C'était mieux avant


  • ELO & 10cc, glam de fond

    par Adehoum Arbane le 28.07.2014 La disco, cette infamie ! La disco fut à la musique ce que le bling-bling fut à la classe politico-médiatique. Comme si l’on avait réuni Julien Dray et DSK sous le regard bienveillant de Berlusconi. La disco, maladie des seventies. Mais derrière le fard, se trouve pourtant le faste. Derrière les paillettes, l’étincelle. De génie il va de soi. Tout commença avec le glam, verrue en carat surgi du visage du rock à l’aube de l’année 72 où Ziggie était encore l’incarnation d’un certain rêve pop. 
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  • Phil Manzanera, listened just now

    par Adehoum Arbane le 21.07.2014 On s’était dit ça. Qu’on avait tout vu, tout entendu. Que l’on savait tout de ces foutues seventies, que les chefs-d’œuvre, les trésors nous les avions déjà, méthodiquement rangés dans nos bibliothèques en tranches classées par genres, années ou tout simplement par couleurs avec, de là où nous les observons, cette si subtile – et identifiable – fragrance de carton manufacturé. Les charmes du vinyle ! Et à chaque fois, la même erreur. Le piège tendu par toute une décennie marquée du sceau d’un mot. Un seul. PROLIFIQUE. 
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  • Space Ritual, l’enfer dedans

    par Adehoum Arbane le 16.06.2014 Quels furent les premiers mots prononcés par Edmund Hillary et Tensing Norgay face à l’Everest qu’ils s’apprêtaient à gravir ? Quelle pensée funeste saisit Dante alors qu’il commençait sa traversée des limbes ? Des questions qui restent sans réponse pour tout homme refusant d’affronter pareil obstacle. Ce sentiment de crainte mêlé de respect, d’excitation même, l’auditeur qui un jour osa approcher une oreille, une seule, du Space Ritual de Hawkwind a forcément dû le ressentir. 
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  • Badfinger, la main heureuse

    par Adehoum Arbane le 02.06.2014 Vive les groupes pop un peu trop scolaires ! Ce cri venu de l’intérieur fait suite à une discussion amicale autant que musicale à propos d’un groupe de seconde zone – à savoir le pays de Galles – et pourtant signé par un grand, un très grand label : Apple, la firme des Fab. La formation en question s’appelle Badfinger. En 1971, alors que les Beatles désintégrés mènent chacun une carrière honorable au vu du séisme que représenta leur séparation, Badfinger grave son troisième et meilleur opus : Straight Up. 
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  • Eloy de l’attraction

    par Adehoum Arbane le 07.04.2014 En dehors du krautrock baba et de l’électronique naissante, l’Allemagne a exploré peu de voies alternatives. Cela serait presque vrai si on ne faisait cas de la première incarnation de Eloy. Mastodonte rock de la seconde moitié des années soixante-dix, Eloy a pourtant livré dans ses jeunes années l’une de ces œuvres que l’on juge encore, quarante et un an après, fascinante. Sorti en 73, Inside s’il possède des petits défauts marque un tournant dans l’histoire du rock allemand
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  • 666, maudite Aphrodite

    par Adehoum Arbane le 24.02.2014 Alors que la Grèce s’enfonce dans la mélasse économique et le chaos social, que les Temples de la Démocratie menacent de s’effondrer, il est bon de rappeler que le pays de Platon ne fut pas seulement dans ses lointaines années un panthéon pour philosophes pédophiles. Avant d’être envahie par des cohortes de touristes bedonnants en Birkenstock, la Grèce fut terre de psychédélisme. Trois de ses enfants, répondant au doux nom d’Aphrodite’s Child, réussirent le tour de force d’accéder au rang de stars incontestées de la pop culture 
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  • Harmonium, saison 5

    par Adehoum Arbane le 10.02.2014 Aujourd’hui, toute personne normalement constituée vomirait le moindre artiste en provenance du Québec. Et nous ne pourrions même pas lui en vouloir. C’est que nous n’avons que trop entendu les brailleurs Garou et autres pleureuses Dion (Céline, pas le Dion accompagné des Belmonts). Dans les seventies, le pays de George-Étienne Cartier baigna, proximité avec les USA oblige, dans la culture pop et le rêve hippie. Mais avec cette particularité de chanter dans la langue de Molière passée à la moulinette du québécois aux accents populaires imagés. 
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  • Cab Calloway, Harlem cheikh

