C'était mieux avant


  • Earth Opera, à la première place !

    par Adehoum Arbane le 09.04.2019 L’idéologie bêtassonne croit toujours que le gros mange le petit, que le fort écrase le faible. Comme on est loin de cette idée reçue. Et notamment dans le domaine si vaste de la musique pop. Circonscrite aux bouillonnantes sixties, celle-ci sut faire une place à chacun. Oh il y eut bien des laissés pour compte que des décisions stratégiques et publicitaires n’eurent pas aidés. Mais en général, nombreux furent les labels – puisqu’il s’agit d’eux – qui jouèrent le jeu de la diversité et de la fameuse solidarité riches/pauvres, groupes stars/formations confidentielles. Parmi ces entreprises, Elektra.
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  • Hunger, Hungry freaks

    par Adehoum Arbane le 02.04.2019 La fin justifie-t-elle les moyens ? Et la faim ? En 1969, le psychédélisme commence à s’éteindre sur les cendres d’Altamont. On connaît l’histoire, maintes fois rabâchée. Les anciens hippies drogués vont se reconvertir en gentils troubadours, errant avec leurs jolis accords et leurs histoires autocentrées dans les grasses collines de Laurel Canyon. Quelques formations continueront de porter le flambeau, les autres migreront vers un psyché hard de bon aloi (Dragonfly, Power of Zeus…). Il est en tout autrement de Hunger qui va coucher en cette année charnière un premier album en forme de déflagration sonore. 
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  • George Harrison, feel good Lp

    par Adehoum Arbane le 26.03.2019 Il en faut de la modestie quand on a fait partie du plus grand groupe pop au monde, celui qui a, disons-le, tout inventé. Surtout avec une carrière solo débutée en fanfare et poursuivie en dent de scie. Et d’autant plus quand la jeune génération trépigne, impatiente de renverser la table. Cela tombe bien, on n’a pas surnommé George Harrison le Quiet Beatles pour rien. Le flegme britannique semble avoir été imaginé pour ce musicien attachant et presque hors-sol. Déjà, l’homme sut se détacher des contingences de la vie de rock star en regardant ailleurs : du côté du cinéma, pour garder un pied dans les arts...
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  • George Harrison, all things must come

    par Adehoum Arbane le 19.03.2019 Prenez une rivière impétueuse. Obstruez-la de grosses pierres, voire édifiez un barrage. Avec le temps, les flots bouillonnants vont s’accumuler en d’épais blocs liquides, menaçant de fissurer puis de rompre le béton. Enfin, sans rien dire, quand personne ne s’y attend, libérez la rivière. Qui jaillira alors puissante, joyeuse, vivante, exaltée, inexorable. Malgré son surnom de Quiet Beatles, George Harrison, est cette rivière folle qui fut trop longtemps contrainte. Il faut bien dire qu’il en avait sous le pied, comme on dit vulgairement. Cependant, il dut composer avec le duo Lennon/McCartney...
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  • Mayall, toute la musique qu’il aime

    par Adehoum Arbane le 11.03.2019 Quel autre genre que le blues pourrait bien imprudemment revendiquer une authenticité à l’os, sous peine d’être immédiatement retoqué ? Né au XIXe siècle dans le Delta, le blues fut longtemps la musique des esclaves noirs chantant leur espoir d’une vie meilleure – comprendre libre. Dans l’Amérique de la Grande Dépression, les bluesmen vont coucher sur partitions leurs multiples déboires et infortunes dont certaines deviendront célèbres. C’est le diable si un petit anglais, blanc de surcroit, arriverait à se faire passer pour un blueseux pur jus, lui qui n’aura pas vécu ne serait-ce que...
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  • Jethro Tull, passé bien composé

    par Adehoum Arbane le 05.03.2019 La pop n’a jamais été avare de concepts. C’est même son principal moteur depuis les débuts, les 60s donc. Prog rock, jazz rock, rock symphonique – sans et avec orchestre quand on en a les moyens – opéra rock etc. Bien qu’ambassadeur d’un style résolument médiéval – donc passéiste –, le leader de Jethro Tull, Ian Anderson, va imaginer après ses premiers succès discographiques un album inédit dont le principe va bien au-delà de l’idée de concept : le best of hors albums ! À l’exception de Song For Jeffrey, l’inusable Bourée, Inside et Locomotive Breath, Living In The Past...
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  • Pink Floyd ou les temps modernes

    par Adehoum Arbane le 26.02.2019 Dark Side Of The Moon, c’est avant tout l’histoire d’un album qui s’égara très vite dans les landes de l’oubli. Enregistré en 1972 par un groupe alors en quête de reconnaissance, sans doute désireux d’en faire un succès planétaire, ce qui est légitime s’agissant d’une œuvre pop, celle-ci ne connut pas fortune et gloire, et son groupe, le mal nommé Medecine Head, ne put accomplir son destin. Cet album de heavy rock, fort dispensable, fit malgré tout vaciller ce géant qu’était déjà Pink Floyd, placé sur l’inexorable trajectoire du succès qui devait l’arracher à la confidentialité de ses années "étudiantes".
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  • Barclay James Harvest, fantôme de la pop ?

