Les 10 albums de pop US totalement british

par Adehoum Arbane  le 16.11.2010  dans la catégorie Les 10

Milieu des années 60. L’Angleterre donne le la de la production musicale. La jeunesse du monde s’emballe pour la british invasion. La riposte n’allait pas attendre. Pendant que Los Angeles propose une réponse américaine aux Beatles avec les Byrds, San Francisco balance des noms emblématiques comme le Jefferson Airplane qui passera rapidement de formation underground au statut de groupe de premier plan. En ces temps de guerre du Vietnam et de contestation rock, le pacifisme prend d’autres formes. De nombreux musiciens choisissent de ne pas surenchérir à cette « guerre » artistique entre les USA et la Grande-Bretagne… Au point de se présenter comme les zélateurs assumés d’une pop typiquement british. Parmi les copistes émérites ou sages, on distingue quelques étoiles qui méritent de briller au firmament des géniales curiosités. Ecriture savante, production au cordeau, ambition artistique réelle, mais surtout un désir de s’affranchir du blues américain. La sélection qui suit ne prouve qu’une seule chose : l’Angleterre des Fab Four fut leur unique tasse de thé.

En tête de ce classement, le new-yorkais Harry Nilsson. Connu pour avoir immortalisé Everybody’s Talkin’, reprise du folkeux Fred Neil figurant dans la BO de Macadam Cowboy, ce songwriter mérite mieux que la reconnaissance Hollywoodienne. Pote de Lennon, le poupin Harry cultive une fascination pour les chansons ouvragées en mode baroque. Un premier album en 1967, Pandemonium Shadow Show, en atteste avec entre autres une savante et fidèle reprise de She’s Living Home de McCartney. Le 8 novembre 1967, Nilsson entre à nouveau en studio pour enregistrer une suite qu’il intitulera Aerial Ballet. Grand bien lui a pris. Malgré sa très courte durée, 25 minutes, ce ballet demeure l’une des grandes réussites de la pop américaine des années soixante. Ce qui frappe ici, c’est la délicatesse dont Nilsson fait preuve dans l’ordonnancement des ses compos. Bénéficiant d’arrangements subtils, chaque titre charme immédiatement l’auditeur. Cordes et cuivres composent une trame ornementale, véritable enluminure pour des chansons du calibre de Together, Good Old Desk (dont les initiales forment God, un hommage paraît-il), I Said Goodby To Me ou One, mille fois repris. En douze chansons, on atteint les cimes de la pop. Après une incursion dans la musique de films, Nilsson se réinventera à l’aube des seventies en chanteur ricain avec un talent certain. Nous garderons en mémoire la vingtaine de chansons des premières années, quand clavecin, quatuor à cordes et costume cintré faisaient partie de la panoplie du petit génie. Enfin petit… Je dis ça… Bon qu’attendez-vous pour plonger dans l’histoire des mélodies Nilsson ?

Décidément, les Beatles sont partout. Entre deux disques géniaux, ils adoubent au passage un petit bataillon de productions US valant le détour… Historique. Playback de Appletree Theatre était à dire vrai l’un des albums favoris de John Lennon. Derrière ce patronyme acidulé, deux compositeurs, les frères John et Terence Boylan. Leur unique album, Playback, demeure un modèle du genre. Comme tous les exemples répertoriés ici, nos deux musiciens raffolent de ces productions fastueuses qui savent, plus que jamais, tirer avantage du studio. Confinés entre quatre murs, au cœur de New York, nos frères pétards fument du crane, écrivent et enregistrent un véritable album concept. Les seize plages s’enchaînent sans hiatus, ponctuées d’interludes récités dont les personnages s’aventurent pour certains dans le Village, lieu de prédilection de la bohème folk, en quête de substances illicites (Brother Speed). Cependant, derrière ce savant édifice pop, réside un secret bien gardé. John & Terry Boylan passèrent en fait le plus clair de leur enfance dans le Cambridgeshire, non loin de Londres. Quand ils reviennent aux Etats-Unis, ils embarquent dans leurs valises ce qu’il faut de non sens britannique pour écrire leur grand œuvre. Des compositions comme Hightower Square ou Don’t Blame It On Your Wife éblouissent. Cuivres et cordes virtuoses virevoltent entre les lignes de basse à la signature reconnaissable entre mille. Passionnant de bout en bout, Playback déroule ainsi son cortège de mélodies parfaites sublimées par des arrangements experts. Un pommier au cœur de Big Apple, tout cela ma rappelle une autre histoire.

