Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Charles-Baptiste, du cul, du cul, du culot

    par Adehoum Arbane le 12.10.2015 Briser les interdits. Faire voler les tabous en éclats. À l’heure de Youteube et Jacqueline & Michou, ces mots ont perdu de leur sens profond. Charles-Baptiste, chanteur de variété assumé, a semble-t-il réussi à dépasser malgré cela les bornes de la bienséance avec son dernier clip, étendard bien tendu de son nouvel Ep intitulé La symphonie pornographique. Le célèbre site de vidéos en streaming n’a guère apprécié les images exhibées-cachées mais ô combien subliminales de Porno, son premier extrait, au point de le censurer un temps. 
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  • Soundhunters, l’empire des sons

    par Adehoum Arbane le 05.10.2015 En soixante années d’existence, la mythologie rock a enfanté nombre de figures et avatars dont le rockumentaire, ou document rock. Ce genre a connu depuis quelque temps un renouveau salutaire, transfiguré par des réalisateurs ambitieux. De même que le rock, ou plus globalement la pop music, se nourrit d’avant-garde, le documentaire musical avait ainsi besoin d’un film, un seul, pour entrer dans une nouvelle ère de perception. Telle est le dessein, dans le fond comme dans la forme, de Soundhunters, une expédition musicale. 
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  • Double Françoise, un homme et une femme

    par Adehoum Arbane le 28.09.2015 Il fut un genre dans lequel la France excella, à l’époque où la Perfide Albion aposait sur le monde de la pop son sceau magistral. Les yé-yé girls. Françoise Hardy toutes époques confondues, France Gall dans sa période lysergique, l’incontournable Claudine Longet bien sûr, Clothilde et Jacqueline Taïeb dans des formules plus troubles encore. C’est cette tradition que Double Françoise se plait à ressusciter, non par nostalgie, mais parce que ce langage-là – basse ourlée, claviers solaires, servis par des refrains imparables emmenés par de jolis brins de femmes – reste éternel. 
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  • Vaille que Vile

    par Adehoum Arbane le 21.09.2015 Inutile de l’attendre, de l’espérer ou même de l’appeler, la révolution musicale n’arrivera plus. Trop d’années ont passé, trop d’époques, de genres et bien sûr d’œuvres se sont écoulés sous les ponts en luxuriantes mélodies, tantôt bouleversantes tantôt structurantes. Une fois lesté du poids des ambitions oubliées, une seule posture prévaut pour affronter l’avenir créatif : la décontraction. Loin des modes, de cette bêtifiante viralité qui ferait passer un caillou pour de l’or, Kurt Vile, droit dans ses bottes, poursuit son modeste chemin artistique...
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  • Thriller, n’ayons plus peur

    par Adehoum Arbane le 15.09.2015 Pour cette chronique, le je est obligatoire. Trop de raisons, de vérités, de souvenirs aussi m’obligent ainsi à me dévoiler. Longtemps j’ai considéré Thriller de Michael Jackson comme le sommet du mauvais goût absolu. Comme le pire représentant de la culture mainstream. La question n’est pas de me désavouer aujourd’hui, pire de faire acte de contrition. Je continue de garder mes distances avec le mythe, pas tant pour l’aspect le plus sordide de sa dernière décennie d’existence. J’avoue n’éprouver aucune attirance pour la période post Thriller...
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  • Aline et son alinéa

    par Adehoum Arbane le 25.08.2015 Aline, ce prénom de jeune fille fragile, est aussi le patronyme d’un groupe qui avec Regarde le ciel a fait du single le crédo de sa première proposition créative. Enchaînant les mélodies fraîches, tendres et fringantes, des chansons – des vraies – aussi intenses que directes. La vie électrique, son deuxième album, franchit un cap. On n’en avait presque oublié que derrière Aline il y avait cinq musiciens, cinq adultes, ayant rassemblé, digéré, transformé leurs histoires personnelles, leurs chemins de vie en compositions adroites et pénétrantes.
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  • Zappa, le freak c’est chic

