Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • The Rascals, 71 année mélodique

    par Adehoum Arbane le 27.07.2015 Rares sont les groupes sixties qui franchirent la décennie suivante sans trop y laisser de plumes ; celles du songwriting en l’occurrence. Pour certains, il aura fallu un changement de leader – Pink Floyd –, pour d’autres un nouveau guitariste – les Stones –, sans parler de ceux qui virèrent tout simplement leur cuti – en gros tous les groupes psyché de San Francisco. Rien de tout cela pour les Young Rascals rapidement devenus les Rascals tout court et qui d’albums en Lp explorèrent de long en large la formule...
    Lire
  • The National Gallery, visite guindée

    par Adehoum Arbane le 20.07.2015 Bien avant le télescopage sidérant entre jazz et rock inauguré par Miles Davis sur Miles In The Sky, la rencontre entre ces deux genres que tout semblait opposer fut actée par le trompettiste Charles Frank « Chuck » Mangione. Sobrement intitulée The National Gallery Performing Musical Interpretations Of The Paintings Of Paul Klee, l’œuvre qu’il a en partie composée fait partie de ces projets fous, estampillés "album de producteurs" et qui trop souvent déçoivent par l’arrivisme de leur démarche et la piètre qualité de la musique proposée. 
    Lire
  • Tame Impala, à contre Currents

    par Adehoum Arbane le 13.07.2015 Et si l’épicentre de la créativité pop s’était déplacé ? Alors que Londres ne semble plus être la capitale de la fantaisie et de l’énergie rock, que les évolutions états-uniennes ne concernent qu’un petit bataillon de groupes, c’est en Australie qu’il faut aller dénicher le nom qui agite depuis cinq ans les cercles de la critique. Tame Impala, car c’est bien de lui dont nous parlons aujourd’hui, est à l’origine de l’une des plus passionnantes sagas comme seul le rock sait les imaginer depuis ses toutes premières années. 
    Lire
  • L’habit ne fait pas les Monks

    par Adehoum Arbane le 06.07.2015 Certainement le disque de rock garage le plus fou. Parce qu’enregistré, non pas dans un garage en direct de Ploucland USA, mais en Allemagne. Les Monks étaient des musiciens américains, tous enrôlés sous les drapeaux, et basés à Gelnhausen. Quand vient la quille, nos moines défroquent l’uniforme mais restent dans leur pays d’adoption pour y monter un groupe de rock. À l’époque – comme partout ailleurs –, la pop anglo-saxonne donne le la. Chacun y va – et y compris dans la patrie de Gœthe – de son combo en "The". 
    Lire
  • Steven Wilson, cette main est une claque

    par Adehoum Arbane le 29.06.2015 Une morne plaine aux étendues linéales. Voilà à quoi ressemble la musique pop en 2015. À force de trop vouloir incarner l’idée de modernité, la production actuelle s’est littéralement desséchée. Hormis quelques exemples pourtant signifiants, le constat semble accablant. Fils spirituel du rock progressif des seventies anglaises, leader de Porcupine Tree, Steven Wilson a décidé de renverser la table. Et d’insuffler à cette pop parfois aseptisée un souffle de liberté. Oh, il ne s’est jamais vraiment éloigné de ses fondamentaux.
    Lire
  • Rare Earth, prêt pour le succès

    par Adehoum Arbane le 23.06.2015 Comment expliquer que Get Ready, deuxième album de Rare Earth – groupe de seconde division, vaguement psychédélique et accessoirement américain – se retrouve depuis l’année 69 dans tous les bacs à disques de France et de Navarre ? Destin apparemment similaire à celui de Sweet Smoke, combo hippie américain installé en Allemagne et devenu étrangement star des hits parades hexagonaux. Leur unique point commun, avoir été signés par un gros label, EMI s’agissant de Sweet Smoke. Mais là où Rare Earth se distingue de son homologue
    Lire
  • Les Beatles sont morts, vive les autres

