Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Top 2016 : très France, pas rance

    par Adehoum Arbane le 10.01.2017 Alors que sonne le refrain de La mélancolie française, la production hexagonale très paradoxalement ne s’est jamais aussi bien portée. Bien qu’un belge et un canadien se soient immiscés dans ce classement, le reste renvoie à la promesse du made in France, une réalité plus que flatteuse. En vérité, la tendance ne date pas d’hier et n’est pas prête de s’arrêter aux dernières heures de l’année 2016, pourtant peu avare en RIP. N’en déplaise aux pessimistes comme aux zélateurs d’un sans-frontiérisme falot, la production pop d’ici n’est pas perdu son rang
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  • The Legal Matters, dad pop

    par Adehoum Arbane le 03.01.2017 Vous avez la quarantaine passée, un peu de ventre, vous regardez dorénavant dans le rétroviseur – ne vous formalisez pas, c’est normal – et comble de l’humiliation, votre adolescente de fille vous qualifie de parfait ringard. Et si vous lui rétorquiez que non, vous n’êtes pas si dépassé que cela, quoique amoureux des mélodies pop à l’ancienne. Vous lui répondrez aussi que malgré le passage – cruel – du temps, vous pouvez vous targuer d’appartenir à un groupe de power pop, certes petit mais honorable, The Legal Matters, et qu’après un premier et franc succès, vous sortez votre deuxième album, Conrad. 
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  • Julien Gasc, soft power

    par Adehoum Arbane le 27.12.2016 La surprise du deuxième album de Julien Gasc ne vient pas de sa position sur la constellation de la nouvelle chanson pop française, car à y bien réfléchir, la comparaison ne tient pas. Même seul aux commandes, le jeune singer-songwriter traînera toujours derrière lui l’ombre de son propre groupe, Aquaserge. Mais dans une version synthétisée. Difficile à l’écoute de Kiss Me You Fool de ressentir une idée d’incarnation qui est le propre de la pop et de son corollaire, le chanteur. Ainsi la musique de se couler en glacis imperturbables. 
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  • Chocolat, bromance avant la transe ?

    par Adehoum Arbane le 20.12.2016 « La vie est trop courte pour être petite », confessait Benjamin Disraeli. Surtout, la vie est trop courte pour se perdre dans je ne sais quel délire de mecs, de geeks, de gaspiller temps et énergie à ne pas produire pour soi. C’est en substance le sentiment que l’on ressent à la découverte, d’abord amusée, puis enthousiaste du troisième – et conceptuel –  album de Chocolat, le side project du singer-songwriter Jimmy Hunt. Alors que les fans transis attendent le digne successeur du génial Maladie d’amour, Hunt se tape un trip avec ses potes musiciens. 
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  • Gaspard Royant, single bells !

    par Adehoum Arbane le 16.12.2016 L’Histoire du rock regorge de rituels auxquels tout musicien doit, à un moment donné, se conformer. Gaspard Royant, généreux par-dessus tout, a décidé de revisiter celui des albums de Noël comme seul Phil Spector savait les concocter ; on se souvient de son fameux A Christmas Gift for You from Phil Spector réunissant la crème sur buche des groupes maison (The Ronettes, Crystals, Bob B. Soxx & The Blue Jeans…). 
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  • Barbagallo, chien pas si fou

    par Adehoum Arbane le 13.12.2016 Arrêtons de faire de Paris l’épicentre de la créativité musicale. Vive la décentralisation ! Non, ceci n’est pas le slogan, la promesse griffonnée, braillarde, sur un tract de campagne à l’aube de l’année 81. À l’heure de la mondialisation, Barbagallo a décidé de donner sa chance à la régionalisation. De sillonner un imaginaire terrien, hautement émotionnel. « L’amour est le dernier pays ou j’irai marcher. Pourquoi courir le monde, à l’ombre de rien ? », chante-il d’un air faussement désabusé, en vérité d’une joie inépuisable. 
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  • BLOT, Mr Tambourine frontman