Une manie. On trouve dans l’histoire du rock quelques groupes ayant choisi de s’exiler en Grande-Bretagne pour enregistrer leurs albums. Les plus connues furent Jimi Hendrix et America, le fameux trio pop folk au hit single Horse With No Name. L’histoire de The Aerovons brille par sa singularité. Tom Hartman monte une première mouture du combo en 1966. Une démo de leur premier album arrive sur les bureaux de Capitol Records. En fait, le jeune leader ne veut pas enregistrer à L.A. mais à Londres, patrie de ses chères idoles, les Beatles. Plus étonnant encore, c’est à sa mère qu’il doit de concrétiser son rêve fou. Après deux voyages à Londres et deux contrats proposés par Emi et Decca, le groupe signe avec la première firme et entre… Au studio d’Abbey Road !!! Cerise sur le gâteau, les douze chansons de Resurrection seront produites par Norman Smith et mises en boîte par Geoff Emerick, l’ingé son des Beatles accompagné pour l’occasion d’Alan Parsons qui enregistrera si impeccablement Dark Side Of The Moon. Mais le plus drôle reste l’étonnante similitude de certains morceaux avec les tubes des Fab Four. Par exemple, l’intro du morceau titre rappelle étrangement Across The Universe de Lennon, idem pour Say Georgia qui résonne bizarrement avec Oh ! Darling. Malgré cela, le charme opère vite. World Of You débute l’album avec brio : mélodie parfaite, son d’une rare profondeur, arrangements majestueux, l’essai frise l’insolente perfection pour ces cinq musiciens tout droit sortis du Missouri. Même constat pour Quotes And Photos où la guitare brille d’une ferveur toute électrique, à la manière d’un Robin Trower chez Procol Harum. La besogne achevée, le groupe rejoint son Amérique natale et finit par se séparer. Malgré le potentiel de l’album et deux singles pour le promouvoir, Emi décide de ne pas le sortir. Il faudra attendre quarante ans pour jeter une oreille attentive à ces pop songs sous influence, pardon sous infusion britannique.

L’histoire en décida ainsi. Si la Californie radieuse fut le berceau d’un psychédélisme sunshine, baigné de soleil et d’harmonies limpides, New York devint le lieu confiné du rock déviant. Un groupe allait constituer une subtile et durable exception. The Left Banke voit le jour sous l’égide du jeune compositeur Mike Brown. Fils d’un violoniste professionnel qui deviendra leur producteur et manager, le jeune pianiste manifeste très tôt un intérêt pour la musique baroque qu’il accorde alors aux canons de la pop. Ils signent chez Smach Records en 66 et sortent un premier single, Walk Away Renee, qui s’impose très vite dans les charts, malgré la préciosité de ses arrangements. Quelques mois plus tard, le groupe publie son premier opus, Walk Away Renee/Pretty Ballerina. Quels délices que d’écouter ces clavecins endiablés, ces cordes virtuoses plus européennes qu’américaines. Fan de Jean Sébastien Bach, Brown invente alors une pop de chambre ultra rythmée comme en témoigne le pimpant I Havent Goth The Nerve. Parfois, une guitare fuzz nous rappelle les origines US des Left Banke mais elle ne vient jamais durcir le propos dont la délicate légèreté, quoique très consistante, a de quoi séduire. Pretty Ballerina ouvre le Lp avec délicatesse, le pont flirte même avec la musique néo classique sans jamais lasser, la voix de Steve Martin faisant des merveilles. Nanties d’une production totalement maîtrisée, les compostions sont bonnes, très bonnes. Couplets et refrains répondent parfaitement aux canons du genre inventé en Grande-Bretagne par les Beatles et autres Kinks. Digne de leurs professeurs, The Left Banke opère un braquage réussi et peut même prétendre au titre, très geek, du meilleur album à épinette.