    par Adehoum Arbane le 23.12.2013 Fort heureusement, la bonne musique ne s’apprécie pas uniquement sur support vinylique ou laserisé, selon les goûts des uns et la bourse des autres. Elle sait aussi se raconter au travers d’un genre qui depuis quelque temps a fait florès : le documentaire, aussi appelé rockumentaire. Ces œuvres à part – entière – constituent le véhicule idéal pour faire vivre, transfigurer et immortaliser les grandes figures tutélaires de la culture contemporaine. 
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  • Genesis, autant en emporte l'avant

    par Adehoum Arbane le 18.11.2013

    Pour le vulgum, Genesis restera la bête atroce aux mains d’un Phil Collins imperator, peu scrupuleux de la geste artistique. Personne ne songerait  à remettre en question cette vérité partielle et pourtant relativement injuste. Peu s’en souviennent mais durant les seventies, Genesis incarna aussi – et surtout – le fleuron de la scène progressive anglaise. Peut-être même le plus beau. Par son sens inné de la mélodie, sa poésie délicate et sa vision profondément ancrée d’une musique à la fois immédiate et inventive. 


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  • Renaissance, baroque'n'roll flamboyant

    par Adehoum Arbane le 05.11.2013

    Renaissance a très momentanément gravé une musique à la fois baroque et haletante. Délaissant l’instrumentarium classique des formations psychédéliques et progressives anglaises – orgue, synthés, mellotron –, Renaissance joue étonnement la carte de la simplicité. Guitare, piano acoustique, clavecin, basse et batterie constituent le seul horizon de ces musiciens en tension qui transcendent avec des moyens limités des chansons réellement sublimes – l’écriture – et habitées – l’interprétation –, et ce pour le plus grand bonheur de l’auditeur. 


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  • Black Sabbath, gueule de porte bonheur

    par Adehoum Arbane le 16.07.2013 Que vaut le rock – juvénile par définition - entre les mains parcheminées de papys ? Ces stars déchues, oubliées, pas encore mortes ou tout simplement en panne d’inspiration qui tentent le come back, la reformation, la tournée voire l’Album. Combien d’exemples – et non des moindres – se sont ainsi fracassés sur le mur des réalités ? Quand la jeune garde n’arrive pas à dépasser les ainés, à revitaliser un genre déjà quinqua, qui peut croire que des rockeurs vermoulus, rongés de l’intérieur par tous les excès du star-system – succès, drogues, alcools, sexe, cures diverses et variées –, feront mieux. Contre toute attente, le mythique géniteur du métal, Black Sabbath, a réalisé cet exploit.
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  • Big Star, la power pop à son firmament

    par Adehoum Arbane le 02.07.2013 En ce début de seventies, après la débandade d’Altamont, la famille psychédélique américaine s’exile dans le fouillis d’eucalyptus qui encercle Laurel Canyon. Elle compte bien s’y poser un moment, le temps d’une vie plus paisible, loin des drogues (!!!). Folk et pop se marient alors sous la bénédiction de compositeurs comme Carole King, Crosby, Stills & Nash, Joni Mitchell ou James Taylor. Les chansons n’en seront que plus douces, plus intimes. En Angleterre, on préfère s’adonner à un rock tantôt musclé – hard et glam en tête – tantôt intello, fait d’accords progressifs. Dans ce maquis d’artistes aux aspirations diverses, un groupe réalisa en quelques années – 72 et 74 – deux albums fondateurs d’une certaine culture pop américaine sitôt baptisée Power Pop. Big Star incarne la réunion quasi magique de deux songwriters talentueux, Alex Chilton et Chris Bell.
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  • Al Stewart, one hit and many songs

