Shebam de Alice Cooper à Zappa


  • Israël Nash, Duke of the bay

    par Adehoum Arbane le 01.06.2021 Avant de mourir, dans un mouvement paradoxal du ciel vers la terre, Otis Redding a vécu le syndrome Martin Luther King. Il a eu un rêve. Il a rêvé une soul musique plus adulte, plus sérieuse et paradoxalement plus proche des canons de la pop californienne. Et pour cause, en juin 1967, Otis Redding joue au Monterey Pop Festival. Succès énorme. Ce n’est que l’une des dates d’une grande tournée californienne avec les Bar-Kays qui le voit passer au Fillmore de Bill Graham, à San Francisco. L’histoire raconte qu’ayant loué un voilier dans le port de Sausalito dans lequel il réside alors, Otis est fasciné par le mouvement incessant...
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  • SRC, CRS

    par Adehoum Arbane le 25.05.2021

    Les rituels du combat social sont nombreux, et nous sommes bien placés en France pour le savoir. Il ne s’agit pas, pour le coup, de ces grandes conférences censées préparer le terrain des futures réformes dites nécessaires. Ce ne sont pas non plus les oppositions qui attendent en embuscade, dans les travées du Parlement, les élus de la majorité. Encore moins ces lobbys qui œuvrent bien souvent dans le secret et le velours des allées du pouvoir. Ce sont les formations syndicales préparant les braséros. Avant les grèves, avant la manif... 

     

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  • La minute Blonde

    par Adehoum Arbane le 18.05.2021 Il existe un romantisme français (Géricault, Delacroix, Hugo, Chateaubriand), un romantisme allemand (Weber, Beethov, Schuman, Novalis) et bien évidemment un romantisme anglais. Ce dernier dépasse bien souvent les grandes figures littéraires comme Byron, Shelley (Percy et Mary), les sœurs Brontë. Aux États-Unis, la chose semble moins figée, plus incertaine. On pense bien sûr à Ralph Waldo Emerson, puis à Walt Whitman. Écrivains ou poètes reprennent à leur compte ce romantisme si européen pour le tordre, en faire autre chose. Les poètes Beat en sont la preuve. Il y a un souffle romantique dans les vers de Bob Kaufman. 
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  • The New Tweedy Brothers, nage d’or

    par Adehoum Arbane le 11.05.2021

    Les scintillantes années soixante auront été un moment dans l’histoire de la culture américaine où se seront joués quelques grandes révolutions. Parmi elles, entremêlées, la pop music et ce que l’on appellera le Nouvel Hollywood. Les deux médias se sont croisés et parfois même répondus. Au sens propre quand des groupes comme les Seeds, les Electric Flag, Strawberry Alarm Clock, Chocolate Watchband ou encore Spirit apparaissent au détour d’une scène de film. De manière figuré lorsqu’une œuvre semble étrangement résonner...


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  • Gloria, grattes Sabbat

    par Adehoum Arbane le 04.05.2021 Il est une tradition musicale où la France excelle – hum hum hum –, il s’agit de l’adaptation. Choisir une chanson de la pop culture anglo-saxonne, archi connue de préférence, et l’adapter en français, paroles et musique. Prenez House of The New Rising Sun et transformez-la en Les portes du pénitencier. Faites de même avec Do Wah Diddy Diddy pour proposer Vous les copains, je ne vous oublierai jamais. Même topo pour December, 1963 (Oh What A Night) qui devient Cette année-là. Originaire de Lyon, le sextet Gloria a décidé d’adapter un genre entier, le psychédélisme. Me direz-vous, rien de bien nouveau.
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  • Ils sont forts, Mustang

    par Adehoum Arbane le 27.04.2021 Ontologiquement, la musique populaire est traversée de multiples références. Qui plus est, me répondrez-vous, lorsqu’une partie de sa production fait suite à des décennies si brillantes qu’on ne peut les dépasser. Nous voulons parler de cet apogée que constituent les sixties-seventies. Si on ajoute à cela le fait que Jérôme Bosch, en dessinant une partition sur les fesses d’un supplicier dans Le jardin des délices, a inventé la pop avant l’heure, nous ne sommes pas sortis de ce cruel dilemme de la réinvention. Parfois, les références sont piochées ailleurs, piochées au sens où celles-ci semblent plus diffuses qu’un emprunt franc et massif
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  • Glory Cooper

    par Adehoum Arbane le 20.04.2021 Mes bien chers frères, en cette période de célébration pascale, la foi chrétienne nous questionne. Au sujet de la Passion et de son corolaire spirituel, la résurrection. Jésus est mort puis a ressuscité le troisième jour, conformément aux écritures. Il s’agit à n’en point douter de la fête la plus importante de la liturgie catholique, avec la nativité bien sûr. Parce que le trépas du roi des rois, du fils de Dieu, est fondé sur un contrat sacrificiel : laver les péchés du monde. Jésus est mort pour nous sauver comme le veut la formule consacrée. Et le rock dans tout ça, me direz-vous. Il n'est jamais bien loin. Oh, nous n'évoquerons pas...
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  • Poplitiquement correct ?

