Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Randy Newman, homme neuf

    par Adehoum Arbane le 07.10.2014 Se méfier des outsiders. Ils finissent toujours avec le temps, à force d’efforts et d’abnégation, par dépasser leurs brillants rivaux. Pendant que Mick Jagger tortille du cul dans les stades, que Dylan joue les penseurs de Rodin version songwriter, que Bowie n’est plus que l’ombre botoxée de lui-même, Randy Newman poursuit son grand petit bonhomme de chemin. Depuis maintenant quarante six ans. Sans se soucier des autres, sans courir après le star-system, en restant fidèle à ses fans. 
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  • Manipulator, Ty standard

    par Adehoum Arbane le 29.09.2014 On aime bien Ty Segall. Ce stakhanoviste du rock. Même s’il ne bouscule en rien l’ordonnancement de son grand œuvre – le mot est faible ! –, son appétit d’écriture et de réalisation force le respect. C’est que le bouillonnant rockeur californien a quasi réussi – pour la blague – à créer son propre modèle économique et artistique. Manipulator porte ainsi bien son nom. Segall nous manipule et on en redemande. Et il nous en redonne. Son mode de création court-termiste lui permet de livrer à chaud des disques bourrés de chansons. 
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  • Avi Buffalo, deuxième effort et réconfort

    par Adehoum Arbane le 22.09.2014 Loin des poses affectées et des refrains taiseux, le rock sincère existe encore. Généreux, il se donne comme le font parfois les adolescents lorsqu’ils plongent, corps et âme, dans leurs premiers émois pubescents. At Best Cuckold, deuxième effort de Avi Buffalo, confirme ce que le single – le lumineux So What – esquissait déjà. Une musique aussi tendre qu’échevelée, à la fois bravache et profonde qui n’est pas sans rappeler les instantanés crus – figés ou filmés – signés Larry Clark ou les plans sourds de Gus Van Sant criant pourtant leur vérité, comme dans Paranoid Park. 
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  • Marie Flore, my baby just wrote you a letter

    par Adehoum Arbane le 15.09.2014

    Chère Marie Flore, lorsque mon papa a posé ton album pour la première fois sur la platine, je dois bien te l’avouer, j’ai lâché un "Ouah" de jubilation. Car malgré les deux ou trois borborygmes constituant la base de mon vocabulaire de petite fille de dix neuf mois, je suis quand même capable d’aligner des concepts assez poussés. Ainsi, je peux le dire aujourd’hui, By The Dozen est sans doute, à l’heure où nous parlons, le dernier vrai album de rock’n’roll. 


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  • Alister, Schnock & rock en stock #1

    par Adehoum Arbane le 08.09.2014 « C’est au sujet d’Alister. Aussi dois-je soigner mes mots, mettre ma prose sous surveillance » pensai-je alors que je quittais l’antre de l’artiste-magnat de la presse-et grand ordonnateur de la pensée Schnock. L’air confiné du métro était aussi moite qu’à l’extérieur, tout juste était-il strié par les clignotements diffus de la lumière artificielle. Pendant cette heure de transport, bringuebalé mollement par le chauffeur de la ligne 10, je me repassais le film de cette entrevue longue comme un David Lean, riche comme un tir de répliques entre Blier et Ventura. 
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  • Alister, Schnock & rock en stock #2

    par Adehoum Arbane le 08.09.2014 Suite de l'interview-fleuve et Schnock d'Alister où il sera question des non influences majeures, des pépites exhumées des entrailles de l'Internet et bien plus encore... Si d'aventure vous avez l'audace d'aller jusqu'au bout. Et surtout de cliquer juste en dessous, là, sur "Lire". 
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  • Paranoid, hard bop