    par Adehoum Arbane le 14.05.2013 1976. Al Stewart part à l’assaut des charts internationaux avec un tube imparable, le parfois too much – en témoignent ces 6 minutes et quarante secondes pleines de rebondissements et de saxo préfigurant les eighties – mais néanmoins délicieux Year Of The Cat. Parfaite d’un strict point de vue mélodique, la chanson fait mouche. D’autant qu’Al Stewart s’y révèle pleinement. En comparaison du morceau titre, les autres chansons de l’album font pâles figures. Réalité cruelle qui relégua Al Stewart au rang – pourtant convoité – de un one hit wonder. Tel est le constat qui s’impose en apparence. En apparence seulement. En effet, il ne faut pas creuser longtemps dans la généreuse carrière du songwriter pour trouver des motifs de contentement. Le mot est faible.
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  • Les Ronettes vs le rap tête à clashs

    par Adehoum Arbane le 12.03.2013 Rappeurs, clasheurs et autres parangons de la poésie au kilomètre composée maladroitement dans le dico des rimes, je vous hais, la chose étant dite je pourrais m’en retourner à mes saines occupations journalistiques, à la pop que je distille chaque jour goutte-à-goutte tel un nectar et dont je savoure sans fin les bienfaits, mais force est de constater que votre médiocrité patente mérite l’un de ces plans séquences littéraires dont j’ai le secret...
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  • The Kinks & Madness, pop de quartier

    par Adehoum Arbane le 22.01.2013 Comme le suggérait habilement Simon Reynolds dans Retromania, la nostalgie s’est emparée du rock. Mais de la façon la plus artificielle qui soit. En effet, la plupart des jeunes groupes ayant émergé ces dix dernières années se bornent aujourd’hui à réinterpréter le passé, à le « singer ». D’autres formations plus anciennes – et pas des moindres – ont tenté l’exercice mais de manière profondément incarnée, se penchant le temps d’un album sur la période ô combien innocente de leur enfance.
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  • Summer of Love’s almost gone ? (Part II)

    par Adehoum Arbane le 13.11.2012 À L.A. donc, la pop est reine. Brian Wilson des Beach Boys a ouvert la voie en livrant pour l’éternité le lumineux Pet Sounds et Smiley Smile, ébauche imparfaite de SMiLE. Plus pragmatiquement, trois formations incarnent le renouveau de la scène rock américaine. Les Byrds d’abord. Une institution pour un groupe qui a su conserver, au fil de sa discographie, une constance relativement rare dans l’histoire de la pop. Parmi les disques légendaires, l’année 67 voit la sortie de Younger Than Yesterday, classique entre les classiques et porte-drapeau d’un genre typiquement américain : le psychédélisme country.
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  • Summer of Love’s almost gone ? (Part I)

    par Adehoum Arbane le 06.11.2012 Trois petites années qui changèrent le cours de l’histoire. De 1965 à 1967, les Beatles, déjà incontournables, posent les canons de la pop pour les décennies à venir à travers trois opus majeurs : Rubber Soul, Revolver et Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band. La Grande-Bretagne est en ébullition. Ce saut dans l’inconnu, bien que déjà très codifié, va emporter nombre de jeunes formations. Sgt Pepper’s marquera les esprits au fer mauve au point de devenir une expression consacrée qualifiant la quête du graal pop : « Hé, les mecs, on va graver en studio notre Sgt Pepper’s à nous ! »
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  • Yes, océan limpide contre ruisseau aride

    par Adehoum Arbane le 23.10.2012 Fichtre. Diantre. Les pisse-froid de la rock critique s’émeuvent, tout snobs qu’ils sont, de la sortie prochaine du dernier Lp de Godspeed You! Black Emperor. Il fallait suivre la longue et molle colonne des panurges pop et se taper les quatre morceaux (?), instrumentaux laborieux constituant la tracklist, ce mot a-t-il encore un sens, du fort mal nommé Allelujah! Don’t bend! Ascend! dont le thème (??) aborde les dernières révolutions en date. Tête casquée afin de préserver mon entourage d’un tel viol sonique, je m’engage en terre inconnue, en terrain miné.
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  • En réponse à un fan, who are The Who ?