    par Adehoum Arbane le 13.04.2021 De la célèbre déclaration de Lennon au sujet de la popularité des Beatles, supposée plus grande que celle de Jésus et qui valut au groupe les foudres des ligues chrétiennes américaines, aux pitreries punks, le rock se fit un malin plaisir à constamment bousculer l’establishment. Qu’on qualifie ce dernier de politiquement correct ou de conservateur, cette réalité ne date pas d’hier et domina l’Occident. C’est d’abord le puritanisme états-unien avec le fameux Code qui fit trembler le tout Hollywood. C’est encore Elvis « The Pelvis » Presley et son fameux déhanché dont les remous moraux ne cesseront de prodiguer...
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  • ELO, bad taste

    par Adehoum Arbane le 06.04.2021 Quelle est la raison, snobisme mis à part, du décrochage de la critique à l’endroit de Queen ? Sans doute son tourbillonnant appétit musical qui aura conduit le groupe dans bien des directions, trop disparates pour affirmer une cohérence. ELO aura assumé une seule voie, un unique parti-pris : le mauvais goût. Rien que le mauvais goût. Inclination envisagée de manière totale, contenu et contenant. Chez ELO, il n’est pas un centimètre carré de gomme (celle du disque), de carton qui ne soit fondamentalement et furieusement outrancier. On objectera que c’était ainsi durant les seventies, qu’après les douceurs acidulées du psychédélisme...
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  • En France, le rock aboie ?

    par Adehoum Arbane le 30.03.2021

    Se méfier des dénominations trompeuses, des formules par trop réductrices. Fuir comme la peste les injonctions (fussent-elles séduisantes), les promesses (souvent fausses), les pre-rolls (en général putassiers). Et pourtant, ce nom-là, même s’il nous semble familier, pourrait nous induire en erreur. Rocabois. Rock à bois. Alors de la folk ? Comme nous l’avons dit, il ne faut pas s’arrêter à la première lecture, il faut aller au-delà. Franchir le Rubicon de l’appréhension. Olivier Rocabois est un vieux routard de la pop française chantée dans la langue de Lennon ; dans l’idée, une sorte de...


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  • Paul et l’enfance de l’Art

    par Adehoum Arbane le 23.03.2021 La pop, cet art juvénile par excellence. Faite par des enfants pour des enfants. Les fameux Flower Children, ceux de la vibrionnante Californie des 60s. À l’Est, c’est une autre histoire que des musiciens cérébraux entonnent. Un gang de rockeurs intellos, le Velvet Underground, fait de NYC son territoire littéraire et musical. Big Apple, c’est aussi ces quelques blocs entre Bleecker Street et MacDougal abritant la fine fleur de la folk music. Parmi ces espoirs acoustiques mais nés ailleurs, Paul Simon et Art Garfunkel. Ces deux-là étaient prédestinés à une certaine féérie. Mieux, ils allaient devenir les princes états-uniens de la pop folk...
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  • All the Falling Angels

    par Adehoum Arbane le 16.03.2021 Au diable le club des 27 ! Il n’y a jamais eu de malédiction autour d’un âge qui aurait été une sorte de triangle des Bermudes temporel pour les pop stars. De façon plus prosaïque, même si c’est enfoncer les portes de la perception toutes grandes ouvertes, il convient de rappeler à quel point le cocktail succès rapide, drogues en abondance et une certaine fragilité propre à la jeunesse des carrières, fut fatal. Brian Jones aura sans doute été l’une des premières stars de la pop à tomber au chant d’honneur, après Brian Epstein peut-être, même si ce dernier naviguait dans l'ombre des Beatles et n'aurait donc pu prétendre...
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  • MC5, kick out the gem ?

