Des hauts débats


  • Le rock est-il viriliste ?

    par Adehoum Arbane le 26.01.2021 Le rock est viriliste ? Vraiment ? Certes, les hommes y sont légion. Certes, la guitare électrique s’impose vite comme un symbole phallique. Certes, la violence n’est pas seulement sonore, comme en témoigne celle que Ike fit longtemps subir à Tina Tuner. Mais beaucoup de « certes » ne font pas les certitudes. L’époque aimant les raccourcis autant que les formules chocs, il convient de se poser un moment, à la manière douce, le rock étant largement coutumier du fait. En préambule, précisons à toutes fins utiles que la différence entre rock et pop, si elle existe bien, peut parfois paraître artificielle...
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  • The Saxophone Songs

    par Adehoum Arbane le 01.12.2020 Le saxo couinait, couinait et couinait, il couinait d’autant plus que le musicien se penchait sur lui. Le sax, cet instrument impérial, n’était pas que le prolongement du corps du jazzman, son double cuivré. Il était bien plus en vérité. Un instrument rock et pop. The Saxophone Song de Kate Bush nous le rappelle le 17 février 1978 bien que la chanson ait existé sous la forme d’une démo enregistrée par David Gilmour en juin 1975. À cette époque, c’est-à-dire au plus fort des seventies, le sax fait habilement le lien entre jazz et rock et c’est en Grande-Bretagne qu’il donne la pleine mesure de ses capacités. Du Keith Tippett Group à King Crimson...
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  • 1969, année fatidique ?

    par Adehoum Arbane le 29.09.2020

    « If you’re going to San Francisco, be sure to wear some flowers in your hair. » La célèbre phrase qu’entonne Scott McKenzie le 13 mai 1967 en introduction de son tube éternel, San Francisco, n’avait pas forcément valeur d’avertissement. Elle traduisait un moment in time comme disent les anglais. Soit l’incroyable vent de liberté qui souffle alors sur la Californie, et surtout San Francisco. La Mecque du psychédélisme hippie. Et McKenzie de poursuivre : « For those who come to San Francisco/Summertime will be a love-in there/In the streets of San Francisco/Gentle people...


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  • Des hauts débats, Part VIII

    par Adehoum Arbane le 11.09.2012 Dieu sait du haut de son paradis vaporeux à quel point les années 2000 furent celles de la rétromania*, et par la même, d’une pop music incapable de se réinventer si ce n’est en chipant des idées dans les décennies précédentes. Chaque semaine, chaque mois, chaque année depuis douze ans, c’est le même rituel insipide qui se répète : l’attente molle, parfois la curiosité mêlée de surprise devant un objet discographique apparemment non identifié et trop souvent, à l’arrivée, la douloureuse déception auditive, la frustration musicale. Dans ce monde où les technocrates calibrent jusqu’à la forme d’une simple pomme, le rock de notre enfance semble suivre le même destin, implacable, irrationnel ; injuste. Il arrive cependant, trop rarement à mon goût, de ressentir le sentiment contraire : l’emballement puis la soudaine exaltation qui suit l’écoute gourmande et attentive d’un album à nul autre pareil.
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  • Des hauts débats, Part VII

    par Adehoum Arbane le 19.06.2012 Appelé aussi Shoegazing ou dream pop, ce courant affidé du rock alternatif fit son apparition dans le sud de l’Angleterre à la fin des années 80. Après des années de lessivage culturel incarné par les pires formations brit’, Duran Duran, Kajagoogoo, Rick Astley et tant d’autres nains de la pop, une nouvelle génération aspire à une forme d’ascèse musicale. Résumons le style de façon brève : prenez la fuzz des groupes sixties, ajoutez un mur de son spectorien, puis la froideur détachée du Velvet, des voix blêmes, en retrait et vous obtiendrez alors la formule parfaite pour devenir un groupe Shoegaze. A la presse de produire le plan de com’ du mouvement naissant. L’origine du nom reviendrait au NME.
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  • Des hauts débats, Part VI

    par Adehoum Arbane le 22.05.2012 Réduire le metal à une communauté de bouffons hirsutes, drapés de noir et chaussés façon milice de Belzébuth, serait un brin réducteur. Même si la tentation est grande. Même si certains de ses membres peuvent agacer par leurs outrances vestimentaires. Même si certains groupes s’avèrent hardcore, pas au sens où ils l’entendent. Le métal. Hurlant ? Oui, mais pas que.
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  • Des hauts débats, Part V

    par Adehoum Arbane le 08.05.2012 Depuis sa naissance, à l’aube des fifties joliment carrossées, le rock n’a pu exister, respirer, se mouvoir sans son indispensable corolaire, la presse rock. Avec l’arrivée des sixties et la révolution pop, la dimension stadium des seventies et l’émergence tardive mais logique de la culture mainstream dans les années 80, la presse évolua tant bien que mal se commettant parfois en analyses douteuses.
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  • Des hauts débats, part IV

    par Adehoum Arbane le 24.04.2012 Ah, les hippies… Plus jeune, je vouais à ces sympathiques chevelus un culte quasi obsessionnel. J’étais ainsi fasciné par leur conception de la société, l’amour libre, le rêve communautaire, le rejet du consumérisme et de la culture officielle. Au fond, ils étaient la jeunesse. L’avenir ! Aujourd’hui, la tribu prophétique aux prunelles ardentes et… aux cheveux filasse, guenilles bariolées, sandales odoriférantes, breloques artisanales et autres bricoles « bio » me débecte. Oui, je dois bien l’avouer, j’ai en horreur leur attirail hétéroclite !
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  • Des hauts débats, part III

    par Adehoum Arbane le 06.03.2012 Ah, cette agaçante « viralité » qui est vite devenue l’alpha et l’oméga de l’internaute, pire de la presse musicale professionnelle. Pas un jour qui ne se passe sans sa révélation, SON BUZZ censés faire frémir la webzone ! Parfois, la rumeur voit juste et le groupe confirme toutes les promesses placées en lui ; ce fut le cas d’Arcade Fire ou de Fleet Foxes. Le plus souvent, l’enthousiasme se dégonfle pour se transformer en succès mollasson, voire en flop total. Tant et si bien que l’on peut légitimement s’interroger : le buzz, une fausse bonne idée ?
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  • Des hauts débats, part II

    par Adehoum Arbane le 14.02.2012 Certains l’affirment depuis quelque temps : le hip hop ou rap, pour être plus précis, serait la pop des nouveaux temps. Idée folle mais ô combien séduisante. Ce genre né dans la rue peut s’honorer d’avoir vu ses héros devenir des légendes vivantes : Jay-Z, Kanye West comptent parmi ceux qui repoussèrent les frontières du rap, enluminant leurs disques de maint arrangements. Le destin sut les récompenser ; comme d’autres, les deux rappeurs accédèrent très vite au statut rêvé, mythifié de la pop star. Là pourrait s’arrêter la proximité entre les deux genres. Pop et hip hop, frères égaux ?
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  • Des hauts débats, part I

    par Adehoum Arbane le 07.02.2012 Par son universalisme même et la puissance imparable de son format, idéal pour les radios et les baladeurs de toutes sortes, la pop s’est imposée à tous. A la société d’abord. Celle des adultes. Puis au consommateur, cette figure influente issue des middle class, jeune et qui désire par dessus tout dépenser les revenus confortablement accumulés en plaisirs divers et variés ; le 33 tours fut, durant les sixties, le véhicule de cette émancipation sociale et culturelle
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