    par Adehoum Arbane le 31.07.2012 Je dois l’avouer, ta doléance a quelque peu bousculé le calme ordonnancement de mon existence. Sous le vernis légitime de la circonspection, les réseaux sociaux abritant leur lot toujours grossissant de psychopathes habillement maquillés en bienfaiteurs de l’humanité, ton enthousiasme de fan m’a tout d’abord ému. Oui. J’ai été touché par la maladresse toute sympathique de ta demande. Les mots « J’attends ma Chronique. Je bous. J’enrage » me firent immédiatement songer au jeune adolescent qui, dans le réduit moite de sa chambre, attend l’instant magique où il connaîtra pour la première fois la femme, où en perdant sa gourme il quittera, tel le serpent en pleine mue, sa peau d’enfant pour entrer dans ses nouveaux habits d’homme. Et de sourire face à l’étonnant spectacle de la vie.
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  • Dave Davies, brother énorme

    par Adehoum Arbane le 31.01.2012 Des Jonas Brothers jusqu’aux blondinets de Hanson en passant par les Jackson 5, sans parler des inénarrables et moustachus Frères Jacques, on ne compte plus les exemples de fratries ayant fait de leur états civils un argument rock. Avec, pour certains, des résultats plus ou moins heureux. Il est un exemple qui pourtant échappe à ce terrible constat tout en cultivant un lien fraternel aussi solide que complexe : les Kinks.
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  • Rumours, rock FM ou rock de la route ?

    par Adehoum Arbane le 29.11.2011 Pour beaucoup d’amateurs de pop music, professionnels ou non, critiques ou simples fans, le seul mot Rock FM suffit à provoquer un ensemble de réactions allant, pour ne pas toutes les citer, de la poussée d’urticaire au dédain le plus complet. Le Rock FM c’est la compromission aux stations de radio où le formatage règne en maître absolu. Le Rock FM ou la version amenuisée, aseptisée d’un genre connu pour sa virilité extrême. Lui conférer de plus une dimension pop et le camouflet devient total. Et pourtant…
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  • The SMiLE Sessions, émaux et cramé

    par Adehoum Arbane le 22.11.2011 Pour évoquer la sortie très officielle et tant attendue de SMiLE des Beach Boys, tel qu’il fut pensé par Brian Wilson, petit génie cramé de la pop, j’aurais pu vous faire le coup de… 1/L’œuvre maudite, nouveau concept dans la tradition des poètes du même nom : le poète maudit, ce mal aimé qui fourbit en secret son Grand Œuvre que la critique s’emploie à bouder, quand elle ne l’ignore pas tout simplement.
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  • Le sacre de Kan

    par Adehoum Arbane le 31.05.2011 Pendant qu’un certain Dominique nique sa carrière politique façon New York Suicide, revenons à un autre cas, un autre Kan. Alain Kan. Poète chanteur en mode dur, comme les drogues dont il fait littéralement étalage dans son deuxième opus ironiquement nommé Heureusement en France on ne se drogue pas. Disparue le 14 avril 1990, la pop star ambivalente n’a pas eu le temps de se compromettre dans une luxueuse suite présidentielle, pour autant son talent présida à une longue suite d’albums, étonnants, détonants comme des cocktails.
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  • Morricone island

    par Adehoum Arbane le 21.01.2011 "Vous voyez, le monde se divise en deux catégories, ceux qui tiennent la plume et ceux qui les écoutent ; vous, vous écoutez". A l’occasion de vacances romaines au combien stimulantes sur les pas invisibles du grand Stendhal, je me suis replongé dans l’œuvre d’un compositeur pas vraiment rock. Non. Mais un musicien dont le nom résonne éternellement dans notre inconscient collectif : Ennio Morricone.
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  • Back in the US CCR

    par Adehoum Arbane le 04.01.2011 Si vous croisez au détour d’un quartier de la capitale un jeune homme arborant barbe et chemise à carreaux, vous penserez illico à je ne sais quel rockeur indie parisien, new yorkais ou londonien. Les bobos de Charonne ne sont pas en reste, se déplaçant en bandes à rayures dont les mille couleurs se tracent en lignes proprettes sous leurs coupes au bol soigneusement négligées. Je m’esclaffe, je m’esbaudis en songeant à tous ceux que je croisai ces jours derniers ! Décidément, tout se recycle, y compris les idées ! Car cette invention vestimentaire, ce parti pris capillaire, nous les devons à un groupe originaire du San Francisco des années soixante : Creedence Clearwater Revival.
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