C'était mieux avant


  • Heep, Heep, Heep Uriah

    par Adehoum Arbane le 02.02.2015 Pour le commun des mortels, le hard rock – heavy metal pour les très très intimes – serait uniquement le fait de zicos bas du front, faux virtuoses au maniérisme trompeur et à la brutalité avérée. Et si ces gens-là, pour paraphraser Brel, se trompaient lourdement ? Et si le Hard était en définitive fin, léger ; soit foutrement intelligent ? Fin des années soixante, le psychédélisme freak agonise. Il sera bientôt troqué en Amérique pour un country rock hippie de fort bel aloie. 
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  • Gilmour se met à Nude

    par Adehoum Arbane le 26.01.2015 Quand il ne fut pas la créature insaisissable de Syd Barrett, Pink Floyd fut la chose de Roger Waters. Au point de ravaler Gilmour, Wright et Mason au rang de musiciens de studio sur leur génial effort pré-eighties, The Wall. Et si Richard Wright fut le vrai musicien du groupe – c’est lui qui accordait chacun des instruments avant de monter sur scène –, alors que Mason allait jouer les producteurs avec Wyatt tout en collectionnant au passage les voitures de sport, c’est David Gilmour qui incarna...
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  • Nilsson, we can’t live without you

    par Adehoum Arbane le 19.01.2015 Harry Nilsson est un peu le Alain Juppé de la pop. « Le meilleur d’entre nous » auraient  clamé les Beatles, John Lennon en chœur. Pourquoi un tel orfèvre n’a jamais eu – hormis quelques singles bien placés – la reconnaissance que son œuvre – certes contrastée – a pourtant amplement méritée ? Dès l’année 66, il se tenait prêt. Déjà. Attendant que le public l’adoube. Six printemps, six étés le sépareront de la standing-ovation populaire. Avant d’être dévoyée dans un boursoufflement émotionnel indigeste par une Maria un peu trop carrée, Without You fut d’abord une tendre balade.
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  • Van Morrison, astral oui

    par Adehoum Arbane le 13.10.2014 Le débat ne peut pas se résumer à « Astral Weeks est-il le meilleur album de Van Morrison ? » Difficile de passer par pertes et profits des trésors comme Moondance – album d’une qualité constante –, Tupelo Honey, Saint Dominic’s Preview ou Veedon Fleece. Ces quelques exemples glanés dans les premiers âges d’une discographie féconde montre à quel point Van The Man ne fut pas homme à céder à la facilité même si une telle longévité peut laisser dans une carrière aussi respectable soit-elle quelques trous d’air artistiques. 
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  • Randy Newman, homme neuf

    par Adehoum Arbane le 07.10.2014 Se méfier des outsiders. Ils finissent toujours avec le temps, à force d’efforts et d’abnégation, par dépasser leurs brillants rivaux. Pendant que Mick Jagger tortille du cul dans les stades, que Dylan joue les penseurs de Rodin version songwriter, que Bowie n’est plus que l’ombre botoxée de lui-même, Randy Newman poursuit son grand petit bonhomme de chemin. Depuis maintenant quarante six ans. Sans se soucier des autres, sans courir après le star-system, en restant fidèle à ses fans. 
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  • Paranoid, hard bop

    par Adehoum Arbane le 26.08.2014 Bloody hell, les démons n’en reviennent pas. De même que les fans. L’Angleterre qui a réussi à inventer les Beatles, le prog’ – et à l’imposer au monde entier – au grand dame de l’Amérique, cette si perfide Albion a livré à l’humanité un heavy rock ciselé, puissant, aussi noir qu’un paysage industriel du nord-ouest, un hard devenu ainsi légendaire par l’entremise de trois groupes dont il convient de saluer les audaces : Led Zep pour les intimes, Deep Purple mark II pour les connaisseurs et les petits derniers – qui furent au passage presque les premiers – Black Sabbath.
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  • Heart, le cœur des femmes