    par Adehoum Arbane le 26.08.2014 Bloody hell, les démons n’en reviennent pas. De même que les fans. L’Angleterre qui a réussi à inventer les Beatles, le prog’ – et à l’imposer au monde entier – au grand dame de l’Amérique, cette si perfide Albion a livré à l’humanité un heavy rock ciselé, puissant, aussi noir qu’un paysage industriel du nord-ouest, un hard devenu ainsi légendaire par l’entremise de trois groupes dont il convient de saluer les audaces : Led Zep pour les intimes, Deep Purple mark II pour les connaisseurs et les petits derniers – qui furent au passage presque les premiers – Black Sabbath.
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  • Heart, le cœur des femmes

    par Adehoum Arbane le 19.08.2014 Combien de féministes hystériques nous les ont brisées menues en voulant imposer aux forceps ces balivernes sémantico-technocratiques que sont la parité à tous les étages et l’égalité dans la dissolution des genres. L’objet du scandale : le rock serait affaire d’hommes, le riff ne serait que la mâle expression d’une supériorité patriarcale ou maritale (c’est selon) ? Mesdames les frangines, autant vous le dire tout net, vous faites fausse route ! Nombreux sont les exemples de femmes ayant investi le monde certes cloisonné de la pop culture. 
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  • Les Pretty Things, l'étoffe des grands

    par Adehoum Arbane le 11.08.2014 Ils auront été des Rolling Stones de seconde catégorie durant les sixties et des sous Beatles à l’orée des seventies. Contre vents et marrées – ceux de la confidentialité –, ce gang de petites frappes connut un succès relatif avec une série de hits énervés dès 1965, dont le séminal Midnight To Six Men, pour se muer au fil des années en groupe pop magistral. Réussissant malgré tout à livrer pendant ces décennies fécondes deux chefs-d’œuvre ultimes, SF Sorrows en décembre 1968 et Parachute en juin 1970. 
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  • Justin, Award du meilleur album solo

    par Adehoum Arbane le 04.08.2014 Contrairement à ses camarades en solo, Justin Hayward n’a pas souhaité faire dans cette première tentative sous son propre nom du Moody Blues pur sucre. Bien que traversé de quelques échappées à l’étrangeté savamment distillée – le final de Nostradamus aux inflexions prog évidentes –, Justin avec Songwriter a pris son propre titre au mot. Pour livrer ainsi dix vraies chansons au cordeau, pop songs aussi attachantes que la personnalité de leur auteur. Certes, on pourra ressentir dans cet opus très réussi une impression de kitsch peut-être assumé. 
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  • ELO & 10cc, glam de fond

    par Adehoum Arbane le 28.07.2014 La disco, cette infamie ! La disco fut à la musique ce que le bling-bling fut à la classe politico-médiatique. Comme si l’on avait réuni Julien Dray et DSK sous le regard bienveillant de Berlusconi. La disco, maladie des seventies. Mais derrière le fard, se trouve pourtant le faste. Derrière les paillettes, l’étincelle. De génie il va de soi. Tout commença avec le glam, verrue en carat surgi du visage du rock à l’aube de l’année 72 où Ziggie était encore l’incarnation d’un certain rêve pop. 
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  • Phil Manzanera, listened just now

    par Adehoum Arbane le 21.07.2014 On s’était dit ça. Qu’on avait tout vu, tout entendu. Que l’on savait tout de ces foutues seventies, que les chefs-d’œuvre, les trésors nous les avions déjà, méthodiquement rangés dans nos bibliothèques en tranches classées par genres, années ou tout simplement par couleurs avec, de là où nous les observons, cette si subtile – et identifiable – fragrance de carton manufacturé. Les charmes du vinyle ! Et à chaque fois, la même erreur. Le piège tendu par toute une décennie marquée du sceau d’un mot. Un seul. PROLIFIQUE. 
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  • So What, the fucking song