    par Adehoum Arbane le 17.08.2015 Et si le premier et plus grand double album rock de tous les temps n’était pas Blonde On Blonde de Dylan mais Freak Out des Mothers Of Invention ? Une fois lâchée, l’assertion peut sembler présomptueuse pour le quidam qui aurait décidé de s’aventurer ici, en ces lieux modestes où la grande et belle pop, son passé, son présent, s’écrivent jour après jour. Passé la consternation, après s’être bien frotté les yeux et ayant ruminé la dite phrase dans sa tête, n’importe qui d’un tantinet sensé aura compris que Freak Out est bien un album à nul autre pareil. 
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  • Seeds errants

    par Adehoum Arbane le 10.08.2015 Les virages, lorsqu’ils sont bien négociés, ne sont point mortels. Tout juste la machine accroche-t-elle un peu le bitume, arrachant à cette masse lisse, dure et saumâtre, quelques postillons de caillasses. Jadis Héraults du proto punk en mode acide, les Seeds ont emprunté cette chicane pourtant fatale. Passés en deux années de l’alpha du rock binaire, lacéré de farfisa, à un oméga pop couturé de clavecin, hautbois et autres harpe fantasmagorique, ils ont survécu livrant ainsi leur ultime chef-d’œuvre, chef-d’œuvre ultime, au titre sobre et prometteur : Future. 
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  • Gypsy, le contretemps des gitans

    par Adehoum Arbane le 03.08.2015 On a tout à craindre lorsqu’un groupe ayant débuté dans les affres du psychédélisme mordoré vire aussitôt mainstream. Gypsy est l’une de ces formations mineures qui fleurissent à la toute fin des glorieuses sixties et s’épanouissent tout de go durant les abondantes seventies pour ensuite disparaître. La décennie qui voit l’industrie s’imposer, est cruelle. Après deux excellents Lp en 70 et en 71 baignant dans un prog rock limpide aux morceaux étirés– mais toujours lisibles –, Gypsy simplifie sa formule tout en conservant son charme primal. 
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  • The Rascals, 71 année mélodique

    par Adehoum Arbane le 27.07.2015 Rares sont les groupes sixties qui franchirent la décennie suivante sans trop y laisser de plumes ; celles du songwriting en l’occurrence. Pour certains, il aura fallu un changement de leader – Pink Floyd –, pour d’autres un nouveau guitariste – les Stones –, sans parler de ceux qui virèrent tout simplement leur cuti – en gros tous les groupes psyché de San Francisco. Rien de tout cela pour les Young Rascals rapidement devenus les Rascals tout court et qui d’albums en Lp explorèrent de long en large la formule...
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  • The National Gallery, visite guindée

    par Adehoum Arbane le 20.07.2015 Bien avant le télescopage sidérant entre jazz et rock inauguré par Miles Davis sur Miles In The Sky, la rencontre entre ces deux genres que tout semblait opposer fut actée par le trompettiste Charles Frank « Chuck » Mangione. Sobrement intitulée The National Gallery Performing Musical Interpretations Of The Paintings Of Paul Klee, l’œuvre qu’il a en partie composée fait partie de ces projets fous, estampillés "album de producteurs" et qui trop souvent déçoivent par l’arrivisme de leur démarche et la piètre qualité de la musique proposée. 
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  • Tame Impala, à contre Currents

    par Adehoum Arbane le 13.07.2015 Et si l’épicentre de la créativité pop s’était déplacé ? Alors que Londres ne semble plus être la capitale de la fantaisie et de l’énergie rock, que les évolutions états-uniennes ne concernent qu’un petit bataillon de groupes, c’est en Australie qu’il faut aller dénicher le nom qui agite depuis cinq ans les cercles de la critique. Tame Impala, car c’est bien de lui dont nous parlons aujourd’hui, est à l’origine de l’une des plus passionnantes sagas comme seul le rock sait les imaginer depuis ses toutes premières années. 
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  • L’habit ne fait pas les Monks