    par Adehoum Arbane le 15.06.2015 Le 20 septembre 1969, ô cataclysme, Lennon annonce son départ des Beatles, six jours avant la sortie d’Abbey Road. Le 10 avril 1970, c’est au tour de McCartney de jeter l’éponge. Les Beatles ne sont plus. Ce traumatisme vécu par la communauté des fans se doit d’être replacé dans un contexte plus large de cynisme et d’horreurs ; enlisement des troupes américaines au Vietnam, guerre au Biafra, parfum de scandale politique dont les fumets feront tomber quatre ans plus tard la présidence Nixon. 
    Lire
  • Jacco Gardner, grey dream

    par Adehoum Arbane le 08.06.2015 La Hollande – et au passage l’ensemble des pays de la péninsule scandinave – recense l’une des plus importantes collections de disques pop. Pour l’amateur de musique sixties, voire seventies, c’est du côté d’Amsterdam – entre autre donc, car on peut aussi aller à Hambourg, Stockholm – qu’il faut aller chasser ! Qu’il s’agisse de pop anglo-saxonne ou de production 100% locale, c’est là–bas que l’on dénichera – les guides touristiques s’en font l’écho – les trésors vinyliques, souvent proposés à des prix "raisonnables" et dans un état proche de la virginité absolue. 
    Lire
  • Alice Cooper, sévèrement musclé

    par Adehoum Arbane le 01.06.2015 Depuis l’aube des sixties les chemins du rock sont jonchés des dépouilles des artistes incapables de tenir leur carrière sur la durée. Celle d’Alice Cooper – le groupe, pas le bonhomme – débuta le 19 mai 1969 avec Pretties For You et s’acheva le 20 novembre 1973 avec Muscle Of Love. Cinq années, sept albums. Certes, les premiers pas furent hésitants. Pretties For You souffre des faiblesses de ses musiciens, encore novices. Péché de jeunesse que l’on retrouve partiellement sur Easy Action mais très vite éclipsé par l’arrivée de Bob Ezrin...
    Lire
  • Manset, jais rare

    par Adehoum Arbane le 26.05.2015 Non, écouter Manset ce n’est en rien céder au diktat d’une presse intellectuelle, recroquevillée sur ses attributions officielles. On ne vient pas à Manset par snobisme, par pose, non. Le mot venir est éclairant s’agissant d’un musicien dont la solitude l’éloigna longtemps du monde contemporain, médiatique et assourdissant. On touche à l’œuvre de Manset au départ avec réserve, timidité. Le chant en français et sa capacité à s’adapter aux canons du rock, au rythme, fut de tout temps un vrai problème. 
    Lire
  • Grateful Dead, musique vivante

    par Adehoum Arbane le 18.05.2015 Le grand défi auquel sont confrontés les groupes de rock actuels tient dans la capacité à restituer sur scène, avec force et conviction, la musique enregistrée, produite et mixée en studio. Groupe phare de la scène san franciscaine des 60s-70s, Grateful Dead fut confronté au problème inverse, à savoir reproduire en studio l’intensité de leurs prestations scéniques. Il y a bien à l’époque quelques tentatives un brin licencieuses de réenregistrer en studio des bandes gravées en concert – on pense à Happy Trail de Quicksilver Messenger Service... 
    Lire
  • Jean Michel Jarre, pape synthétique

    par Adehoum Arbane le 11.05.2015 Sur la carte de la musique électronique dite planante on trouve d’un côté Klaus Schulze, maître des nappes et des grands ensembles opératiques, et de l’autre Edgar Froese, avec ses doubles plages virginales couchées sur disques. Et au milieu coule une rivière, celle de Jean Michel Jarre. On mésestime l’importance de Jarre dans le genre, sa position en tant qu’artiste et créateur de climats, tout du moins dans ses premières années, de 1976 à 1981 avec le prestigieux triptyque Oxygène-Équinoxe-Les Chants Magnétiques. 
    Lire
  • Tame Impala, la malédiction du 3