    par Adehoum Arbane le 15.07.2014 Et si Avi Buffalo donnait, un temps, raison à l’effroyable logique de l’IPod : ne conserver dans nos playlists interchangeables qu’une chanson, une seule ? Telle est la vocation temporaire de So What, premier extrait de leur futur et très attendu deuxième album, At Best Cuckold. Pas tant parce qu’il s’agit de l’unique chanson à se mettre sous l’écouteur, donc un choix par défaut. Bien que pour le moment solitaire, So What est une invitation à épier la sortie du Lp. 
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  • Desse espoir dans la nuit noire

    par Adehoum Arbane le 07.07.2014 C’est un fait, le rock français a longtemps sonné propret, gentillet. Cette réalité, comme l’avait chantée Téléphone dans Un autre monde, est aujourd’hui quelque peu bousculée par une nouvelle génération de musiciens frondeurs. Melmoth parlait en son temps des rockeurs – prononcez rockeurses – au blouson de cuir. Qualificatif qui colle perfecto à Marc Desse, sorte de Patrick Dewaere pop en mode urbain. De l’aveu du jeune homme, ce premier album a été écrit et enregistré à une période mallarméenne de son existence. 
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  • The GOASTT, psyché d’Œdipe

    par Adehoum Arbane le 30.06.2014 Enfin un fils de qui ferait presque oublier le père. Sean Lennon s’était lancé dans la carrière sans brio réel, sans originalité aucune. Il n’avait pas encore brillé comme l’avait fait John en son temps au sein des Beatles puis en solo. Projet bizarroïde mené tambour battant avec sa femme – Charlotte Kemp Muhl –, The Ghost Of A Saber Tooth Tiger atteint une forme d’apogée. Oh, il ne s’agit pas d’évoquer Midnight Sun, étonnant sophomore, comme un chef-d’œuvre impérissable. Mais la chose sonne suffisamment déjantée pour qu’on s’y attarde un moment. 
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  • Israel Nash et pas un autre ?

    par Adehoum Arbane le 24.06.2014 On a beau chercher les superlatifs, le plus beau compliment que puisse recevoir un album n’est-il pas de donner envie d’en écouter un autre ? Oui, Rain Plans de Israel Nash donne envie de réécouter No Other de Gene Clark. Car il emprunte d’une certaine manière la même voie. Il ne s’agit pas de faire passer le premier pour un copiste. Disons que l’Americana, puisque c’est de cette musique dont il est question ici, se plait à répondre à un autre mot, la tradition. 
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  • Space Ritual, l’enfer dedans

    par Adehoum Arbane le 16.06.2014 Quels furent les premiers mots prononcés par Edmund Hillary et Tensing Norgay face à l’Everest qu’ils s’apprêtaient à gravir ? Quelle pensée funeste saisit Dante alors qu’il commençait sa traversée des limbes ? Des questions qui restent sans réponse pour tout homme refusant d’affronter pareil obstacle. Ce sentiment de crainte mêlé de respect, d’excitation même, l’auditeur qui un jour osa approcher une oreille, une seule, du Space Ritual de Hawkwind a forcément dû le ressentir. 
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  • Badfinger, la main heureuse

    par Adehoum Arbane le 02.06.2014 Vive les groupes pop un peu trop scolaires ! Ce cri venu de l’intérieur fait suite à une discussion amicale autant que musicale à propos d’un groupe de seconde zone – à savoir le pays de Galles – et pourtant signé par un grand, un très grand label : Apple, la firme des Fab. La formation en question s’appelle Badfinger. En 1971, alors que les Beatles désintégrés mènent chacun une carrière honorable au vu du séisme que représenta leur séparation, Badfinger grave son troisième et meilleur opus : Straight Up. 
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  • Jolie rencontre avec De La Jolie Musique

