A new disque in town


  • Tame Impala, la malédiction du 3

    par Adehoum Arbane le 04.05.2015 Que nous disent les deux derniers singles de Tame Impala ? Ils nous rappellent à quel point la production actuelle, à la fois pléthorique et incessante, disparaît aussi vite qu’elle a surgi. Passer le cap du troisième album sans décevoir, en maintenant un certain niveau de qualité – voire en allant plus loin –, est devenu chose rare. On se souvient du cas MGMT qui, malgré ses indéniables mérites, avait déçu jusqu’à ses plus indécrottables thuriféraires. Mais qui se rappelle de Vampire Weekend, Two Doors Cinema Club et autres avatars modeux
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  • Jarvis Platini, espérance propre

    par Adehoum Arbane le 06.04.2015 Si un jour on m’avait dit que j’écrirais à propos d’un album pas tout à fait disque, parce que dématérialisé, sur des chansons non chantées mais chontées, c’est-à-dire contées. Je crois que j’aurais ri. Venons en à Sale Hope. Ceci n’est ni une pipe ni de la pop, pas plus du rock. Punk ? À voir. Art brut sans aucun doute tant l’exigence du texte à nu, porté par une voix à la limite de la fêlure, paraît insurmontable. 
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  • Aline, l’avis électrique

    par Adehoum Arbane le 23.03.2015 Ça y est. J’entre dans ma quarantième année. Non pas qu’une forme de frayeur me saisisse. Nullement. Il reste tant à accomplir qu’une espérance de vie raisonnée rend désormais possible. La vie est encore là, rougeoyante, circulant dans les veines, battant les tempes. La vie électrique. La formule claque, parle. C’est précisément celle qu’a retenue Aline pour annoncer son futur deuxième album. La vie électrique, comme un manifeste stylisé, éclate en ce moment dans les ondes. 
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  • Magma, danse sur le fil

    par Adehoum Arbane le 23.02.2015 Le poète Pierre Reverdy affirmait : « le cœur n’est jamais si bien en équilibre que sur un tranchant d’acier. » Ces mots, cette quête ardente autant que permanente – l’équilibre donc – semblent correspondre en tout point à la musique de Magma. Au premier abord, un équilibre entre un passé – livré et assumé – et un présent en construction. Équilibre aussi entre les forces en présence qui structurent le répertoire du mythique groupe de Christian Vander. Ici, Slag Tanz. Morceau qui existait déjà dans les premiers âges magmaïens sous une forme inachevée...
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  • Moodoïd, la gaieté scénique

    par Adehoum Arbane le 09.02.2015 D’ordinaire, la Gaîté Lyrique porte mal son nom. Motif de la bouderie, son indécent déballage de jeunes branchés aux mines marmoréennes et aux blue-jeans années 80 remontés jusqu’aux épaules. Malgré la beauté de son architecture ancienne figée dans un écrin moderne, tout en néon traversant, la joie de vivre n’y explose pas à chaque mètre carré. Tel ne fut pas le cas ce soir – bleui par le froid – du 28 janvier 2015. Et pour cause puisque Moodoïd y donnait un concert dont l’attente était aussi forte que les visages, eux, étaient patibulaires.
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  • 2014, Top Less ?

    par Adehoum Arbane le 05.01.2015 Je vous arrête tout de suite ! Inutile de remettre en cause la légitimité même du top pas plus qu’il n’est loisible de s’interroger, à l’occasion d’un tourbillonnant brainstorming au cœur d’une rédaction imaginaire, sur les 10, 20, 30, 50, 100 meilleurs albums de l’année. Au fond, ce qui rend l’exercice pertinent, c’est bien sa matière même. L’album. Et surtout ce je-ne-sais-quoi qui le différencie des autres – de la masse, en fait – au point de l’autoriser à rejoindre un classement, fut-il provisoire. 
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  • Joel Jerome, presque un nom

    par Adehoum Arbane le 23.12.2014

    Quand il n’est pas le déversoir de la médiocrité humaine, l’Internet peut parfois réserver d’heureuses surprises. Oubliez vos lol cats falots et autres statuts de Narcisses contemporains. Il ne s’agit pas plus de disserter en boucle sur des gifs animés. Joel Jerome est le sujet qu’il faut aborder, explorer, pousser sans à priori ni fantasme. Pas vraiment EP, pas encore LP, Babies On Acid, le premier effort du monsieur livré il y a quelques mois, possédait déjà la vertu – somme toute réjouissante – d’éveiller la curiosité. 