    par Adehoum Arbane le 06.12.2016 Le monde du rock est ainsi fait, divisé entre frontmen et sidemen. Ce que l’on appelait autrefois, avec une pointe de mépris, les requins de studio. BLOT a longtemps fait le job aux côtés de l’éruptif Gaspard Royant, et qui plus est, avec conscience et professionnalisme. Par tous les temps, en studio comme sur scène – il fallait à ce propos le voir dans la nuit live décocher ses flèches hendrixiennes.  BLOT est bien plus que le simple nom d’un musicien, celui d’un singer-songwriter qui eut soif de se réinventer sans cesse au travers de projets...
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  • Daisy Lambert, maréchal de transe

    par Adehoum Arbane le 29.11.2016 Maréchal de France, chef du conseil royal des finances et ami de Louis XIV, François de Neufville de Villeroy représente l’une des principales figures de la noblesse lyonnaise et qui fut, pour reprendre les mots mêmes de Saint-Simon, « magnifique en tout ». Malgré une carrière militaire des moins glorieuses, cet homme loyal se coula dans les habits du courtisan accompli bien qu’il conserva des attaches solides avec sa bonne ville de Lyon dont il fut gouverneur. 
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  • Alister, souvenir, souvenir

    par Adehoum Arbane le 22.11.2016 Dernier volet d’une trilogie qui ne dit pas son nom et dont il représente la synthèse, Mouvement Perpétuel annonce donc la fin d’un cycle. Il clôt une époque qui semble résonner avec une promesse épanchée sous la plume alerte d’Alister : No Future mais No Stalgie. Et pourtant, alors que le rockeur laisse partir son petit dernier, on ne peut s’empêcher d’y voir un signe de tristesse, une forme de mélancolie codée que l’on retrouve, en filigrane, à travers les douze chansons de l’album.
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  • Charles-Baptiste, artiste dalien

    par Adehoum Arbane le 15.11.2016 Salvador Dali était coutumier du fait, non par manque d’inspiration mais bien parce qu’il se sentait profondément questionné par un sujet, une œuvre. Revisiter inlassablement un tableau, lui conférer une majesté nouvelle, l’éclairer d’un soleil autre, autrement placé. Même le terme revisiter possède un charme certain, comme si l’artiste pouvait rentrer une fois de plus dans son œuvre, la parcourir méticuleusement, en modifier l’architecture. 
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  • The Lemon Twigs, Cocteau Twigs

    par Adehoum Arbane le 08.11.2016 On pardonne tout à la jeunesse. Son audace, son insouciance, son insolence, son mépris des codes et des usages. De même que son talent. Grande oubliée des programmes et des promesses, la jeunesse exprime toute la démesure de son immense potentiel dans le libre périmètre du rock. Et ce depuis des décennies. Songez aux Beatles, aux Who et autres trublions électriques. Nous accorderons donc notre grâce aux deux têtes pensantes de Lemon Twigs...
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  • Pépite, têtes chercheuses

    par Adehoum Arbane le 01.11.2016 On ne les connaît que trop bien ces accroches faussement prometteuses qui lardent les affiches de cinéma. « Un chef-d’œuvre », « Magnifique », « Émouvant », « MAGISTRAL », « Une pépite ». Les promesses n’engagent que ceux qui les croient, dit-on. Lorsque l’on découvre la musique de Pépite, on craint le pire, on s’attend à une déception à la hauteur de la proposition. Imaginez donc ! La pépite, ce bout d’or gros comme un caillou que des pionniers cherchaient inlassablement. 
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  • Pet Sounds, la messe est dite ?