    par Adehoum Arbane le 19.08.2014 Combien de féministes hystériques nous les ont brisées menues en voulant imposer aux forceps ces balivernes sémantico-technocratiques que sont la parité à tous les étages et l’égalité dans la dissolution des genres. L’objet du scandale : le rock serait affaire d’hommes, le riff ne serait que la mâle expression d’une supériorité patriarcale ou maritale (c’est selon) ? Mesdames les frangines, autant vous le dire tout net, vous faites fausse route ! Nombreux sont les exemples de femmes ayant investi le monde certes cloisonné de la pop culture. 
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  • Les Pretty Things, l'étoffe des grands

    par Adehoum Arbane le 11.08.2014 Ils auront été des Rolling Stones de seconde catégorie durant les sixties et des sous Beatles à l’orée des seventies. Contre vents et marrées – ceux de la confidentialité –, ce gang de petites frappes connut un succès relatif avec une série de hits énervés dès 1965, dont le séminal Midnight To Six Men, pour se muer au fil des années en groupe pop magistral. Réussissant malgré tout à livrer pendant ces décennies fécondes deux chefs-d’œuvre ultimes, SF Sorrows en décembre 1968 et Parachute en juin 1970. 
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  • Justin, Award du meilleur album solo

    par Adehoum Arbane le 04.08.2014 Contrairement à ses camarades en solo, Justin Hayward n’a pas souhaité faire dans cette première tentative sous son propre nom du Moody Blues pur sucre. Bien que traversé de quelques échappées à l’étrangeté savamment distillée – le final de Nostradamus aux inflexions prog évidentes –, Justin avec Songwriter a pris son propre titre au mot. Pour livrer ainsi dix vraies chansons au cordeau, pop songs aussi attachantes que la personnalité de leur auteur. Certes, on pourra ressentir dans cet opus très réussi une impression de kitsch peut-être assumé. 
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  • ELO & 10cc, glam de fond

    par Adehoum Arbane le 28.07.2014 La disco, cette infamie ! La disco fut à la musique ce que le bling-bling fut à la classe politico-médiatique. Comme si l’on avait réuni Julien Dray et DSK sous le regard bienveillant de Berlusconi. La disco, maladie des seventies. Mais derrière le fard, se trouve pourtant le faste. Derrière les paillettes, l’étincelle. De génie il va de soi. Tout commença avec le glam, verrue en carat surgi du visage du rock à l’aube de l’année 72 où Ziggie était encore l’incarnation d’un certain rêve pop. 
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  • Phil Manzanera, listened just now

    par Adehoum Arbane le 21.07.2014 On s’était dit ça. Qu’on avait tout vu, tout entendu. Que l’on savait tout de ces foutues seventies, que les chefs-d’œuvre, les trésors nous les avions déjà, méthodiquement rangés dans nos bibliothèques en tranches classées par genres, années ou tout simplement par couleurs avec, de là où nous les observons, cette si subtile – et identifiable – fragrance de carton manufacturé. Les charmes du vinyle ! Et à chaque fois, la même erreur. Le piège tendu par toute une décennie marquée du sceau d’un mot. Un seul. PROLIFIQUE. 
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  • Space Ritual, l’enfer dedans

    par Adehoum Arbane le 16.06.2014 Quels furent les premiers mots prononcés par Edmund Hillary et Tensing Norgay face à l’Everest qu’ils s’apprêtaient à gravir ? Quelle pensée funeste saisit Dante alors qu’il commençait sa traversée des limbes ? Des questions qui restent sans réponse pour tout homme refusant d’affronter pareil obstacle. Ce sentiment de crainte mêlé de respect, d’excitation même, l’auditeur qui un jour osa approcher une oreille, une seule, du Space Ritual de Hawkwind a forcément dû le ressentir. 
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  • Badfinger, la main heureuse

    par Adehoum Arbane le 02.06.2014 Vive les groupes pop un peu trop scolaires ! Ce cri venu de l’intérieur fait suite à une discussion amicale autant que musicale à propos d’un groupe de seconde zone – à savoir le pays de Galles – et pourtant signé par un grand, un très grand label : Apple, la firme des Fab. La formation en question s’appelle Badfinger. En 1971, alors que les Beatles désintégrés mènent chacun une carrière honorable au vu du séisme que représenta leur séparation, Badfinger grave son troisième et meilleur opus : Straight Up. 
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  • Eloy de l’attraction

