C'était mieux avant


  • 10cc, seriously ?

    par Adehoum Arbane le 12.11.2019 De tous les groupes pop, 10cc est sans doute celui qui est le plus traversé par l’esprit de parodie. Il ne semble pas être le seul sur ce créneau. Déjà, durant les sixties fleurissent des groupes surfant sur la vague Beatles – Les Monkees –, ou mêlant cabaret, comique troupier et pop dans la pure tradition britannique – The Bonzo Dog Doo-Dah Band – sans même évoquer les inventions de circonstance – les Rutles, Spinal Tap. Les musiciens de 10cc ne font pas à proprement parler dans la gaudriole, ce ne sont pas les Mothers Of Invention anglais. Ils arrivent cependant à un moment de l’Histoire où tout a été quasiment écrit...
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  • Les 10 morceaux CMB

    par Adehoum Arbane le 05.11.2019 Il est de ces défis un peu stupides que l’on relève malgré tout avec une certaine jubilation. Les tops en font partie, d’autant plus quand ils explorent des aspects plus pointus et quand, cerise sur le gâteau pop, ils multiplient les contraintes absurdes. Ici, ce sont les morceaux les plus longs de l’histoire du rock (sixties) qui nous intéressent. Mais attention ! Les choses se compliquent puisque seules les créations américaines ont été prises en compte. Exit donc le prog rock anglais. Trop facile. Mieux, elles doivent entrer dans un silo d’années, de 1965 à 1968, à l’époque où les morceaux courts et nerveux avaient la faveur des groupes...
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  • Stooges, No Fun ?

    par Adehoum Arbane le 15.10.2019 On écrit souvent que le premier album des Stooges sonna le glas de l’utopie hippie. Cette analyse n’est pas fausse mais a posteriori. Elle s’inscrit dans une perception historique de la pop où les meurtres de la Manson Family et celui d’Altamont furent les étapes inéluctables menant droit à la fin de l’ère psychédélique. Rien n’est moins sûr. On peut considérer la chose différemment. En 1969, le psychédélisme hippie se mue naturellement en rock progressif estudiantin et là où les sixties incarnaient spontanéité et innocence, les seventies marquent l’avènement de l’industrie musicale – n’y voyons là rien de rebutant...
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  • Led Zep, no Stairway To Heaven

    par Adehoum Arbane le 24.09.2019 Chroniquer un album de Led Zeppelin est devenu une banalité, une facilité même. On ne sort pas de sa zone de confort. Pratique. Rassurant. Et qui plus est quand il s’agit de ce IV si prisé. Pensez, un classique, leur chef-d’œuvre ! Huit titres au compteur, que des bombes – logique pour un zeppelin inflammable –, du lourd, du massif. Il est temps cependant d’oser poser un doigt de pied en terrain miné, là où les gardiens du temple, les tenants du « C’est aussi bien de nos jours » nous attendent. Aujourd’hui, qui a fait mieux ? Qui peut se permettre de fanfaronner en exhibant ostensiblement son morceau étalon... 
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  • Pete Townshend et Ronnie sous-bois

    par Adehoum Arbane le 16.09.2019 Faut-il être sans cœur, parfois même despote, pour être leader ? On pourrait croire que c’est le cas de Pete Townshend, guitariste et compositeur principal des Who, qui prenait l’habitude de venir en studio avec des démos préenregistrées, proches de la perfection. Présenter les trois autres musiciens en faire-valoir serait injuste : Keith Moon fut le formidable batteur que l’on sait. John Entwistle, à l’image de tous les bassistes, apparaissait comme patibulaire alors qu’il était un songwriter très fin doublé d’un habile arrangeur. Quant à Daltrey, il remplissait parfaitement son office de chanteur...
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  • Alice Cooper, scare, not care

    par Adehoum Arbane le 10.09.2019 La Génération X aura vécu dans un monde plus incertain que le nôtre, pour ne pas dire plus dangereux. Imaginez l’ère post Manson ! Brett Easton Ellis en fait le récit dans le premier tiers de son essai, White. Le jeune Ellis comme la plupart des gosses de l’époque allait au cinéma sans être accompagné par un adulte, à pied de surcroit, et pour aller voir de ces films d’horreur qui faisaient les belles nuits de la pop culture alternative. Alors que de nos jours, il serait inconcevable de laisser nos enfants errer dans les solitudes urbaines qui sont le terrain des pires prédateurs. Quant aux programmes que nous leur "proposons"...
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  • Marathon Van

    par Adehoum Arbane le 03.09.2019 Si Van Morrison a débuté sa carrière au sein des Them en pourvoyeur de hits accrocheurs expédiés à vitesse grand v, sa carrière solo l’aura présenté sous un tout autre jour. Au-delà de la mystique dont il fera une chanson, c’est bien d’endurance dont il s’agit et que le chanteur expérimente dès son premier disque solo et premier chef-d’œuvre, le désormais cultissime Astral Weeks. À la manière des marathoniens, Van Morrison n’est à l’aise – mais pas seulement – que sur les morceaux longs, épiques où il donne libre cours à ses qualités d’interprète. Il perpétua cette tradition de la chanson pour coureur de fond...
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  • The Great Society, tout un programme !

