A new disque in town


  • Daisy Lambert, the great geek in the sky

    par Adehoum Arbane le 17.05.2016 Ground Control To Major Tom ? Rien, aucune réponse et pour cause, son créateur est mort. Disparu, aspiré. Rassurons-nous, d’autres se sont levés, déjà prêts, avec dans leurs mains fécondes la matière nouvelle de la pop du futur. Daisy Lambert ne nous avait pas réellement quitté, il nous revient aujourd’hui avec l’amorce stellaire d’un deuxième album qui s’annonce grandiose. Ce clair-obscur galactique, cet autre versant de la lune s’appelle Les Cœurs Célestes. Ode à l’amour prétend la formule. Il est vrai même si cette évidente définition, pour simpliste qu’elle soit, semble lui aller comme un gant. 
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  • Juliette Armanet, l’art manié de la pop

    par Adehoum Arbane le 03.05.2016 C’est peut-être la chose la plus précieuse qui soit. Un graal pour certains. Un secret bien gardé pour d’autres. Tous en rêvent, car il fédère la pop au-delà du temps, des époques, nous parlons de ce satané refrain. Il est le trampoline sans quoi une mélodie, aussi parfaite, aussi pure soit-elle, ne pourrait s’envoler vers les sommets. Qu’il s’exprime en anglais ou dans la langue – plus châtiée – de nos grands littérateurs, seule compte son exactitude. Sa capacité à durer, à perdurer même. Juliette Armanet semble avoir décroché la martingale.
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  • Gaspard Royant, le feu et la classe

    par Adehoum Arbane le 26.04.2016 Il convient de dépasser le simple débat du revivalisme, ou même du vintage. Gaspard Royant s’affirme comme un styliste accompli, point. Le constat, flagrant, explose à chaque seconde de son deuxième effort, Have You Met Gaspard Royant ?, dont l’adresse reste de manière fort habile dans les mémoires, comme un rappel. Tout dans ce disque, des morceaux jusqu’à la pochette, parle de son amour pour ce que l’on appelait naguère le « bel ouvrage ». 
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  • Breakfast in Australia

    par Adehoum Arbane le 04.04.2016

    Disons-le sans ergoter. Currents est à Tame Impala ce que Breakfast In America fut à Supertramp. Maintenant que le débat est posé, il serait sage de dissiper tout malentendu. Il ne s’agit pas de prétendre que les albums sonnent de la même manière, qu’ils empruntent la même autoroute inspirationnelle, non. Au-delà même des années qui les séparent, de leurs styles respectifs, c’est dans leur démarche intrinsèque et, plus largement, dans le parcours des groupes, que la comparaison s’avère pertinente. 


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  • LaMontagne sacré

    par Adehoum Arbane le 14.03.2016 Surgi de la nuit des temps, l’ouroboros nous revient aujourd’hui. Allégorie présente dans de nombreuses civilisations perdues depuis – mais ô combien fascinantes –, le serpent qui se mort la queue symbolise la continuité, l’autofécondation et l’éternel retour. Un animal si puissant, si protecteur – dans la culture nordique – qu’il finit par s’enfermer dans un perpétuel recommencement. Étonnant paradoxe qu’a retenu Ray LaMontagne pour son sixième album – son meilleur ? La question semble plus que légitime tant le singer-songwriter est parvenu à se réinventer en évitant le grand écart stylistique. 
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  • Fat White Family, other fuckers

    par Adehoum Arbane le 15.02.2016 Et si le nihilisme était la meilleure preuve qu’un album de rock est bien ce qu’il prétend être : rock ? Après leur très remarqué premier essai, le si coquettement nommé Champagne Holocaust, la Fat White Family récidive avec une deuxième tentative. Rien que l’impossibilité de nommer la chose en dit long sur l’étrangeté de ce Songs For Our Mothers. Difficile aussi à situer sur une cartographie musicale, quelle qu’elle soit. Sont-ils américains comme le laisserait présager la dureté, l’aridité, voire la dégueulasserie de la musique, ou plutôt anglais comme le raconte leur biographie, détail qui s’avère pourtant exact. 
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  • Chansons adultes d'un Benjamin de la pop