    par Adehoum Arbane le 09.03.2021 On le sait, l’adolescence est une épreuve. Et nourrit de potentiels traumas pour le moins irréversibles. Comment plaire aux filles quand on ne dépasse pas le mètre soixante-six (l’année de Revolver, pourtant), quand on n’est pas le capitaine de l’équipe de foot, ou plus modestement une baraque sculptée de muscles. Dur, dur d’être gringalet. Souvenez-vous de cette publicité pour un forfait téléphonique. Un pauvre hère dénommé Paul, ne pouvant répondre à l’invitation envoyée par deux jeunes beautés en scooter, lance, dans un cri de désespoir masquant à peine une voix de puceau mal dégrossi, cette réplique à jamais célèbre...
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  • Alan Hull, monsieur entre-deux

    par Adehoum Arbane le 02.03.2021 Ménager la chèvre et le chou. En le lisant, on constate à quel point ce célèbre proverbe relève de l’impasse. Dans tous les domaines, la chose se vérifie. Le dernier en date, au combien politique, n’échappe pas à la fatidique règle. Piocher un coup à droite, puis à gauche n’amène que déception, opposition et à la fin, rejet. En musique, la logique du consensus est la même, portant en elle les graines de la déconvenue. Rester dans sa zone de confort ou oser une sortie qui sera mal interprétée, parce qu’allant contre sa propre intégrité ? Et pourquoi ne pas se placer à égale distance des deux tendances ?
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  • L’incroyable Hull

    par Adehoum Arbane le 23.02.2021 New York n’est plus la ville qu’elle était et ce depuis le départ de son célèbre maire Rudy Giuliani. Avant d’être minée par la violence endémique, la Grosse Pomme était connue, voire reconnue, pour son esprit bohème incarné par Woody Allen et bien d’autres cinéastes, mais aussi, et sur le plan musical, par le Velvet d’un côté et Dylan de l’autre. Ça c’est pour le résumé, car Dylan est l’arbre gigantesque qui cache la forêt de folk singers écumant ce petit bloc que constituent Bleecker & MacDougall. Ce dernier donna d’ailleurs son nom à une chanson et un album de Fred Neil. Depuis, Bleecker Street est devenu... 
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  • Besnard Lakes, retour de flamme ?

    par Adehoum Arbane le 16.02.2021 C’est peu dire que la manière d’écouter de la musique a changé. Avec l’avènement du mp3 et des baladeurs, celle-ci s’est parée du détestable concept de mobilité, bien dans l’air du temps. Il fut un temps où elle s’écoutait dans une chambre, seul ou avec quelques compagnons d’aventure. Mais dans cette évocation, il manque quelque chose, un ingrédient essentiel à la mise en condition propre aux œuvres pop en trente-trois-tours. La drogue. Cette dernière n’a pas disparu des habitudes culturelles mais sa consommation a, elle aussi, suivi un autre chemin. Et s’est parée également du ridicule adjectif...
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  • The Beatles, the fabulous 54

    par Adehoum Arbane le 09.02.2021

    Comme pour l’Amérique et la Chine, la suprématie des Beatles est indiscutable. Ce n’est plus un élément subjectif, relevant du « j’aime/j’aime pas » mais un fait. Même l’équipe du fact checking de Libé s’est inclinée devant cette vérité : de 1962, année de sortie de leur premier single Love Me Do, à leur séparation en 1970, les Beatles ont régné en maîtres. Mieux, ils ont inventé en treize albums les canons de la pop moderne pour les décennies à venir. Deux rétrospectives bien connues des fans et des collectionneurs en attestent. Les doubles compilations The Beatles/1962-1966 et The Beatles/1967-1970...


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  • Grandaddy et Donald Slump

    par Adehoum Arbane le 02.02.2021 Au-delà du ricanement médiatique et des indignations en plastique, l’image du fameux « Jamiroquaï » pénétrant dans l’enceinte du Capitole restera à jamais dans les mémoires comme un point de bascule, un moment d’une infinie tristesse. Tristesse d’un pays que nous aimons (détester), scindé en deux camps irréconciliables. L’humeur maussade des USA, et c’est bien peu de le dire, a semble-t-il contaminé dans une pandémie d’inquiétude et d’angoisse le monde occidental, jusqu’aux plus petit recoin de la vieille Europe. Nous avons peur. Peur de nous perdre, nous et notre identité, peur d’un futur qui semble haïr le passé...
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  • Le rock est-il viriliste ?

    par Adehoum Arbane le 26.01.2021 Le rock est viriliste ? Vraiment ? Certes, les hommes y sont légion. Certes, la guitare électrique s’impose vite comme un symbole phallique. Certes, la violence n’est pas seulement sonore, comme en témoigne celle que Ike fit longtemps subir à Tina Tuner. Mais beaucoup de « certes » ne font pas les certitudes. L’époque aimant les raccourcis autant que les formules chocs, il convient de se poser un moment, à la manière douce, le rock étant largement coutumier du fait. En préambule, précisons à toutes fins utiles que la différence entre rock et pop, si elle existe bien, peut parfois paraître artificielle...
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  • Nektar, nec plus ultra allemand ?