    par Adehoum Arbane le 07.04.2014 En dehors du krautrock baba et de l’électronique naissante, l’Allemagne a exploré peu de voies alternatives. Cela serait presque vrai si on ne faisait cas de la première incarnation de Eloy. Mastodonte rock de la seconde moitié des années soixante-dix, Eloy a pourtant livré dans ses jeunes années l’une de ces œuvres que l’on juge encore, quarante et un an après, fascinante. Sorti en 73, Inside s’il possède des petits défauts marque un tournant dans l’histoire du rock allemand
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  • 666, maudite Aphrodite

    par Adehoum Arbane le 24.02.2014 Alors que la Grèce s’enfonce dans la mélasse économique et le chaos social, que les Temples de la Démocratie menacent de s’effondrer, il est bon de rappeler que le pays de Platon ne fut pas seulement dans ses lointaines années un panthéon pour philosophes pédophiles. Avant d’être envahie par des cohortes de touristes bedonnants en Birkenstock, la Grèce fut terre de psychédélisme. Trois de ses enfants, répondant au doux nom d’Aphrodite’s Child, réussirent le tour de force d’accéder au rang de stars incontestées de la pop culture 
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  • Harmonium, saison 5

    par Adehoum Arbane le 10.02.2014 Aujourd’hui, toute personne normalement constituée vomirait le moindre artiste en provenance du Québec. Et nous ne pourrions même pas lui en vouloir. C’est que nous n’avons que trop entendu les brailleurs Garou et autres pleureuses Dion (Céline, pas le Dion accompagné des Belmonts). Dans les seventies, le pays de George-Étienne Cartier baigna, proximité avec les USA oblige, dans la culture pop et le rêve hippie. Mais avec cette particularité de chanter dans la langue de Molière passée à la moulinette du québécois aux accents populaires imagés. 
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  • Cab Calloway, Harlem cheikh

    par Adehoum Arbane le 23.12.2013 Fort heureusement, la bonne musique ne s’apprécie pas uniquement sur support vinylique ou laserisé, selon les goûts des uns et la bourse des autres. Elle sait aussi se raconter au travers d’un genre qui depuis quelque temps a fait florès : le documentaire, aussi appelé rockumentaire. Ces œuvres à part – entière – constituent le véhicule idéal pour faire vivre, transfigurer et immortaliser les grandes figures tutélaires de la culture contemporaine. 
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  • Genesis, autant en emporte l'avant

    par Adehoum Arbane le 18.11.2013

    Pour le vulgum, Genesis restera la bête atroce aux mains d’un Phil Collins imperator, peu scrupuleux de la geste artistique. Personne ne songerait  à remettre en question cette vérité partielle et pourtant relativement injuste. Peu s’en souviennent mais durant les seventies, Genesis incarna aussi – et surtout – le fleuron de la scène progressive anglaise. Peut-être même le plus beau. Par son sens inné de la mélodie, sa poésie délicate et sa vision profondément ancrée d’une musique à la fois immédiate et inventive. 


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  • Renaissance, baroque'n'roll flamboyant

    par Adehoum Arbane le 05.11.2013

    Renaissance a très momentanément gravé une musique à la fois baroque et haletante. Délaissant l’instrumentarium classique des formations psychédéliques et progressives anglaises – orgue, synthés, mellotron –, Renaissance joue étonnement la carte de la simplicité. Guitare, piano acoustique, clavecin, basse et batterie constituent le seul horizon de ces musiciens en tension qui transcendent avec des moyens limités des chansons réellement sublimes – l’écriture – et habitées – l’interprétation –, et ce pour le plus grand bonheur de l’auditeur. 