    par Adehoum Arbane le 06.07.2015 Certainement le disque de rock garage le plus fou. Parce qu’enregistré, non pas dans un garage en direct de Ploucland USA, mais en Allemagne. Les Monks étaient des musiciens américains, tous enrôlés sous les drapeaux, et basés à Gelnhausen. Quand vient la quille, nos moines défroquent l’uniforme mais restent dans leur pays d’adoption pour y monter un groupe de rock. À l’époque – comme partout ailleurs –, la pop anglo-saxonne donne le la. Chacun y va – et y compris dans la patrie de Gœthe – de son combo en "The". 
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  • Steven Wilson, cette main est une claque

    par Adehoum Arbane le 29.06.2015 Une morne plaine aux étendues linéales. Voilà à quoi ressemble la musique pop en 2015. À force de trop vouloir incarner l’idée de modernité, la production actuelle s’est littéralement desséchée. Hormis quelques exemples pourtant signifiants, le constat semble accablant. Fils spirituel du rock progressif des seventies anglaises, leader de Porcupine Tree, Steven Wilson a décidé de renverser la table. Et d’insuffler à cette pop parfois aseptisée un souffle de liberté. Oh, il ne s’est jamais vraiment éloigné de ses fondamentaux.
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  • Rare Earth, prêt pour le succès

    par Adehoum Arbane le 23.06.2015 Comment expliquer que Get Ready, deuxième album de Rare Earth – groupe de seconde division, vaguement psychédélique et accessoirement américain – se retrouve depuis l’année 69 dans tous les bacs à disques de France et de Navarre ? Destin apparemment similaire à celui de Sweet Smoke, combo hippie américain installé en Allemagne et devenu étrangement star des hits parades hexagonaux. Leur unique point commun, avoir été signés par un gros label, EMI s’agissant de Sweet Smoke. Mais là où Rare Earth se distingue de son homologue
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  • Les Beatles sont morts, vive les autres

    par Adehoum Arbane le 15.06.2015 Le 20 septembre 1969, ô cataclysme, Lennon annonce son départ des Beatles, six jours avant la sortie d’Abbey Road. Le 10 avril 1970, c’est au tour de McCartney de jeter l’éponge. Les Beatles ne sont plus. Ce traumatisme vécu par la communauté des fans se doit d’être replacé dans un contexte plus large de cynisme et d’horreurs ; enlisement des troupes américaines au Vietnam, guerre au Biafra, parfum de scandale politique dont les fumets feront tomber quatre ans plus tard la présidence Nixon. 
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  • Jacco Gardner, grey dream

    par Adehoum Arbane le 08.06.2015 La Hollande – et au passage l’ensemble des pays de la péninsule scandinave – recense l’une des plus importantes collections de disques pop. Pour l’amateur de musique sixties, voire seventies, c’est du côté d’Amsterdam – entre autre donc, car on peut aussi aller à Hambourg, Stockholm – qu’il faut aller chasser ! Qu’il s’agisse de pop anglo-saxonne ou de production 100% locale, c’est là–bas que l’on dénichera – les guides touristiques s’en font l’écho – les trésors vinyliques, souvent proposés à des prix "raisonnables" et dans un état proche de la virginité absolue. 
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  • Alice Cooper, sévèrement musclé

    par Adehoum Arbane le 01.06.2015 Depuis l’aube des sixties les chemins du rock sont jonchés des dépouilles des artistes incapables de tenir leur carrière sur la durée. Celle d’Alice Cooper – le groupe, pas le bonhomme – débuta le 19 mai 1969 avec Pretties For You et s’acheva le 20 novembre 1973 avec Muscle Of Love. Cinq années, sept albums. Certes, les premiers pas furent hésitants. Pretties For You souffre des faiblesses de ses musiciens, encore novices. Péché de jeunesse que l’on retrouve partiellement sur Easy Action mais très vite éclipsé par l’arrivée de Bob Ezrin...
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  • Manset, jais rare

    par Adehoum Arbane le 26.05.2015 Non, écouter Manset ce n’est en rien céder au diktat d’une presse intellectuelle, recroquevillée sur ses attributions officielles. On ne vient pas à Manset par snobisme, par pose, non. Le mot venir est éclairant s’agissant d’un musicien dont la solitude l’éloigna longtemps du monde contemporain, médiatique et assourdissant. On touche à l’œuvre de Manset au départ avec réserve, timidité. Le chant en français et sa capacité à s’adapter aux canons du rock, au rythme, fut de tout temps un vrai problème. 
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  • Grateful Dead, musique vivante