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  • Sans les Coral, le bateau cool

    par Adehoum Arbane le 15.12.2014 C’est par le hipster que tout commença. L’obsession du cool. Appliquée à la musique et, plus particulièrement à la pop, elle vire souvent au grotesque. S’inscrire dans son temps reste, et nous ne le dirons jamais assez, une intention louable. Un crédo infiniment respectable. Mais il ne faut pas confondre être « de son temps » et « dans l’air du temps ». Démarche viciée qui passe systématiquement par l’emploi de machineries synthétiques en boucles obsédantes, de boîtes à rythme à l’encéphalogramme plat. Seule reste la posture, forcément vaine. 
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  • Foxygen, album#3 vicieux ou vicié ?

    par Adehoum Arbane le 08.12.2014 Si l’on en croit la Bible, le suicide relève du péché absolu. Pour les japonais, il s’inscrit dans une tradition mêlant honneur et courage. Quand un samouraï est battu à la guerre, il se fait seppuku. Quelles que soient les valeurs – militaires ou spirituelles – auxquelles l’individu se réfère, celles-ci ne dépassent jamais le périmètre de leurs attributions. Ainsi, il n’existe pas à proprement parler de concept équivalent à l’aune de la pop music. Le suicide, commercial par définition, se veut la résultante d’une mécanique complexe et huilée...
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  • Thèse, antithèse, teaser selon Alister

    par Adehoum Arbane le 24.11.2014 Alister est connu pour être prolifique. Plusieurs cordes à son arc, comme dit l’expression. En parallèle de ses activités journalistiques passées à inventorier méthodiquement les héros de la pop culture française – lui y'en a vouloir Jean Yanne, Desproges, Prévost et tant d’autres dans sa revue Schnock –, l’homme de lettres donc, de sa plus belle plume envoie une missive du genre mélodique, offrant un après à ces deux avant-propos que furent les brillants Aucun mal ne vous sera fait et Double détente, parus respectivement en 2008 et 2011. 
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  • Morby in less time

    par Adehoum Arbane le 17.11.2014 La jolie leçon offerte par Still Life et son créateur, Kevin Morby,  tient en un mot : labeur. Non content d’avoir sorti en 2013 un premier album solo prometteur, imparfait certes mais exécuté avec sincérité, le singer-songwriter de Kansas City, installé maintenant à Brooklyn, récidive un an plus tard. Un an seulement. À contre courant de tous ses contemporains, englués dans les méandres décisionnels de l’industrie du disque quand ils ne sont pas tout simplement frappés par le virus de la procrastination. 
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  • Ariel Pink et la grande lessiveuse pop

    par Adehoum Arbane le 11.11.2014 Ariel Pink ou ce grand mashup conviant tour à tour dans sa parade rose le fantôme de Zappa et l’esprit des Mothers, Todd Rundgren, Henry The Horse, John Carpenter, Cure, Walt Avery et Tex Disney, Klaus Nomi, Bowie, Alice ‘Bob Ezrin’ Cooper, Gargamel, David Peel, Les Drifters, Monkees, Ohio Express et au passage toute la team Jeffrey Katz-Jerry Kassenetz… On est obligé de s’arrêter en chemin. La liste serait infinie. À dire vrai, il n’y a rien d’étonnant à cela.
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  • The Einstein Tremolos, à faire pleurer Albert

