L’esprit fin de siècle n’a jamais été aussi prégnant qu’aujourd’hui. Angoisse climatique, sanitaire, identitaire et religieuse, le monde semble au bord du gouffre. Et comme souvent, ce sont les italiens qui ressentent le mieux ce curieux sentiment contradictoire. N’oublions pas que les progrès technologique et économique ont rallongé notre espérance de vie. Entre désespoir et espérance, obscurantisme et renaissance, ainsi va ce grand peuple latin dont Francesco Bianconi est, en 2020, le sublime ambassadeur.
Demain est une autre nuit n’est peut-être pas une ode aux clubbers comme on serait tenté de le croire. C’est plus une variation sur le temps qui passe (et qui reste ?) ; la nuit y est vue comme la fin de toutes choses. Son créateur, Alex Rossi, est un artiste qui navigue dans nos scopes depuis bien longtemps, un peu comme un camarade que l’on fréquente sans vraiment bien le connaître. Il sort paradoxalement ce premier album après tant d’années passées à le concevoir, le peaufiner. Du coup, ce hasard-là nous raconte une autre histoire. Celle du temps nous l’avons dit mais dans toutes...