    par Adehoum Arbane le 09.07.2019 En ces heures sombres où pullulent trottinettes et autres gadgets connectés, où triomphe déjà le mirage du transhumanisme, la figure du hippie – cheveux longs, pantalons pattes d’eph – demeure l’objet de tous les sarcasmes contemporains. Ringard, sale, dadais. Le hippie, cet ancêtre du punk à chien qui s’ignorait. Et pourtant ce personnage injustement caricaturé connut son moment de gloire, cristallisé au nord de la Californie entre 1966 et 1967.  Il ne faut pas s’arrêter aux fleurs dessinées sur le Magic Bus de Ken Kesey et des Merry Pranksters, encore moins sur les looks bigarrés...
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  • Pretty Things, SF Story

    par Adehoum Arbane le 25.06.2019 Si les Stones avaient été moins paresseux, moins sûrs de leur fait, moins drogués aussi, Their Satanic Majesties Request aurait été l’égal de Sgt. Pepper’s, un chef-d’œuvre absolu du psychédélisme britannique, même si celui-ci contient quelques perles. En approchant la perfection ils auraient pu sans problème aller jusqu’à l’appeler SF Sorrow. Sauf que cet album existe déjà puisqu’il a été enregistré l’année suivante, 1968 donc, par les Pretty Things, formation londonienne œuvrant dans le même registre de combo rock salement agressif. Rappelons-le, la bande à Phil May a livré, tout comme les Kinks pré-vaudeville...
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  • Bill fait pleurer

    par Adehoum Arbane le 18.06.2019 Ambassadeur de la culture portugaise, le Fado est tristement connu pour son sens du tragique. Autre époque, autre référence, tout le monde se souvient du senhor Oliveira da Figueira, personnage des aventures de Tintin capable de provoquer des torrents de larmes en inventant des histoires pas possibles où le sort se faisait un malin plaisir à s’acharner sur des protagonistes entrainés malgré eux dans un interminable toboggan de malheurs. Du Portugal solaire à l’Angleterre pluvieuse, il n’y a qu’un pas. Bien que prise dans un perpétuel étau de brouillard, Londres a su cependant déjouer les caprices météorologiques...
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  • Les Stones, page blanche

    par Adehoum Arbane le 11.06.2019 Le progressisme arrogant devrait s’estimer heureux. Car un retour aux sources est toujours précédé d’un intense moment d’innovation. C’est l’éternelle alternante gauche-droite, avant-garde et classicisme etc. Ordre des choses qui s’applique aussi et fort heureusement à l’art, et plus précisément à la musique. Regardez l’année 1970 qui a vu nombre de formations psychés virer folk ou country, voire les deux, après trois années d’harassantes expérimentations et de jusqu’auboutisme drogué. Les Stones auront été tout simplement les premiers à opérer ce changement de cap, ce tournant de la rigueur si l’on ose dire. 
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  • Grateful Dead, alive

    par Adehoum Arbane le 04.06.2019 Baba-coolerie. Grateful Dead a toujours fait l’objet d’un saint mépris. À tort ou à raison d’ailleurs. Il ne s’agit pas de faire corps contre cette vision emprunte de snobisme. Mais d’expliquer le parcours singulier du groupe, sa philosophie, son désir d’explorer des paysages sonores plus vastes qui s’incarnent parfaitement dans son album le plus connu, Live/Dead. Cependant, Le Mort Reconnaissant n’aura pas été la seule formation à proposer un live comme album officiel. La même année, Quicksilver Messanger Service enregistre avec Happy Trail ce qui sera considéré comme son meilleur album. En Angleterre, Pink Floyd suit cette voie...
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  • Lucio Battisti, dolce vitale

    par Adehoum Arbane le 28.05.2019

    L’homme fragile. À mille lieux de la figure consacrée de la rock star triomphante dont Robert Plant et Roger Daltrey furent les ambassadeurs les plus connus. Chose étonnante, c’est au pays de la virilité plastronnée qu’on trouva son contraire, tout de pudeur vêtue. Lucio Battisti, pop star discrète – mythe en Italie, secret bien gardé hors de ses frontières –, est l’incarnation d’un nouvel axiome : l’âme plus forte que le corps. Il aura opéré cette mue sur le temps long, en osant l’impensable dans le grand petit monde de la pop : la fusion entre la sensibilité méditerranéenne...