    par Adehoum Arbane le 03.11.2014 Nager à contre-courant ! Tout athlète sait à quel risque il s’expose : fatiguer, perdre pied puis sombrer. Quand la dernière marrée pousse sur la plage à peine foulée de la pop hexagonale une nouvelle génération d’artistes chantant en français, The Einstein Tremolos résiste au mouvement. Et sans jamais céder aux sirènes de la commodité. Jusqu’au-boutistes, ces musiciens livrent un premier chapitre hors des conventions du genre, court en apparence – seulement huit titres – mais dense dans son approche musicale. 
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  • Moodoïd, sauvé par le Gong

    par Adehoum Arbane le 27.10.2014 Précédé d’une réputation aussi flatteuse que méritée, Moodoïd – soit Pablo Padovani et ses quatre girls – livre enfin son premier opus. Et crée l’exploit. Dans un monde, celui du rock contemporain, dominé par les formats courts et les guitares ascétiques, Moodoïd ressuscite l’esprit gonflé à l’hélium du Gong des premiers âges. Et vous envoie direct dans l’espace tout en revoyant au Fish Rising de Steve Hillage. Le Monde Möö, c’est le nom de l’album, flashe donc autant vers les guitares bavardes que les claviers stellaires des années 72-76...
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  • Weezer a true star

    par Adehoum Arbane le 20.10.2014 Weezer produit la musique idéale à l’adresse des quadras qui, refusant de vieillir, retrouvent alors les frissons anciens de leurs vingt ans révolus. Ce syndrome bien connu de la crise de la quarantaine, Rivers Cuomo a dû lui même le vivre pour revenir ainsi attifé, en disque, avec ses refrains vengeurs et ses riffs criards. Back To The Shack le résume fort bien. Nonobstant cette attitude fuyante du regard en arrière, le leader toujours en verve de Weezer ressuscite à travers cette neuvième livraison le sacro-saint crédo du rock...
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  • Manipulator, Ty standard

    par Adehoum Arbane le 29.09.2014 On aime bien Ty Segall. Ce stakhanoviste du rock. Même s’il ne bouscule en rien l’ordonnancement de son grand œuvre – le mot est faible ! –, son appétit d’écriture et de réalisation force le respect. C’est que le bouillonnant rockeur californien a quasi réussi – pour la blague – à créer son propre modèle économique et artistique. Manipulator porte ainsi bien son nom. Segall nous manipule et on en redemande. Et il nous en redonne. Son mode de création court-termiste lui permet de livrer à chaud des disques bourrés de chansons. 
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  • Avi Buffalo, deuxième effort et réconfort

    par Adehoum Arbane le 22.09.2014 Loin des poses affectées et des refrains taiseux, le rock sincère existe encore. Généreux, il se donne comme le font parfois les adolescents lorsqu’ils plongent, corps et âme, dans leurs premiers émois pubescents. At Best Cuckold, deuxième effort de Avi Buffalo, confirme ce que le single – le lumineux So What – esquissait déjà. Une musique aussi tendre qu’échevelée, à la fois bravache et profonde qui n’est pas sans rappeler les instantanés crus – figés ou filmés – signés Larry Clark ou les plans sourds de Gus Van Sant criant pourtant leur vérité, comme dans Paranoid Park. 
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  • Marie Flore, my baby just wrote you a letter

    par Adehoum Arbane le 15.09.2014

    Chère Marie Flore, lorsque mon papa a posé ton album pour la première fois sur la platine, je dois bien te l’avouer, j’ai lâché un "Ouah" de jubilation. Car malgré les deux ou trois borborygmes constituant la base de mon vocabulaire de petite fille de dix neuf mois, je suis quand même capable d’aligner des concepts assez poussés. Ainsi, je peux le dire aujourd’hui, By The Dozen est sans doute, à l’heure où nous parlons, le dernier vrai album de rock’n’roll. 