La pop anglaise fut souvent affaire de producteur. Celui qui détient les clés du son accompagna nombre de musiciens sur la voie étroite de l’exigence musicale. Aux USA, les producteurs pouvaient être à l’initiative de projets et même de groupes. Parfois, le résultat s’avéra anecdotique, voire désastreux. Pas avec The Smoke. A l’origine de l’opus, Michael Lloyd dont le nom reste célèbre pour avoir œuvré au sein du mythique combo de L.A., The West Coast Pop Art Experimental Band. En 1968, le jeune Lloyd monte une formation et s’enferme en studio entouré d’un orchestre classique. L’entreprise aurait pu très mal tourner, il n’en est rien. Les douze morceaux sont tous sublimes. Ouvragés jusqu’à l’extrême, ils ne cèdent en rien à la facilité. Au contraire. De ces savants échafaudages nait un équilibre qui fonctionne au mieux sur chacune des treize plages. Les voix éthérées, les basses rondelettes et les violons bavards nous emmènent au cœur de Londres mais certains détails vont plus loin, accréditant cette heureuse impression. D’abord le titre Umbrella, le parapluie qui constitue un élément central de la panoplie de l’anglais typique. Deuxième indice qui semble répondre au premier, October Country. Le pays d’octobre au perpétuel automne ne serait-il pas en fait la brumeuse Angleterre ? Possible. Quant à Fogbound, il nous tuyaute grave avec son final recyclant insidieusement le célèbre refrain Lucy in the sky with diamonds. Mais c’est la pochette qui met un terme à l’enquête. Si le recto arbore un artwork résolument Carnaby Street, c’est au verso que l’on trouve la mention éclairant sur les intentions des musiciens. Une simple dédicace à… Stuart Sutcliffe, le cinquième Beatle, tragiquement décédé d’une hémorragie cérébrale. Et si par cette citation The Smoke devenait le groupe frère des Beatles ? Le débat reste ouvert et des chansons comme Self-Analysis, Gold Is The Colour Of Thought ou Looking Thru The Mirror achèveront de vous convaincre. Une théorie pas si fumeuse que cela…

Bis repetita. Après The Left Banke, Mike Brown opte pour un nouveau Montage, peu financier du reste. Toujours fan de pop, il rejoue cette partition avec la même grâce. Notre musicien se paye même le luxe d’une réinterprétation bouleversante de Desiree où les voix s’entremêlent de façon suave. Là encore, les influences anglaises sont prégnantes comme sur The Song Is Love aux tootoodoowa mirifiques. Comme dans toute œuvre pop, le piano est central. Il nous accompagne d’un bout à l’autre du disque qui se révèle court, parfois inégal, mais souvent très convaincant. I Shall Call Her Mary en porte la marque qui décline brillamment ses motifs de flûtes, de violoncelles et de cuivres vainqueurs. La Tamise semble se dérouler sous nos yeux ébahis mais non, nous sommes toujours au cœur de Big Apple. Autre nouvelle livraison au thème touchant, Grand Pianist, qui narre les états d’âme d’un pianiste composant des symphonies imaginaires dans les lointaines heures de la nuit. Le clavecin fait son grand retour sur deux titres, My Love et An Audience With Miss Priscilla Gray. S’agit-il de la sœur de Dorian Gray ? Hum… Peu importe, car une fois de plus, Michael Brown fait montre d’un savoir-faire unique qui le place parmi les favoris des orfèvres pop US made in England. Notre grand pianiste à l’inspiration intarissable enchaînera très vite les projets à la tête de Stories, avec deux albums, et de The Beckies au nom très anglophile. Que voulez-vous, quand le désir est si fort…