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  • David Ackles, normal Rockwell ?

    par Adehoum Arbane le 14.05.2019 On a trop vite fait de réduire la culture américaine au spectre hollywoodien encore que ce dernier puisse s’enorgueillir de couvrir une large période – dépassant le siècle –, riches en chefs-d’œuvre. Ainsi la peinture états-unienne, et son courant réaliste, brosse-t-elle, si l’on ose dire, un portrait de la nation – de ses paysages, de ses habitants – à l’image de ce continent : précis, vaste et grandiose. Parmi ces grands portraitistes, on compte bien évidement Edward Hooper, Charles Sheeler, John Sloan, Grant Wood et… David Ackles. Mais David Ackles n’est pas un artiste peintre, quoique. 
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  • Gary Ogan & Bill Lamb, calmos et coolos

    par Adehoum Arbane le 07.05.2019 Comme le vieux Léon de Brassens, Jean-Pierre Marielle s’en est allé au paradis de l’accordéon, de la moustache et des flacons. Il y a rejoint son camarade de toujours, Jean Rochefort. Et si les singer-songwriters Gary Ogan et Bill Lamb étaient les Marielle & Rochefort de l’Americana ? Période Calmos de surcroit ? La pochette de leur unique Lp qui les montre tels des pères peinards en pleine partie de pêche, sans la moindre nénette à l’horizon, accrédite cette thèse iconoclaste – pardonnez au critique de se jeter une fleur ! Une ambiance de mecs, décontractée...
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  • Ray Davies, gilet vert

    par Adehoum Arbane le 30.04.2019 À une époque où il est de bon ton de dénoncer la déconnexion des élites, où certains n’aiment rien tant que de se réclamer du peuple, souvenons de ceux qui joignirent l’acte à la parole. 1964, les Kinks des frères Davies inventent une forme de proto-hard qui deviendra la matrice du son du futur, repris tel un flambeau électrique par toutes les formations anglaises de la seconde moitié des sixties : Cream, Gun, Yardbirds période Page, Led Zep etc. Las des modes, Ray Davies décide de tourner le dos au psychédélisme naissant. Il est l’inventeur d’une pop folklorique, entre vaudeville et chronique sociale.
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  • Earth Opera, à la première place !

    par Adehoum Arbane le 09.04.2019 L’idéologie bêtassonne croit toujours que le gros mange le petit, que le fort écrase le faible. Comme on est loin de cette idée reçue. Et notamment dans le domaine si vaste de la musique pop. Circonscrite aux bouillonnantes sixties, celle-ci sut faire une place à chacun. Oh il y eut bien des laissés pour compte que des décisions stratégiques et publicitaires n’eurent pas aidés. Mais en général, nombreux furent les labels – puisqu’il s’agit d’eux – qui jouèrent le jeu de la diversité et de la fameuse solidarité riches/pauvres, groupes stars/formations confidentielles. Parmi ces entreprises, Elektra.
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  • Hunger, Hungry freaks

    par Adehoum Arbane le 02.04.2019 La fin justifie-t-elle les moyens ? Et la faim ? En 1969, le psychédélisme commence à s’éteindre sur les cendres d’Altamont. On connaît l’histoire, maintes fois rabâchée. Les anciens hippies drogués vont se reconvertir en gentils troubadours, errant avec leurs jolis accords et leurs histoires autocentrées dans les grasses collines de Laurel Canyon. Quelques formations continueront de porter le flambeau, les autres migreront vers un psyché hard de bon aloi (Dragonfly, Power of Zeus…). Il est en tout autrement de Hunger qui va coucher en cette année charnière un premier album en forme de déflagration sonore. 
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  • George Harrison, feel good Lp

    par Adehoum Arbane le 26.03.2019 Il en faut de la modestie quand on a fait partie du plus grand groupe pop au monde, celui qui a, disons-le, tout inventé. Surtout avec une carrière solo débutée en fanfare et poursuivie en dent de scie. Et d’autant plus quand la jeune génération trépigne, impatiente de renverser la table. Cela tombe bien, on n’a pas surnommé George Harrison le Quiet Beatles pour rien. Le flegme britannique semble avoir été imaginé pour ce musicien attachant et presque hors-sol. Déjà, l’homme sut se détacher des contingences de la vie de rock star en regardant ailleurs : du côté du cinéma, pour garder un pied dans les arts...
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  • George Harrison, all things must come