    par Adehoum Arbane le 25.01.2016 J’avoue avoir été touché par Night Music, Love Songs de Benjamin Schoos. Littéralement terrassé. Malgré ses lenteurs, à l’évidence assumées. Malgré son petit côté Rock Bottom des temps modernes. Cet album porte bien son nom qui s’épanouit le soir, quand le monde est couché, quand, casque sur les oreilles, on accepte de errer entre demi-sommeil et rêve éveillé, hébété. Mais il ne faudrait pas rester en surface, dixit Le Grand Paquebot Va Sombrer. La surface des choses, l’écume des nuits donc, ce serait d’affirmer que ce disque est celui des retours d’after. 
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  • À deux c’est mieux

    par Adehoum Arbane le 04.01.2016 Le top. Anglicisme désignant dans le langage montagnard le sommet, le faîte mais qui, pour le commun des mortels, signifie également le meilleur du meilleur, ce qui est au-dessus de tout. En prenant cette définition à la lettre et en l’appliquant à la production musicale de l’année qui vient de s’écouler, soit 2015, on affirmera non sans fierté que le top 10 des albums pop internationaux réunit Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents, Tame Impala avec Currents...
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  • Souriez, Brian a concrétisé

    par Adehoum Arbane le 21.12.2015 Avec la récente sortie de Love & Mercy, l’occasion nous est donnée de reparler de SMiLE, le projet contrarié du génie des Beach Boys, Brian Wilson. Inutile de nous appesantir sur son histoire, la lutte amicale – sans coup férir ? – entre les Garçons de la Plage et les Scarabées qui débuta le 3 décembre 1965 avec Rubber Soul qui, dans une réaction en chaîne, engendra Pet Sounds dont la riposte anglaise fut Revolver que Brian Wilson vécut autant comme une claque qu’un défi et qui devait fatalement l’amener dans l’impasse SMiLE. 
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  • King Gizzard, c'est pas du pipeau

    par Adehoum Arbane le 30.11.2015 Pour enrayer l’inéluctable déclin du temps présent, pour cataplasmer le pessimisme ambiant, sortons patchouli et autres vieilleries hippies ! On pourrait croire à une boutade et pourtant. Surgi tout droit des antipodes, le collectif melbournien King Gizzard & The Lizard Wizard a osé l’inimaginable : proposer pour ses nouvelles chansons tout un catalogue d’instruments antiques, sitar, flûte, tablas, clarinette et l’imagerie psyché qui va avec, comme en témoigne le morceau titre, Paper Mâché Dream Balloon. 
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  • Night Moves, Flash-Burns

    par Adehoum Arbane le 17.11.2015 On se souvient de la célèbre sentence de Nietzsche, « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », en ouverture du Conan de John Milius. Manière de dire que les plus persévérants seront à la fin gagnants. H-Burns semble être de cette trempe-là. Seize ans maintenant qu’il sillonne les autoroutes, pourtant balisées, de l’Americana en vieux routier fidèle, de disques en premières parties, de concerts en tête d’affiche jusqu’en studios, pour y graver quelque projet plus ambitieux. Nous y voilà. Night Moves.
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  • Courtney, acide Barnett

    par Adehoum Arbane le 09.11.2015 La pop au féminin relève du concept en soi, le plus souvent défini par des mélodies trop suaves pour être honnêtes et une certaine manière de chanter en feulements et autres ouh ouh yeah crispants. Tout le contraire de Courtney Barnett, rockeuse australienne qui a sorti en début d’année son très remarqué premier album – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit – sur lequel elle prend des allures de Lou Reed ronchon, pourtant habile dans l’art de trousser des histoires ornementées de riffs sales et tranchants. 
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  • No one is Les Innocents ?