    par Adehoum Arbane le 19.02.2019 Il existerait donc pire que Queen ?! Au moins la formation de Mercury aura-t-elle connu le succès (et ses affres). Le cas de Barclay James Harvest semble plus complexe. Le groupe a certes eu son Live at Wembley à lui, le fameux concert à Berlin, vendu comme des petits pains un jour de messe. Ce qui ne l’empêcha pas de se faire railler par la critique rock tout au long de sa carrière. On conviendra que la musique de BJH – pardonnez l’acronyme – n’a rien de très original, pas plus qu’on ne trouvera dans le moindre petit bout d’album un quelconque accent novateur.
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  • Soft Machine au Paradiso, de haute lutte

    par Adehoum Arbane le 12.02.2019 Si l’acte de création se définit par une prise de risque – ceux qui ne font rien ne se trompent jamais comme dit l’adage –, sa perpétuation se veut une lutte de chaque instant. Cette sentence à priori pompeuse et un brin hermétique – on aurait pu l’entendre dans n’importe quelle émission de France Culture – trouve pourtant son expression la plus juste à l’occasion d’un concert qui fut donné dans la célèbre salle Amstellodamoise, le Paradiso. Nous sommes en mars 1969. Le club affiche fièrement le nom de Soft Machine, jeune formation prometteuse réduite à un trio comme c'est la mode depuis...
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  • Macca fait entrer les Wings

    par Adehoum Arbane le 05.02.2019 Durer c’est s’épuiser. Régner c’est s’égarer. Deux maximes imaginaires que Paul McCartney aura décidé de ne jamais suivre tout au long des années 70. Décennie qui sera bien souvent celle du déclin pour la génération d’artistes pop estampillée sixties. Rembobinage de mémoire. Après la dissolution des Beatles, Macca débute une carrière solo sur un premier long bricolé, bancal mais qui renferme quelques trésors (That Would Be Something, Man We Was Lonely, Maybe I'm Amazed, Junk-Singalong Junk). 1971, comme Lennon avec Imagine, Paul balance un Ram devenu culte au fil des années.
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  • Lenny Kravitz, toujours écouter sa maman

    par Adehoum Arbane le 29.01.2019 Au fond, le rock ne serait qu’une putain de réinvention. Si la tendance du revivalisme ne date pas d’hier, on peut dire que Lenny Kravitz en aura été le plus habile promoteur. Ce dernier arrive dans l’industrie musicale à un moment précis de l’histoire de la pop – 1989 – où le besoin de recycler les codes du passé, comprendre les sixties, n’a jamais cessé de hanter les musiciens. Même si d’autres – Nirvana – ambitionnent de tout refonder (comprendre, tout foutre en l’air). Tout est là, à ce point d’équilibre. Ainsi devaient débuter ce que l’on appellerait les nineties. Grunge et novatrice d'un côté...
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  • Bert Jansch, la folk tranquille

    par Adehoum Arbane le 22.01.2019 Quand elle ne chatouille pas la tradition, la folk se plait à prendre des accents ombrageux, poétiques, tourmentés. Parfois même, une certaine grandiloquence guette derrière le sérieux affiché. Qu’on l’observe en bon exégète du côté de la Tamise ou à quelques encablures de l’Atlantique, le constat est le même. Bert Jansch peut s’enorgueillir d’appartenir à cette grande famille des femmes et des hommes à barde. L’écossais aura traversé pas moins de quatre décennies, semant les albums tel le petit Poucet, avec application, front baissé sur sa guitare acoustique. Vingt-deux, sans compter ceux avec Pentangle, groupe réunissant une autre sommité...
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  • Le vrai cœur de Atom Heart Mother