    par Adehoum Arbane le 19.01.2021 On a parfois du mal à se représenter ce qui apparait ici, avec le temps et l’indispensable recul historique, comme une saine évidence. La place qu’occupe désormais Pink Floyd dans la Pop Culture ; par Pop Culture il faut entendre l’ensemble des domaines la définissant, cinéma, mode, BD – aux côtés des Star Wars, Indiana Jones, Marvel et DC Comics etc. Leurs quelques gros succès planétaires (Dark Side of the Moon, Wish You Were Here, The Wall) ne sont pas les seuls arguments qui tournent chez nous, critiques rock, professionnels ou amateurs. Pink Floyd incarne cette figure de proue...
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  • HP Lovecraft, Happy children ?

    par Adehoum Arbane le 12.01.2021 Il existe bien plus qu’une communauté d’intérêts entre Lovecraft l’écrivain, HP Lovecraft le groupe psychédélique et Michel Houellebecq. On ne présente plus Howard Philip Lovecraft, véritable maître de l’horreur dite cosmique (ou Cosmicisme), selon le genre qu’il inventa. H.P. Lovecraft, le groupe, emprunte au romancier son prestigieux patronyme et avec, tout un pan de son inspiration tourmentée. Les deux albums, sortis successivement en 1967 et 1968, mettent en musique certaines des plus célèbres nouvelles de l’auteur, comme The White Ship et At The Mountain of Madness. Quant à Houellebecq, on lui doit un court...
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  • À la mode, Rod ?

    par Adehoum Arbane le 05.01.2021 Pauvre joueur de mandoline à jamais tombé dans l’oubli. Car il existe bien deux Rod Stewart. Celui de Sailing et de Da Ya Think I'm Sexy, le plus connu. C’est le Rod de Atlantic Crossing, des succès planétaires mais aussi du Mainstream. Et le Rod adoré par les fans, celui des Faces, bien sûr, et de ses premiers essais en solo, entre 1969 et 1972. Non pas que cette période ne fut pas placée sous les feux croisés de la créativité et de la bonne fortune. N’oublions pas de préciser, avant d’aller plus loin, que Every Picture Tells A Story, puisqu'il s'agit de l'album du jour, fut numéro 1 des charts en Angleterre mais aussi aux États-Unis.
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  • Proggy & poppy, Oui !

    par Adehoum Arbane le 22.12.2020 La tentation de l’amalgame. Dans tous les domaines, de la pensée à la création, cette dernière sévit. Ainsi en est-il du Rock Progressif. Ces détracteurs n’aiment rien tant que mettre tous les groupes dans le même panier avec ce qu’il faut de mépris et de suffisance pour installer dans les esprits le poison d’une idée reçue. Celle d’une musique pompière, ampoulée, prétentieuse. Alors qu’il n’en est rien. S’il n’y avait ces longs développements instrumentaux, ces ruptures de rythme hardies, cette manière de faire progresser un morceau donc, le prog rock ne serait qu’un gigantesque puzzle de mélodies mémorables. Historiquement...
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  • Starship, étoile en déclin ?

    par Adehoum Arbane le 15.12.2020 La critique est aisée mais l’art est difficile. On ne se lasse pas de cette célèbre maxime du fond des temps et reprise par Beaumarchais. Cependant son actualité n’aura jamais été aussi réelle, et cruelle en défintive. Qui plus est quand on est un groupe de pop et que l’on court après le temps. Ainsi, on l’a oublié, mais le Jefferson Airplane aura bien traversé les décennies, sous différentes formes certes – Airplane, Starship mark I, II –, avec plus ou moins de succès et d’accomplissement artistique, faisant paradoxalement de ce groupe de hippies de San Francisco, l’un des plus gros vendeurs de disques aux États-Unis...
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  • Love & change

    par Adehoum Arbane le 08.12.2020 Dans son panthéon cinématographique personnel, Jean-Pierre Dionnet cite, entre autres, Mad Max, La course à la mort de l’an 2000 et Vanishing Point. Et d’ajouter : « Les compétitions de hot rods (…) sont aux sources de la mythologie américaine. Le message est simple : même après l’apocalypse, la course continue. » L’apocalyspe c’est l’explosion en plein vol de la formation d’Arthur Lee, Love, telle un bolide de l’enfer dans un chaos de pistons et un brouillard d’essence enflammé. Tout avait pourtant bien commencé. Premier groupe interracial. Patronyme universel à la limpidité publicitaire. Situation géographique idéale...
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