    par Adehoum Arbane le 02.11.2015 On dit souvent que seule la chanson prime. Par chanson il faut entendre le canevas de notes, d’harmonies et de mots qui forment ce que l’on appelle doctement une partition. Souvent, il suffit d’écouter une démo pour se rendre compte de son potentiel, son pouvoir d’attraction. La production n’est, à ce stade-là, qu’un vernis apporté – ultime étape – à l’œuvre en question. Le fond surpassant donc la forme. Certes, cette réalité demeure, mais il ne faudrait pas réduire une chanson à son être intime, son squelette primal. Ainsi, combien de titres gâchés par une production malhabile.
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  • Israel Nash, cosmos factory

    par Adehoum Arbane le 26.10.2015 Gram Parsons en avait rêvé, Israel Nash l’a fait. Une musique aux racines country, ponctuée d’envolées spatiales. Un psychédélisme positif en somme, débarrassé de toute allusion aux drogues. Une musique d’une pureté confondante, à la fois fragile et violente. Comme un torrent jaillissant de la montagne séculaire. Silver Season serait une sorte d’American Beauty planant, un Everybody Know This Is Nowhere cosmique. Un Meddle américain ? Dit comme ça, la chose est plaisante mais forcément réductrice. Quand l’Angleterre tente de retrouver la pop à guitare qui était son crédo...
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  • Charles-Baptiste, du cul, du cul, du culot

    par Adehoum Arbane le 12.10.2015 Briser les interdits. Faire voler les tabous en éclats. À l’heure de Youteube et Jacqueline & Michou, ces mots ont perdu de leur sens profond. Charles-Baptiste, chanteur de variété assumé, a semble-t-il réussi à dépasser malgré cela les bornes de la bienséance avec son dernier clip, étendard bien tendu de son nouvel Ep intitulé La symphonie pornographique. Le célèbre site de vidéos en streaming n’a guère apprécié les images exhibées-cachées mais ô combien subliminales de Porno, son premier extrait, au point de le censurer un temps. 
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  • Soundhunters, l’empire des sons

    par Adehoum Arbane le 05.10.2015 En soixante années d’existence, la mythologie rock a enfanté nombre de figures et avatars dont le rockumentaire, ou document rock. Ce genre a connu depuis quelque temps un renouveau salutaire, transfiguré par des réalisateurs ambitieux. De même que le rock, ou plus globalement la pop music, se nourrit d’avant-garde, le documentaire musical avait ainsi besoin d’un film, un seul, pour entrer dans une nouvelle ère de perception. Telle est le dessein, dans le fond comme dans la forme, de Soundhunters, une expédition musicale. 
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  • Double Françoise, un homme et une femme

    par Adehoum Arbane le 28.09.2015 Il fut un genre dans lequel la France excella, à l’époque où la Perfide Albion aposait sur le monde de la pop son sceau magistral. Les yé-yé girls. Françoise Hardy toutes époques confondues, France Gall dans sa période lysergique, l’incontournable Claudine Longet bien sûr, Clothilde et Jacqueline Taïeb dans des formules plus troubles encore. C’est cette tradition que Double Françoise se plait à ressusciter, non par nostalgie, mais parce que ce langage-là – basse ourlée, claviers solaires, servis par des refrains imparables emmenés par de jolis brins de femmes – reste éternel. 
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  • Vaille que Vile

    par Adehoum Arbane le 21.09.2015 Inutile de l’attendre, de l’espérer ou même de l’appeler, la révolution musicale n’arrivera plus. Trop d’années ont passé, trop d’époques, de genres et bien sûr d’œuvres se sont écoulés sous les ponts en luxuriantes mélodies, tantôt bouleversantes tantôt structurantes. Une fois lesté du poids des ambitions oubliées, une seule posture prévaut pour affronter l’avenir créatif : la décontraction. Loin des modes, de cette bêtifiante viralité qui ferait passer un caillou pour de l’or, Kurt Vile, droit dans ses bottes, poursuit son modeste chemin artistique...
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  • Aline et son alinéa