    par Adehoum Arbane le 08.01.2019 Phénomène bien connu, la vampirisation compte à ce jour tant de victimes qu’on ne s’attardera pas à en dresser l’interminable liste. Qui plus est lorsque l’on resserre son domaine étendu à celui de la pop music, et de son corollaire : l’album. Et Pink Floyd en a un certain nombre à son actif. Parmi les quinze disques de sa discographie, des œuvres comme Ummagumma et Atom Heart Mother entretiennent le malentendu tout autant que More, pour ne citer qu’elles. On a tôt fait de remiser les chansons courtes que le groupe a pu écrire, au profit des grandes épopées spatiales
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  • Canterbury, le son qui venait de loin

    par Adehoum Arbane le 18.12.2018 Dans le concert des Nations on meurt, instruments en berne. C’est un fait, l’Histoire s’efface lentement sous le boutoir progressiste. La conception d’un passé – et de son héritage – comme un arrière-plan vers lequel le regard se porterait irrésistiblement et honteusement, et non pas comme un point d’ancrage à partir duquel on bâtit une aventure, un destin commun, semble avoir accéléré ce processus tristement délétère. On l’a dit, répété, il ne peut y avoir de futur sans passé, pas tant pour comprendre les erreurs produites, mais bien parce que dans une course... 
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  • Alice Cooper, DaDa run run

    par Adehoum Arbane le 20.11.2018 Quel artiste ou groupe des sixties parvint à survivre à la guillotine des eighties ? Lou Reed ? Ray Davies ? Dylan ? Neil Young ? Non. Bowie, presque. Encore que. Macca à la rigueur, même pas. Dès que l’un d’entre eux s’essaya aux nouveaux canons synthétiques, grande fut la déconvenue pour les fans. Le seul qui s’en tira d’affaire même si l’album en question s’inscrivait dans un déclin discographique – temporaire, rassurez-vous –, c’est Alice Cooper, contre vents et marrées ! En préambule il faut quand même rappeler à quel point Alice Cooper – avec et sans le Band – fut une immense star dans l'Amérique...
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  • The Head Shop, tête de gondole psyché

    par Adehoum Arbane le 13.11.2018 Le rock a toujours su, non sans talent, alimenter sa propre mythologie. Ainsi en va-t-il des one-hit wonders, ces artistes qui sur la base d’une seule chanson ont eu un succès populaire à ce point fulgurant qu’il ne connut pas de lendemain. Matrice du psychédélisme américain, le rock garage fut un formidable réservoir de tubes d’un jour ! Ce que l’on sait moins, c’est que le psyché US fut aussi pourvoyeur de one-album wonders. Pour des raisons assez évidentes, d’ailleurs. Un groupe était signé par un gros label, l’album enregistré avec une totale liberté de création puis lancé sans publicité...
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  • White Album, double solo

    par Adehoum Arbane le 06.11.2018 Malgré sa blancheur immaculée, le White Album aura fait couler beaucoup d’encre. Y compris chez les fans des Beatles, eux-mêmes éparpillés en différentes chapelles. Essayons de rassembler les morceaux. Le double blanc peut se voir, dans la longue histoire du groupe, comme l’album du début du déclin. Celui-ci rompt en effet avec la période psychédélique et baroque initiée sur Rubber Soul et qui trouve son acmé avec Sgt. Pepper’s. Après ce dernier effort – dans tous les sens du terme – les Beatles ne retrouveront pas l’élan nécessaire à leur survie et qui avait permis de bâtir leur légende, sauf sur Abbey Road.
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  • Déjà Vu mais déjà dit ?

    par Adehoum Arbane le 30.10.2018

    L’association Crosby, Stills, Nash & Young est souvent présentée comme la martingale ultime. L’alignement des astres, la conjonction des voix. Hormis le gentil Nash, Crosby et Young se taillent la part du lion. Crosby, c’est le timbre, la force de l’émotion dans la chanson titre, mais aussi l’homme, le symbole. Neil Young, lui, a déjà des lettres de noblesse. Quand sort Déjà Vu, il possède déjà quelques classiques en poche et lorgne ailleurs. L’année d’après il sort Harvest, son chef-d’œuvre. Gros carton dans les villes pour la musique des champs. Pourtant, Déjà Vu – tout comme Crosby, Stills & Nash...


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  • Joe Byrd, état de grâce éternel

    par Adehoum Arbane le 23.10.2018

    La quête absolue de modernité. Celle pour laquelle on vendrait père et mère, pire, son âme au diable. Cet ardent désir fut l’obsession de tous les artistes, jusqu’à être théorisée par Baudelaire dont l’ambition sera de « tirer l’éternel du transitoire ». À l’aune de la pop, peu de groupes furent à la hauteur de cette promesse, sauf peut-être les Beatles de l’époque Revolver-Sgt Pepper’s – selon les fans de l’un et les détracteurs de l’autre. Aujourd’hui, le constat, sévère, reste le même. Mais revenons aux sixties. 6 mars 1968, un groupe à lui seul réalise ce rêve fou...