Chez Emitt, l’esprit de McCartney rode. Surtout dans sa voix au troublant mimétisme. Mais rassurez-vous, le bonhomme vaut d’être là pour son écriture raffinée. Petit rappel biographique. Emitt Rhodes commença sa carrière en 1967 au sein des Merry-Go-Round. La Californie semble une terre d’adoption idéale pour le jeune songwriter. Mais Emitt regarde pourtant ailleurs. Vers Londres. En rêvant à ses idoles, il décide de parfaire son art, s’employant à jouer de tous les instruments possibles. Une virtuosité qui finira par payer. Alors qu’il s’apprête à signer un contrat avec A&M Records, le groupe se sépare. Nous sommes en 1969 et Emitt avec la foi de l’artiste se lance dans une carrière solo. Il s’enferme dans son home studio et, comme Macca sur son premier disque, bidouille ses premiers titres. Le disque convainc immédiatement (l’auditeur comme) la maison de disque, Dunhill, qui le signe alors. Enregistré en 69, The American Dream, son troisième opus et de loin le plus abouti, sort en 1971. C’est un enchantement permanent. Pardon Me, Holly Park, Come Ride, Come Ride ou You’re A Very Lovely Woman comptent parmi les temps forts du disque, rivalisant d’ingéniosité et d’élégance. The Man He Was nous régale, la voix n’imite plus mais porte  littéralement les mots dans une dimension autre. Emitt Rhodes réussit à s’affranchir, se livrant avec délicatesse comme dans Someone Died, avec pudeur même, loin de la pop orchestrale aux accents volubiles. Après ce bouleversant rêve américain d’une Angleterre mythifiée, Rhodes publie deux ans après un Farewell To Paradise au titre prophétique. Avec le temps et l’oubli, Emitt finira par se transformer en ermite. En 2009, un documentaire intitulé The One Man Beatles rend enfin justice à ce songwriter inspiré. Il était temps.

1968, non point de sous-marin jaune évoluant dans les eaux troubles de l’Amérique hippie mais un étrange vaisseau commandé par le Captain Nemo. Comme beaucoup de jeunes formations désireuses de surfer sur la vague du nouveau rock, The Sundowners s’installent en Californie. Le groupe écume alors les clubs à la mode mais un jour, la chance sonne à sa porte. Après un gig, le producteur des Monkees propose aux musiciens d’assurer la première partie de leur tournée. Enchaînant les rencontres heureuses dont Jimi Hendrix avec qui le leader Dominick Demieri deviendra ami, les Sundowners font parler d’eux. La firme anglaise Decca finit par les signer. Malgré une balade sirupeuse, Let It Be Me, les onze titres de Captain Nemo sont marqués par le sceau de la brit pop en vigueur à l’époque : chœurs et cuivres donnent à l’ensemble une tonalité dynamique et un impact immédiat. Comment ne pas penser que Sunny Day People sent le tube potentiel. Détail plus cocasse, alors que l’année 68 marque le climax du courant psyché, avec ses longues suites droguées produites en nombre impressionnant par les meilleurs groupes de San Francisco, une chanson comme Dear Undecided avec ses guitares cristallines et ses chœurs de collégiens nous renvoient à la période 64-65 des Beatles qui une fois encore demeurent l’influence majeur du groupe. Sans demander leur reste, les Sundowners délivrent avec Ring Out That Bells une pop song dont les trompettes sonnent très Who. Captain Nemo et Blue-Green Eyes se distinguent comme les deux pièces maîtresses du Lp avec parfois un relâchement dans ce bel ordonnancement pop que l’électricité vient alors troubler. Une fois de plus, la production est remarquable pour une formation bis, signe que l’époque n’était pas encore gangrénée par les dollars et la cupidité des promoteurs de la culture de masse. En matière de pop anglaise, ce Nemo-là fut comme un poisson dans l’eau.