    par Adehoum Arbane le 25.08.2015 Aline, ce prénom de jeune fille fragile, est aussi le patronyme d’un groupe qui avec Regarde le ciel a fait du single le crédo de sa première proposition créative. Enchaînant les mélodies fraîches, tendres et fringantes, des chansons – des vraies – aussi intenses que directes. La vie électrique, son deuxième album, franchit un cap. On n’en avait presque oublié que derrière Aline il y avait cinq musiciens, cinq adultes, ayant rassemblé, digéré, transformé leurs histoires personnelles, leurs chemins de vie en compositions adroites et pénétrantes.
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  • Tame Impala, à contre Currents

    par Adehoum Arbane le 13.07.2015 Et si l’épicentre de la créativité pop s’était déplacé ? Alors que Londres ne semble plus être la capitale de la fantaisie et de l’énergie rock, que les évolutions états-uniennes ne concernent qu’un petit bataillon de groupes, c’est en Australie qu’il faut aller dénicher le nom qui agite depuis cinq ans les cercles de la critique. Tame Impala, car c’est bien de lui dont nous parlons aujourd’hui, est à l’origine de l’une des plus passionnantes sagas comme seul le rock sait les imaginer depuis ses toutes premières années. 
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  • Steven Wilson, cette main est une claque

    par Adehoum Arbane le 29.06.2015 Une morne plaine aux étendues linéales. Voilà à quoi ressemble la musique pop en 2015. À force de trop vouloir incarner l’idée de modernité, la production actuelle s’est littéralement desséchée. Hormis quelques exemples pourtant signifiants, le constat semble accablant. Fils spirituel du rock progressif des seventies anglaises, leader de Porcupine Tree, Steven Wilson a décidé de renverser la table. Et d’insuffler à cette pop parfois aseptisée un souffle de liberté. Oh, il ne s’est jamais vraiment éloigné de ses fondamentaux.
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  • Jacco Gardner, grey dream

    par Adehoum Arbane le 08.06.2015 La Hollande – et au passage l’ensemble des pays de la péninsule scandinave – recense l’une des plus importantes collections de disques pop. Pour l’amateur de musique sixties, voire seventies, c’est du côté d’Amsterdam – entre autre donc, car on peut aussi aller à Hambourg, Stockholm – qu’il faut aller chasser ! Qu’il s’agisse de pop anglo-saxonne ou de production 100% locale, c’est là–bas que l’on dénichera – les guides touristiques s’en font l’écho – les trésors vinyliques, souvent proposés à des prix "raisonnables" et dans un état proche de la virginité absolue. 
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  • Tame Impala, la malédiction du 3

    par Adehoum Arbane le 04.05.2015 Que nous disent les deux derniers singles de Tame Impala ? Ils nous rappellent à quel point la production actuelle, à la fois pléthorique et incessante, disparaît aussi vite qu’elle a surgi. Passer le cap du troisième album sans décevoir, en maintenant un certain niveau de qualité – voire en allant plus loin –, est devenu chose rare. On se souvient du cas MGMT qui, malgré ses indéniables mérites, avait déçu jusqu’à ses plus indécrottables thuriféraires. Mais qui se rappelle de Vampire Weekend, Two Doors Cinema Club et autres avatars modeux
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  • Jarvis Platini, espérance propre

    par Adehoum Arbane le 06.04.2015 Si un jour on m’avait dit que j’écrirais à propos d’un album pas tout à fait disque, parce que dématérialisé, sur des chansons non chantées mais chontées, c’est-à-dire contées. Je crois que j’aurais ri. Venons en à Sale Hope. Ceci n’est ni une pipe ni de la pop, pas plus du rock. Punk ? À voir. Art brut sans aucun doute tant l’exigence du texte à nu, porté par une voix à la limite de la fêlure, paraît insurmontable. 
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  • Aline, l’avis électrique

    par Adehoum Arbane le 23.03.2015 Ça y est. J’entre dans ma quarantième année. Non pas qu’une forme de frayeur me saisisse. Nullement. Il reste tant à accomplir qu’une espérance de vie raisonnée rend désormais possible. La vie est encore là, rougeoyante, circulant dans les veines, battant les tempes. La vie électrique. La formule claque, parle. C’est précisément celle qu’a retenue Aline pour annoncer son futur deuxième album. La vie électrique, comme un manifeste stylisé, éclate en ce moment dans les ondes. 
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