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  • So What, the fucking song

    par Adehoum Arbane le 15.07.2014 Et si Avi Buffalo donnait, un temps, raison à l’effroyable logique de l’IPod : ne conserver dans nos playlists interchangeables qu’une chanson, une seule ? Telle est la vocation temporaire de So What, premier extrait de leur futur et très attendu deuxième album, At Best Cuckold. Pas tant parce qu’il s’agit de l’unique chanson à se mettre sous l’écouteur, donc un choix par défaut. Bien que pour le moment solitaire, So What est une invitation à épier la sortie du Lp. 
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  • Desse espoir dans la nuit noire

    par Adehoum Arbane le 07.07.2014 C’est un fait, le rock français a longtemps sonné propret, gentillet. Cette réalité, comme l’avait chantée Téléphone dans Un autre monde, est aujourd’hui quelque peu bousculée par une nouvelle génération de musiciens frondeurs. Melmoth parlait en son temps des rockeurs – prononcez rockeurses – au blouson de cuir. Qualificatif qui colle perfecto à Marc Desse, sorte de Patrick Dewaere pop en mode urbain. De l’aveu du jeune homme, ce premier album a été écrit et enregistré à une période mallarméenne de son existence. 
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  • The GOASTT, psyché d’Œdipe

    par Adehoum Arbane le 30.06.2014 Enfin un fils de qui ferait presque oublier le père. Sean Lennon s’était lancé dans la carrière sans brio réel, sans originalité aucune. Il n’avait pas encore brillé comme l’avait fait John en son temps au sein des Beatles puis en solo. Projet bizarroïde mené tambour battant avec sa femme – Charlotte Kemp Muhl –, The Ghost Of A Saber Tooth Tiger atteint une forme d’apogée. Oh, il ne s’agit pas d’évoquer Midnight Sun, étonnant sophomore, comme un chef-d’œuvre impérissable. Mais la chose sonne suffisamment déjantée pour qu’on s’y attarde un moment. 
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  • Israel Nash et pas un autre ?

    par Adehoum Arbane le 24.06.2014 On a beau chercher les superlatifs, le plus beau compliment que puisse recevoir un album n’est-il pas de donner envie d’en écouter un autre ? Oui, Rain Plans de Israel Nash donne envie de réécouter No Other de Gene Clark. Car il emprunte d’une certaine manière la même voie. Il ne s’agit pas de faire passer le premier pour un copiste. Disons que l’Americana, puisque c’est de cette musique dont il est question ici, se plait à répondre à un autre mot, la tradition. 
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  • Charles-Baptiste, le trait d’union

    par Adehoum Arbane le 18.05.2014 En économie, on les appelle réformateurs. En politique, voire dans le cénacle de la philosophie, on les qualifie de rénovateurs. En France, ils sont un petit nombre, très décidé, à bousculer depuis quelques années les ors poussiéreux, oripeaux cependant prestigieux, de la variété française. Avouons-le, Charles-Baptiste fait partie de ce think-thank de singer-songwriters audacieux. Si la révolution est en marche, elle prend chez ce jeune homme venu du Béarn – en soi un mythe balzacien – une tournure singulière. 
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  • Kevin Morby, mother folkeux

    par Adehoum Arbane le 12.05.2014 Et si on pouvait enfin écouter du Bob Dylan sans la voix nasillarde et chevrotante de Bob Dylan ? Ce fantasme de fan, bien que respectueux du mythe dylanien, Kevin Morby est en passe de l’avoir réalisé ! Oh God ! Sur son premier album solo, l’envoutant Harlem River, il livre de ces ballades folk urbaines – l’esprit de la grosse pomme n’est jamais très loin – qui vous emportent vers un ailleurs fait de longs voyages dans des trains de marchandises au milieu des clochards aux barbes rêveuses. 
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  • The Horrors, de l’ombre à la lumière

    par Adehoum Arbane le 28.04.2014 Monkees ou Talk Talk, leur plus grand mérite fut de franchir d’un pas de géant la frontière qui sépare le phénomène préfabriqué de l’authentique formation rock. The The Horrors appartient à cette catégorie. Ils n’étaient qu’un simple groupe garage gothique pour minettes. Ils sont devenus en trois albums seulement l’un des noms les plus prometteurs des années deux mille. Luminous, le dernier en date, achève cette mue sidérante en plongeant le groupe dans le bain de la modernité 
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