    par Adehoum Arbane le 04.05.2015 Que nous disent les deux derniers singles de Tame Impala ? Ils nous rappellent à quel point la production actuelle, à la fois pléthorique et incessante, disparaît aussi vite qu’elle a surgi. Passer le cap du troisième album sans décevoir, en maintenant un certain niveau de qualité – voire en allant plus loin –, est devenu chose rare. On se souvient du cas MGMT qui, malgré ses indéniables mérites, avait déçu jusqu’à ses plus indécrottables thuriféraires. Mais qui se rappelle de Vampire Weekend, Two Doors Cinema Club et autres avatars modeux
    Lire
  • Tony Joe White, crème du rock sudiste

    par Adehoum Arbane le 27.04.2015 Qui dit rock sudiste, dit le plus souvent rock de péquenaud. On connaît la haine qu’une formation comme Lynyrd Skynyrd vouait aux gentils hippies de Crosby, Stills, Nash & Young. C’est donc avec une inquiétude certaine que l’on aborde l’œuvre de Tony Joe White qui a le bon goût de se présenter sur Homemade Ice Cream – dernier volet de la période Warner –, chemise en jean nouée et poitrail en devanture. Avec un nom et une pochette pareils, soit l’on a affaire à l’un de ces Rednecks adorateurs du Klan
    Lire
  • Kate Bush, miss univers

    par Adehoum Arbane le 21.04.2015 Notre époque contemporaine qui aime tant parler pour ne rien dire a produit un nouvel avatar. Ainsi, préfère-t-on dire artiste plutôt que singer-songwriter. De même, en lieu et place de musique, la vulgate médiatico-culturelle a lancé son dernier concept : l’univers, en l’occurrence musical. Terme à la fausse consistance que l’on décline en boucle d’interviews en télé-crochets. Jusqu’à l’écœurement, jusqu’à ce que le mot même se vide, tel Michel Piccoli dans La grande bouffe, de sa substance. 
    Lire
  • Al Kooper, l’envie n’a pas de prix

    par Adehoum Arbane le 13.04.2015 Du bon usage de l’argent que l’on gagne en faisant un succès. Une courte maxime dont Al Kooper semble avoir fait son crédo. Jadis organiste de blues sur les mythiques Highway 61 Revisited et Blonde on Blonde de Dylan, Al Kooper n’a jamais cessé d’enregistrer, de produire. D’abord au sein de Blood Sweat & Tears, orchestre de jazz pop contemporain où il brille déjà par la singularité de son style. Un premier album, Child Is Father To The Man, est mis en boîte fin 67. 
    Lire
  • Jarvis Platini, espérance propre

    par Adehoum Arbane le 06.04.2015 Si un jour on m’avait dit que j’écrirais à propos d’un album pas tout à fait disque, parce que dématérialisé, sur des chansons non chantées mais chontées, c’est-à-dire contées. Je crois que j’aurais ri. Venons en à Sale Hope. Ceci n’est ni une pipe ni de la pop, pas plus du rock. Punk ? À voir. Art brut sans aucun doute tant l’exigence du texte à nu, porté par une voix à la limite de la fêlure, paraît insurmontable. 
    Lire
  • Pink Floyd au pied du mur ?

    par Adehoum Arbane le 30.03.2015 Lorsque dans les toutes dernières minutes de The Wall – le film délirant signé Alan Parker – le fameux mur éclate, ce n’est pas tant la psyché torturée de Pink, double allégorique de Roger Waters, qui s’effondre. Non. C’est un autre rempart qui s’écroule alors dans les gravas de mots et la fureur des guitares. Le véritable mur dont parle l’album – sans que chacun ne le sache ou n’ait tenté de le savoir – est bien celui qui sépara naguère les seventies symphoniques de la pop eighties. 
    Lire
  • Aline, l’avis électrique

    par Adehoum Arbane le 23.03.2015 Ça y est. J’entre dans ma quarantième année. Non pas qu’une forme de frayeur me saisisse. Nullement. Il reste tant à accomplir qu’une espérance de vie raisonnée rend désormais possible. La vie est encore là, rougeoyante, circulant dans les veines, battant les tempes. La vie électrique. La formule claque, parle. C’est précisément celle qu’a retenue Aline pour annoncer son futur deuxième album. La vie électrique, comme un manifeste stylisé, éclate en ce moment dans les ondes. 
    Lire
  • Rundgren, le magicien ose