    par Adehoum Arbane le 19.03.2019 Prenez une rivière impétueuse. Obstruez-la de grosses pierres, voire édifiez un barrage. Avec le temps, les flots bouillonnants vont s’accumuler en d’épais blocs liquides, menaçant de fissurer puis de rompre le béton. Enfin, sans rien dire, quand personne ne s’y attend, libérez la rivière. Qui jaillira alors puissante, joyeuse, vivante, exaltée, inexorable. Malgré son surnom de Quiet Beatles, George Harrison, est cette rivière folle qui fut trop longtemps contrainte. Il faut bien dire qu’il en avait sous le pied, comme on dit vulgairement. Cependant, il dut composer avec le duo Lennon/McCartney...
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  • Mayall, toute la musique qu’il aime

    par Adehoum Arbane le 11.03.2019 Quel autre genre que le blues pourrait bien imprudemment revendiquer une authenticité à l’os, sous peine d’être immédiatement retoqué ? Né au XIXe siècle dans le Delta, le blues fut longtemps la musique des esclaves noirs chantant leur espoir d’une vie meilleure – comprendre libre. Dans l’Amérique de la Grande Dépression, les bluesmen vont coucher sur partitions leurs multiples déboires et infortunes dont certaines deviendront célèbres. C’est le diable si un petit anglais, blanc de surcroit, arriverait à se faire passer pour un blueseux pur jus, lui qui n’aura pas vécu ne serait-ce que...
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  • Jethro Tull, passé bien composé

    par Adehoum Arbane le 05.03.2019 La pop n’a jamais été avare de concepts. C’est même son principal moteur depuis les débuts, les 60s donc. Prog rock, jazz rock, rock symphonique – sans et avec orchestre quand on en a les moyens – opéra rock etc. Bien qu’ambassadeur d’un style résolument médiéval – donc passéiste –, le leader de Jethro Tull, Ian Anderson, va imaginer après ses premiers succès discographiques un album inédit dont le principe va bien au-delà de l’idée de concept : le best of hors albums ! À l’exception de Song For Jeffrey, l’inusable Bourée, Inside et Locomotive Breath, Living In The Past...
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  • Pink Floyd ou les temps modernes

    par Adehoum Arbane le 26.02.2019 Dark Side Of The Moon, c’est avant tout l’histoire d’un album qui s’égara très vite dans les landes de l’oubli. Enregistré en 1972 par un groupe alors en quête de reconnaissance, sans doute désireux d’en faire un succès planétaire, ce qui est légitime s’agissant d’une œuvre pop, celle-ci ne connut pas fortune et gloire, et son groupe, le mal nommé Medecine Head, ne put accomplir son destin. Cet album de heavy rock, fort dispensable, fit malgré tout vaciller ce géant qu’était déjà Pink Floyd, placé sur l’inexorable trajectoire du succès qui devait l’arracher à la confidentialité de ses années "étudiantes".
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  • Barclay James Harvest, fantôme de la pop ?

    par Adehoum Arbane le 19.02.2019 Il existerait donc pire que Queen ?! Au moins la formation de Mercury aura-t-elle connu le succès (et ses affres). Le cas de Barclay James Harvest semble plus complexe. Le groupe a certes eu son Live at Wembley à lui, le fameux concert à Berlin, vendu comme des petits pains un jour de messe. Ce qui ne l’empêcha pas de se faire railler par la critique rock tout au long de sa carrière. On conviendra que la musique de BJH – pardonnez l’acronyme – n’a rien de très original, pas plus qu’on ne trouvera dans le moindre petit bout d’album un quelconque accent novateur.
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  • Soft Machine au Paradiso, de haute lutte

    par Adehoum Arbane le 12.02.2019 Si l’acte de création se définit par une prise de risque – ceux qui ne font rien ne se trompent jamais comme dit l’adage –, sa perpétuation se veut une lutte de chaque instant. Cette sentence à priori pompeuse et un brin hermétique – on aurait pu l’entendre dans n’importe quelle émission de France Culture – trouve pourtant son expression la plus juste à l’occasion d’un concert qui fut donné dans la célèbre salle Amstellodamoise, le Paradiso. Nous sommes en mars 1969. Le club affiche fièrement le nom de Soft Machine, jeune formation prometteuse réduite à un trio comme c'est la mode depuis...
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