    par Adehoum Arbane le 25.10.2016 C’est le grand retour de tout. Du psyché, des synthés, de l’Histoire, de la Nation, des religions, du moins du religieux. En tant que fait mais aussi comme aspiration. Alors qu’il va être prochainement rejoué dans son intégralité comme c’est de coutume en ces temps de muséification de la pop, Pet Sounds s’affirme comme une œuvre puissamment religieuse, ô combien spirituelle. Pas seulement pour God Only Knows. Et bien avant SMiLE, sobrement qualifié de Teenage symphony to God.
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  • The Divine Comedy humaine

    par Adehoum Arbane le 18.10.2016 Balzacien, Neil Hannon l’est sans le savoir. Pas tant pour la pop à patine qu’il polit depuis plus de deux décennies. Balzac avait emprunté à la Divine Comédie son titre de La comédie humaine, et ce n’est ici pas vraiment un hasard. Reprenons depuis le début. D’un disque à l’autre, Neil Hannon perpétue les codes du songwriting pop à l’ancienne, il enlumine ses chansons d’instruments antiques, explore des registres que d’aucuns qualifieraient de poussiéreux, voire de franchement rétrograde. Ironie du sort, sa musique n’a jamais été aussi actuelle. 
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  • Lafayette, le rêve américain

    par Adehoum Arbane le 11.10.2016 L’eldorado, voilà le moteur philosophique de la culture pop. Dans la littérature moderne, c’est la transgression esthétique. Le cinéma lui recherche le champ-contrechamp parfait. Pour la musique populaire, en France comme de l’autre côté de la Manche, c’est la chanson choc dans ses dessous chics. L’eldorado de Lafayette est à prendre au pied de la lettre. Surtout il a été fort bien résumé par des générations d’auteurs-compositeurs-interprètes avant lui. Maxime Le Forestier rêvait de San Francisco, Julien Clerc claironnait sur la Californie. Sanson voyait plus loin, d’abord Hollywood puis Vancouver. 
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  • Anthony Phillips, voix au chapitre

    par Adehoum Arbane le 03.10.2016 Le cas d’Anthony Phillips n’est pas seulement singulier pour avoir été le tout premier guitariste de Genesis – et pour avoir quitté le groupe avant qu’il ne connaisse le succès. Non, Anthony Phillips pose sans le vouloir – sans le savoir ? – l’un des problèmes du rock que certaines formations avaient réglé dès leur fondation : proposer une véritable voix. Qui porte. Qui donne aux chansons le relief suffisant pour entrer dans la carrière et la légende. Certes, Phillips fut guitariste avant de chanter. 
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  • La Femme, fatal ?

    par Adehoum Arbane le 27.09.2016 « Je veux apaiser, rassembler, réformer. » Mais putain, ta gueule Alain ! Je t’aime bien mais là nous parlons de choses sérieuses, plus précisément du nouvel album – le deuxième – de La Femme. Malgré des qualités indéniables, La Femme reste l’exemple typique du groupe enfermé dans le phénomène qu’il suscite. On ne peut pas dire que l’on n’aime pas la Femme, la chose est interdite, comme en d’autres temps personne n’osait assumer son amour pour Queen en place publique. C’est le retour de la Morale, forcément contre les haters, les rageux, entrainant avec elle son cortège incessant, obsessionnel de phobies. 
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  • Beau Dommage, Où est passée la pop ?

    par Adehoum Arbane le 20.09.2016 On le dit souvent, il faut choisir son camp. Les quelques exemples de groupes ayant voulu brasser tous les genres dénotent parfois un manque de conviction, du moins une faiblesse. On pense ainsi à Queen qui, à force de trop en faire – hard, pop, vaudeville, glam, prog –, a sans doute perdu nombre de fans en chemin, et l’ensemble de la rock critique avec. En suivant ce précieux adage, on aurait exigé de la scène québécoise qu’elle tranchât entre chanson à texte – la tradition francophone – et le rock d’obédience anglo-saxonne. 
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  • Lafayette n’engendre pas mélancolie

    par Adehoum Arbane le 13.09.2016 Sur un malentendu, on pourrait bien s’entendre avec Lafayette. Entendre par là que cette mélancolie française dont il a fait un single et qui s’apprête à rejoindre son premier album, n’est pas ce sentiment nauséabond rappelant les heures sombres de l’histoârrrrrre. La France rance, rime pauvre parce que facile, a peu de chose à voir avec la chanson de ce discret auteur-compositeur, élégant et poli – à l’image de sa musique – appelé aux plus hautes fonctions, à un destin français selon les coups de canon de la pop aujourd’hui en vigueur. 
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  • Sonic Youth, in or out ?

