art de la prémonition aura connu des incarnations diverses. Un tel phénomène semble exister s’agissant de la pop et une œuvre – il doit en exister d’autres – s’est attelée pour mission de délivrer un message, presque subliminal si l’on n’y prête aucunement attention. Sorti en novembre 1972, la même année que son prédécesseur, Matching Mole’s Little Red Record n’est pas seulement le deuxième disque du groupe fondé ironiquement par Robert Wyatt suite...
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  • Band à part

    par Adehoum Arbane le 22.09.2020 Né en littérature, le mythe de l’antihéros appartient désormais au Cinéma. Et prend des formes différentes selon les genres. C’est la figure taciturne et ombrageuse du manchot incarné par Clint Eastwood dans la Trilogie du Dollar. C’est aussi le personnage de Han Solo, mercenaire et gentil voyou au début de la saga qui se mue en généralissime galactique au tout dernier acte. C’est enfin Snake Plissken dans New York 1997, œil lepénisé, magnifiquement incarné par Kurt Russell. L’antihéros existe aussi dans la mythologie rock. C’est Ray Davies des Kinks qui semble n’avoir cure des modes et du succès...
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  • Souviens-toi, Barbara…

    par Adehoum Arbane le 15.09.2020 On oublie souvent de le dire : ce qui fit la magie de Hatfield & The North et de son avatar heureux, National Health – super groupes de Canterbury –, ne tient pas tant au fameux son d’orgue fuzz, généré ici par Dave Stewart. Ni à la virtuosité sinueuse et délicate de la guitare de Phil Miller. Ou à l’agilité fracassante du batteur Pip Pyle, l’autre percussionniste de génie à ranger à côté de Robert Wyatt. Ou à la folle inventivité d’un John Greaves. Sans parler de la basse, noueuse comme un lierre grimpant, de Richard Sinclair, excellent chanteur qui plus est. Ce qui rend ces quelques disques si précieux pourrait tenir à cet art...
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  • Agitation Free, jam, jam pas ?

    par Adehoum Arbane le 01.09.2020

    « We're jammin'. I want to jam it with you. We're jammin', we're jammin'. And I hope you like jammin' too » chantait-il d’une voix indolente, belle d’abandon, dans un élan étiré. La jam, ce terrible avatar des années 70, ne signifiait pas seulement confiture comme le croyait Paul Weller. À la toute fin des sixties, il était de coutume de voir des artistes jammer après un concert. Ce rituel renvoyait à un imaginaire de franche camaraderie, à la fois viril et décontracté. Puis, la jam quitta la scène pour être transposée sur disque. Hendrix en fut un des précurseurs avec Voodoo Chile (Electric Ladyland)...


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  • Neighb'rhood Childr'n, enfants terribles

    par Adehoum Arbane le 25.08.2020 « Là où Attila a passé, l’herbe ne repousse plus. » Adage antique mais qui a aujourd’hui encore valeur d’avertissement. Qu’il s’agisse de chef de guerre, d’homme d’état à la blonde houppette, l’Histoire n’est pas avare de ces figures à poigne qui bien souvent pratiquèrent la politique de la terre brûlée. La pop qui n’aura connu que des trajectoires inspirantes n’échappe cependant pas à cette funeste réalité. Un groupe issu de la scène de San Francisco témoigne de cette volonté de tout saccager en même temps qu’il explore de nouveaux territoires musicaux. Non, pas que les Neighb'rhood Childr'n, puisqu’il s’agit...
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