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  • Brian Protheroe, de vous à lui

    par Adehoum Arbane le 16.10.2018 Tout le monde se souvient du Superman de Richard Donner, premier film à propulser un super-héros dans la pop culture moderne. Surgissent alors de notre mémoire collective Christopher Reeves, Gene Hackman, Margot Kidder et bien sûr l’indéboulonnable Marlon Brando. C’est fort logiquement que le pauvre Brian Protheroe aura échappé à nos radars. Logique, il y jouait un éphémère co-pilote d’hélicoptère. Si nous avons oublié la carrière cinématographique de Protheroe, pensez alors à celle de singer-songwriter ! Car oui, Brian Protheroe fut aussi un compositeur-interprète pas forcément prolifique...
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  • The Travel Agency, retour vers le futur

    par Adehoum Arbane le 09.10.2018 Peut-on être en avance sur son temps, mais de vingt ans ? Ou les trois musiciens de Travel Agency se sont-ils tout simplement trompés d’époque ? Pour répondre à cette question, il faut commencer par écouter leur unique album dont la légende prétend qu’il aurait une suite, restée à ce jour dans les tiroirs de la maison de disques, et tout simplement appelée Metamorphosis. S’ils adoptent les codes établis de la pop beatlesienne, Steve Haehl, Michael Sage et Frank Lupica les transcendent immédiatement par une interprétation au cordeau. En effet, tout au long des douze titres, jamais...
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  • The Smoke is no good ?

    par Adehoum Arbane le 18.09.2018 Vous connaissez sans doute Iznogoud, le célèbre personnage de bande-dessinée imaginé par Goscinny et Tabary ? Celui-ci rêvait par-dessus tout de devenir Calife à la place du Calife. On peut dire que beaucoup de groupes pop ambitionnèrent d’être Calife à la place du Calife. Beatles à la place des Beatles. Inutile de lever la main en criant Brian Wilson, ce n’est de pas lui dont il s’agit mais du groupe The Smoke , produit par Michael Lloyd et promu par l’irremplaçable Kim Fowley. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas encore, Michael Lloyd est une figure marquante de Los Angeles, fondateur et membre du mythique...
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  • Salvation, west coast killers !

    par Adehoum Arbane le 11.09.2018 À l’heure où le « en même temps » semble sonner le glas du bon vieux clivage – en apparence –, il en existe un autre qui structura longtemps la production musicale américaine. East ou West Coast ? Question d’autant plus cruciale qu’elle n’est pas l’apanage du seul rap US. En 1967, elle s’avérait plus que pertinente. Ainsi, il y avait bien un son West Coast. S’il pouvait se définir par une approche languide et cool, celui-ci se divisait pourtant en deux chapelles, deux scènes. Le L.A. Sound, plus direct, plus professionnel aussi. Le San Francisco Sound, plus fou. Il faut dire que la proximité avec Berkeley...
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  • St. John Green, Kim Folie

    par Adehoum Arbane le 04.09.2018 Sur le papier, psychédélisme égale folie. À peu d’occasions, ce contrat tacite aura été honoré. En Angleterre, avec la toute première et syd barrettienne incarnation de Pink Floyd. Au pays de l’oncle Sam, avec une bande de hippies cramés, produits par le non moins cramé Kim Fowley – Kim Folie ? –, St. John Green. C’est peu dire que leur unique album est un ovni. Il pourrait même sembler, pour les oreilles chastes, parfaitement inaudibles. Constat étonnant quand on sait que le groupe vient de la très professionnelle scène de Los Angeles. Autour d'une formule rodée - guitare, orgue, basse, batterie -, le groupe propose douze titres...
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  • Coltrane, l’homme suprême

    par Adehoum Arbane le 28.08.2018

    Dire que John Coltrane a révolutionné le jazz sonne déjà comme le pire des poncifs tant son travail fut fécond. Si l'on s'arrête au seul genre, le legs est immense. Si l'on accepte d'en dépasser les frontières, tel un chorus, le champ des possibles devient infini. On citera en préambule, par logique et par respect, le cas de Magma et donc de Vander qui rendit hommage à son maître éternel en donnant à sa formation acoustique le nom d'un des morceaux de Trane, Offering. Si l'on en reste à la discographie magmaïenne, les deux premiers albums explorent...

     


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