    par Adehoum Arbane le 16.03.2015 Dans les dictionnaires du rock et autres Lagarde & Michard Pop, Todd Rundgren est habituellement présenté comme un sorcier du son. Et c’est bien le sentiment qui envahit l’auditeur à mesure que défilent les minutes de A Wizard, A True Star, paru en 73. Pour résumer l’affaire – et s’agissant de Rundgren le mot "résumé" est à lui seule une gageure –, A Wizard est une verrue de taffetas. Un véritable ovni et pas seulement pour ses thèmes psyché-spatiaux. 
    Lire
  • Soft Machine, pas si soft que cela

    par Adehoum Arbane le 09.03.2015 Mieux que Dylan, Randy Newman et Patti Smith réunis. Soft Machine est la seule formation à avoir intellectualisé le rock. Pas seulement par le biais du jazz qui a progressivement contaminé une musique de prime à bord, disons, excentrique plus que psychédélique même si les contours du genre ont défini les premiers âges du groupe. Ainsi, la fantaisie a cédé la place à ce que l’on appellera la mystique du sens. De même que l’on donne du sens à sa propre vie, Soft Machine a donné du sens à sa musique. 
    Lire
  • Pink Floyd, le blues des businessmen

    par Adehoum Arbane le 03.03.2015 Exit Robert Johnson, John Lee Hooker, Alexis Korner ou John Mayall. Et si le plus grand album de blues de tous les temps n’était autre que Wish You Were Here de Pink Floyd ? Pour beaucoup, le blues est l’affaire des puristes. Du plus haut de leur mépris – comme d’une pyramide napoléonienne –, ces derniers renvoient la pop à la vulgate. Sans le vouloir Pink Floyd aura réconcilié les deux camps. Avec en guise de trait d’union tout le savant attelage des musiques cosmiques qui ont fait sa légende. 
    Lire
  • Magma, danse sur le fil

    par Adehoum Arbane le 23.02.2015 Le poète Pierre Reverdy affirmait : « le cœur n’est jamais si bien en équilibre que sur un tranchant d’acier. » Ces mots, cette quête ardente autant que permanente – l’équilibre donc – semblent correspondre en tout point à la musique de Magma. Au premier abord, un équilibre entre un passé – livré et assumé – et un présent en construction. Équilibre aussi entre les forces en présence qui structurent le répertoire du mythique groupe de Christian Vander. Ici, Slag Tanz. Morceau qui existait déjà dans les premiers âges magmaïens sous une forme inachevée...
    Lire
  • Deep Purple, huit nuances de gris

    par Adehoum Arbane le 16.02.2015 Pour les snobs du rock, la carrière de Deep Purple aurait très précisément démarré avec le fameux In Rock, brûlot de virilité glabre et braillarde, surtout célèbre pour son gros pompage de Child In Time – et au passage upgradé –, chanson dont la paternité revient en fait à It’s A Beautiful Day. C’était oublié qu’avant la période dite "Mark II", le violet profond eut un intéressant passage à vide psyché hard, cependant nécessaire, et qui permit d’esquisser un son en même temps qu’il éprouvait plusieurs combinaisons de musiciens. 
    Lire
  • Moodoïd, la gaieté scénique

    par Adehoum Arbane le 09.02.2015 D’ordinaire, la Gaîté Lyrique porte mal son nom. Motif de la bouderie, son indécent déballage de jeunes branchés aux mines marmoréennes et aux blue-jeans années 80 remontés jusqu’aux épaules. Malgré la beauté de son architecture ancienne figée dans un écrin moderne, tout en néon traversant, la joie de vivre n’y explose pas à chaque mètre carré. Tel ne fut pas le cas ce soir – bleui par le froid – du 28 janvier 2015. Et pour cause puisque Moodoïd y donnait un concert dont l’attente était aussi forte que les visages, eux, étaient patibulaires.
    Lire
Top