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  • Black Sabbath, gueule de porte bonheur

    par Adehoum Arbane le 16.07.2013 Que vaut le rock – juvénile par définition - entre les mains parcheminées de papys ? Ces stars déchues, oubliées, pas encore mortes ou tout simplement en panne d’inspiration qui tentent le come back, la reformation, la tournée voire l’Album. Combien d’exemples – et non des moindres – se sont ainsi fracassés sur le mur des réalités ? Quand la jeune garde n’arrive pas à dépasser les ainés, à revitaliser un genre déjà quinqua, qui peut croire que des rockeurs vermoulus, rongés de l’intérieur par tous les excès du star-system – succès, drogues, alcools, sexe, cures diverses et variées –, feront mieux. Contre toute attente, le mythique géniteur du métal, Black Sabbath, a réalisé cet exploit.
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  • Big Star, la power pop à son firmament

    par Adehoum Arbane le 02.07.2013 En ce début de seventies, après la débandade d’Altamont, la famille psychédélique américaine s’exile dans le fouillis d’eucalyptus qui encercle Laurel Canyon. Elle compte bien s’y poser un moment, le temps d’une vie plus paisible, loin des drogues (!!!). Folk et pop se marient alors sous la bénédiction de compositeurs comme Carole King, Crosby, Stills & Nash, Joni Mitchell ou James Taylor. Les chansons n’en seront que plus douces, plus intimes. En Angleterre, on préfère s’adonner à un rock tantôt musclé – hard et glam en tête – tantôt intello, fait d’accords progressifs. Dans ce maquis d’artistes aux aspirations diverses, un groupe réalisa en quelques années – 72 et 74 – deux albums fondateurs d’une certaine culture pop américaine sitôt baptisée Power Pop. Big Star incarne la réunion quasi magique de deux songwriters talentueux, Alex Chilton et Chris Bell.
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  • Al Stewart, one hit and many songs

    par Adehoum Arbane le 14.05.2013 1976. Al Stewart part à l’assaut des charts internationaux avec un tube imparable, le parfois too much – en témoignent ces 6 minutes et quarante secondes pleines de rebondissements et de saxo préfigurant les eighties – mais néanmoins délicieux Year Of The Cat. Parfaite d’un strict point de vue mélodique, la chanson fait mouche. D’autant qu’Al Stewart s’y révèle pleinement. En comparaison du morceau titre, les autres chansons de l’album font pâles figures. Réalité cruelle qui relégua Al Stewart au rang – pourtant convoité – de un one hit wonder. Tel est le constat qui s’impose en apparence. En apparence seulement. En effet, il ne faut pas creuser longtemps dans la généreuse carrière du songwriter pour trouver des motifs de contentement. Le mot est faible.
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  • Les Ronettes vs le rap tête à clashs

    par Adehoum Arbane le 12.03.2013 Rappeurs, clasheurs et autres parangons de la poésie au kilomètre composée maladroitement dans le dico des rimes, je vous hais, la chose étant dite je pourrais m’en retourner à mes saines occupations journalistiques, à la pop que je distille chaque jour goutte-à-goutte tel un nectar et dont je savoure sans fin les bienfaits, mais force est de constater que votre médiocrité patente mérite l’un de ces plans séquences littéraires dont j’ai le secret...
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  • The Kinks & Madness, pop de quartier

    par Adehoum Arbane le 22.01.2013 Comme le suggérait habilement Simon Reynolds dans Retromania, la nostalgie s’est emparée du rock. Mais de la façon la plus artificielle qui soit. En effet, la plupart des jeunes groupes ayant émergé ces dix dernières années se bornent aujourd’hui à réinterpréter le passé, à le « singer ». D’autres formations plus anciennes – et pas des moindres – ont tenté l’exercice mais de manière profondément incarnée, se penchant le temps d’un album sur la période ô combien innocente de leur enfance.
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  • Summer of Love’s almost gone ? (Part II)

    par Adehoum Arbane le 13.11.2012 À L.A. donc, la pop est reine. Brian Wilson des Beach Boys a ouvert la voie en livrant pour l’éternité le lumineux Pet Sounds et Smiley Smile, ébauche imparfaite de SMiLE. Plus pragmatiquement, trois formations incarnent le renouveau de la scène rock américaine. Les Byrds d’abord. Une institution pour un groupe qui a su conserver, au fil de sa discographie, une constance relativement rare dans l’histoire de la pop. Parmi les disques légendaires, l’année 67 voit la sortie de Younger Than Yesterday, classique entre les classiques et porte-drapeau d’un genre typiquement américain : le psychédélisme country.
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