    par Adehoum Arbane le 06.09.2016 Sonic Youth, formation clivante. D’aucuns se pâment devant l’intellectualisme bruitiste du groupe, d’autres pointent l’absence de « chansons ». De quoi venir chahuter ce bon vieux vivre-ensemble. D’abord disons-le, tous ont d’une certaine manière raison. Comment cependant parvenir à réconciliation ces deux familles ? Sans se soustraire à l’analyse objective – si l’écoute et la compréhension d’une œuvre musicale peuvent l’être. Afin de ménager les susceptibilités des uns – en gros, les fans – tout en garantissant l’intégrité des autres – les détracteurs – commençons par faire l’école buissonnière du parfait petit rock critic zélé...
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  • Quand David n’était pas encore Bowie

    par Adehoum Arbane le 30.08.2016 En 1967, David Bowie est un parfait ringard. Comme l’atteste son éponyme premier album. Un suiveur ? Même pas. À en juger par sa tête de puceau recto verso, Bowie n’est même pas à la hauteur du sergent poivre, de Syd et tant d’autres. Il aura ainsi loupé toutes les révolutions du Swinging London. Il faut dire que dans le genre Ray Davies de second rang, la promesse n’est guère enthousiasmante.  Pourtant il ne faudrait pas passer par pertes et profits ce premier album – premier essai – moins catastrophique qu’il n’en a l’air. 
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  • Soft Machine, 7ème merveille ?

    par Adehoum Arbane le 23.08.2016 Musique d’ambiance. Sans doute s’agit-il de la pire insulte qui soit. Moins peut-être que musique d’ascenseur. Et pourtant, l’intention était louable. Soit instaurer un contexte plaisant dans le confort feutré d’une salle d’attente, ou bien de détendre quelque cadre stressé avant une réunion de la plus haute importance. Une musique fonctionnelle donc. Il est humiliant et pour le coup injuste de qualifier ainsi Soft Machine, mythique formation de l’école de Canterbury, bien que sa production post-Wyatt, post-Hopper and Dean s’en rapproche immanquablement. 
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  • Miles Davis, l’avenir du rock ?

    par Adehoum Arbane le 16.08.2016 Qui ne s’est jamais interrogé ? Quel artiste, album incarnera l’avenir du rock ? En 2016, la question reste plus que pertinente, primordiale. Imaginez alors en 1969. Le rock s’était déjà mille fois réinventé, des générations – si l’on ose dire – s’étaient déjà succédé depuis les premiers rockers d’abord, puis leurs fabuleux rejetons, Beatles-Stones en tête. La révolution pop était en marche, celle du psychédélisme avait produit ses premiers effets, sidérants, joyeux, incalculables. C’est Lester Bangs qui, de façon quasi prémonitoire, annonça le coup d’après : Miles Davis, à l’avant-garde du nouveau rock. 
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  • Le rêve communautaire de David Crosby

    par Adehoum Arbane le 09.08.2016 Le communautarisme, voilà un mot qui ébranle nos consciences. Que l’idée paraissait douce lorsque l’adjectif communautaire était précédé du mot « rêve ». D’autant qu’il n’était chargé d’aucune connotation politico-religieuse. Aux prémices de l’ère hippie, le rêve communautaire est plutôt une aspiration à vivre une existence simple, à partager sans jamais rien posséder. C’est aussi le mirage d’une sexualité à plusieurs, là fut l’illusion de trop. Au-delà des clichés, cette idée prit souvent des formes mouvantes. 
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  • Klement, la forme et le Fon

    par Adehoum Arbane le 12.07.2016 À en juger par les kilomètres qui s’éparent les Pays-Bas – malgré tout si hauts – et la Californie du sud, voire – sous les tropiques – le Brésil, on pourrait presque parler de pop des antipodes. En effet, c’est dans ces contrées, reculées mais moins froides qu’il n’y paraît, chez nos amis néerlandais, que Fon Klement, singer-songwriter du cru, livre un premier album d’un goût exquis. Publié en 1973, I Feel Lonely In My Town n’est pas en soi une révolution mais bien une continuité. 
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