    par Adehoum Arbane le 26.05.2014 Comme toujours, je suis en avance. 30 minutes pour être exact. Je prends mon mal en patience dans la douceur qu’exhale déjà mars, bien que la nuit soit tombée. Je suis devant le 44 de la rue Letellier. Comme le nom du commissaire incarné par Belmondo dans Peur sur la ville. J’en frissonne. Bientôt 20 heures. Un coup de fil à Laura, l’attachée de presse d’Erwann Corré, grand leader timide du collectif pop De La Jolie Musique. Elle me donne le signal tant attendu
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  • Charles-Baptiste, le trait d’union

    par Adehoum Arbane le 18.05.2014 En économie, on les appelle réformateurs. En politique, voire dans le cénacle de la philosophie, on les qualifie de rénovateurs. En France, ils sont un petit nombre, très décidé, à bousculer depuis quelques années les ors poussiéreux, oripeaux cependant prestigieux, de la variété française. Avouons-le, Charles-Baptiste fait partie de ce think-thank de singer-songwriters audacieux. Si la révolution est en marche, elle prend chez ce jeune homme venu du Béarn – en soi un mythe balzacien – une tournure singulière. 
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  • Kevin Morby, mother folkeux

    par Adehoum Arbane le 12.05.2014 Et si on pouvait enfin écouter du Bob Dylan sans la voix nasillarde et chevrotante de Bob Dylan ? Ce fantasme de fan, bien que respectueux du mythe dylanien, Kevin Morby est en passe de l’avoir réalisé ! Oh God ! Sur son premier album solo, l’envoutant Harlem River, il livre de ces ballades folk urbaines – l’esprit de la grosse pomme n’est jamais très loin – qui vous emportent vers un ailleurs fait de longs voyages dans des trains de marchandises au milieu des clochards aux barbes rêveuses. 
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  • Metronomy, opération zénith 2

    par Adehoum Arbane le 05.05.2014 Abstraction faite de l’ennuyeuse première partie, du ballet incessant des pisseurs de bière, du plafond du Zénith faisant immédiatement songer à la base secrète du SPECTRE dans On ne vit que deux fois ; abstraction faite donc de ces quelques points de détail, Metronomy a délivré une performance de haute tenue. Et pas seulement pour les costumes de scène qu’arboraient les musiciens. Ce soir-là, le groupe tout de blanc vêtu nous a donné l’impression de rencontrer Saint Pierre au Paradis 
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  • The Horrors, de l’ombre à la lumière

    par Adehoum Arbane le 28.04.2014 Monkees ou Talk Talk, leur plus grand mérite fut de franchir d’un pas de géant la frontière qui sépare le phénomène préfabriqué de l’authentique formation rock. The The Horrors appartient à cette catégorie. Ils n’étaient qu’un simple groupe garage gothique pour minettes. Ils sont devenus en trois albums seulement l’un des noms les plus prometteurs des années deux mille. Luminous, le dernier en date, achève cette mue sidérante en plongeant le groupe dans le bain de la modernité 
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  • Éternels Temples du soleil

    par Adehoum Arbane le 22.04.2014 Depuis sa création en 1966 – des deux côtés de l’Atlantique –, le rock psychédélique aura perduré traversant les décennies comme autant d’espaces-temps. Les années 80 virent des groupes comme TV Personnalities ou XTC reprendre le flambeau là où Syd Barrett l’avait laissé. Les nineties auront fait fi du grunge bruitiste en réhabilitant un certain acid rock californien pétri de coolitude Stonienne, porté par la génération Anton Newcombe. Jusqu’à aujourd’hui où, tel un phénix
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  • Beck, toujours en Phase

    par Adehoum Arbane le 14.04.2014 Avec sa discographie à faire pâlir Stakhanov en personne – plus pour la variété de ses propositions que le nombre d’albums à proprement parler –, sa triple casquette de compositeur, multi-instrumentiste, producteur, Beck pourrait gentiment se la péter ou pire, s’endormir sur des lauriers grassouillets. Le blondin le plus célèbre des années 90 nous revient six ans après nanti d’un nouvel album. À quarante quatre ans, on aurait pu le croire dépassé, usé, essoré. 
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