    par Adehoum Arbane le 18.05.2015 Le grand défi auquel sont confrontés les groupes de rock actuels tient dans la capacité à restituer sur scène, avec force et conviction, la musique enregistrée, produite et mixée en studio. Groupe phare de la scène san franciscaine des 60s-70s, Grateful Dead fut confronté au problème inverse, à savoir reproduire en studio l’intensité de leurs prestations scéniques. Il y a bien à l’époque quelques tentatives un brin licencieuses de réenregistrer en studio des bandes gravées en concert – on pense à Happy Trail de Quicksilver Messenger Service... 
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  • Jean Michel Jarre, pape synthétique

    par Adehoum Arbane le 11.05.2015 Sur la carte de la musique électronique dite planante on trouve d’un côté Klaus Schulze, maître des nappes et des grands ensembles opératiques, et de l’autre Edgar Froese, avec ses doubles plages virginales couchées sur disques. Et au milieu coule une rivière, celle de Jean Michel Jarre. On mésestime l’importance de Jarre dans le genre, sa position en tant qu’artiste et créateur de climats, tout du moins dans ses premières années, de 1976 à 1981 avec le prestigieux triptyque Oxygène-Équinoxe-Les Chants Magnétiques. 
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  • Tame Impala, la malédiction du 3

    par Adehoum Arbane le 04.05.2015 Que nous disent les deux derniers singles de Tame Impala ? Ils nous rappellent à quel point la production actuelle, à la fois pléthorique et incessante, disparaît aussi vite qu’elle a surgi. Passer le cap du troisième album sans décevoir, en maintenant un certain niveau de qualité – voire en allant plus loin –, est devenu chose rare. On se souvient du cas MGMT qui, malgré ses indéniables mérites, avait déçu jusqu’à ses plus indécrottables thuriféraires. Mais qui se rappelle de Vampire Weekend, Two Doors Cinema Club et autres avatars modeux
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  • Tony Joe White, crème du rock sudiste

    par Adehoum Arbane le 27.04.2015 Qui dit rock sudiste, dit le plus souvent rock de péquenaud. On connaît la haine qu’une formation comme Lynyrd Skynyrd vouait aux gentils hippies de Crosby, Stills, Nash & Young. C’est donc avec une inquiétude certaine que l’on aborde l’œuvre de Tony Joe White qui a le bon goût de se présenter sur Homemade Ice Cream – dernier volet de la période Warner –, chemise en jean nouée et poitrail en devanture. Avec un nom et une pochette pareils, soit l’on a affaire à l’un de ces Rednecks adorateurs du Klan
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  • Kate Bush, miss univers

    par Adehoum Arbane le 21.04.2015 Notre époque contemporaine qui aime tant parler pour ne rien dire a produit un nouvel avatar. Ainsi, préfère-t-on dire artiste plutôt que singer-songwriter. De même, en lieu et place de musique, la vulgate médiatico-culturelle a lancé son dernier concept : l’univers, en l’occurrence musical. Terme à la fausse consistance que l’on décline en boucle d’interviews en télé-crochets. Jusqu’à l’écœurement, jusqu’à ce que le mot même se vide, tel Michel Piccoli dans La grande bouffe, de sa substance. 
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  • Al Kooper, l’envie n’a pas de prix

    par Adehoum Arbane le 13.04.2015 Du bon usage de l’argent que l’on gagne en faisant un succès. Une courte maxime dont Al Kooper semble avoir fait son crédo. Jadis organiste de blues sur les mythiques Highway 61 Revisited et Blonde on Blonde de Dylan, Al Kooper n’a jamais cessé d’enregistrer, de produire. D’abord au sein de Blood Sweat & Tears, orchestre de jazz pop contemporain où il brille déjà par la singularité de son style. Un premier album, Child Is Father To The Man, est mis en boîte fin 67. 
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