Il est encore question de fumée ici, allez-vous me dire. Il faut croire que le London Fog en inspira plus d’un. Dans le cas présent, les vapeurs sont lazy sans doute en raison des opiacés que les fils de l’Eden américain prenaient alors pour célébrer la Grande Défonce et la Jeunesse Universelle. Lazy Smoke n’enregistra qu’un album, Corridor of Faces qui ne fut jamais publié et dont l’exhumation récente demeure une source de joie pour tous les geeks de mon espèce. Ce tour du destin fait aujourd’hui la singularité de l’enregistrement, les morceaux paraissant avoir été livrés à l’état de démos brutes. Une prise de son minimale, quelques guitares électriques aux tournures pourtant paisibles constituent la trame de ce trésor très prisé des collectionneurs. En plus de la voix de John Pollano, l’unique plume de Lazy Smoke, les ambiances rappellent la simplicité bouleversante des chansons du double blanc. Le jeu très harrisonien du guitariste nourrit largement la comparaison. Les harmonies nonchalantes ont la couleur des étés passés à ne rien faire, à écouter la nature, à sentir le vent sur son visage,  à planer un max. Pop, ces chansons le sont et sans aucune orchestration. All These Years démarre l’album avec fracas, dans une certaine dissonance, mais il ne faut pas attendre longtemps pour que le groupe fasse parler ses langueurs éponymes. There Was A Time et Sarah Saturday misent sur l’émotion et la tendresse, on s’y enveloppe comme pour trouver chaleur et réconfort. D’autres titres s’ébrouent dans la lumière du soleil comme Am I Wrong ou le magnifique Underskys. Comme quoi, nul n’est besoin de déployer tout l’attirail habituel du psychédélisme pour enregistrer des balades languides qui, au fur à mesure des années, surent trouver leur chemin pour arriver à nos oreilles. Lazy oui mais pas forcément easy.

Autre exemple d’un psychédélisme limpide s’étant mis à l’heure de Big Ben, Jade. En 1968, ce quatuor inconnu de Cincinnati enregistre le sobrement intitulé Faces Of Jade. Prelude/Willow’s End déroule pendant plus de six minutes ses climats ombrageux mais le retour au calme donne alors avantage à des titres simples, aux mélodies mémorisables comme le primesautier Blue Ways suivi du sautillant Well. Sur des formats courts, nos musiciens semblent totalement à l’aise faisant parfois même preuve d’une énergie très rock comme sur We Got To Make It Thru. My Mary et ses voix inversées apportent une touche planante à une pop song somme toute élémentaire. My Honey se la joue cabaret et l’on sent ici la marque évidente de Macca qui prisait plus que quiconque cet exercice-là (When I’m 64). Les chœurs parfaitement agencés accompagnent subtilement chacun des morceaux mais c’est dans les dernières minutes que le groupe s’affranchit de ses pairs pour oser s’aventurer dans des territoires audacieux. Les trois minutes et cinquante et une seconde de Wait Till I Come Home embrassent les formes de la mini symphonie pour notre plus grand plaisir avec ses trompettes sulpiciennes et ses claviers acidulés. Une composition exemplaire pour un groupe qui n’arriva pas échapper à la masse des formations de second rang, prouvant pourtant, s’il en était besoin, que tout le monde peut un jour composer une bonne chanson. Quelques minutes et un éclair de génie suffisent pour y arriver. Pensez à un morceau comme Ob-La-Di Ob-La-Da qui ne figure pourtant pas en haut du répertoire beatlesien. Et pourtant… J’aurais tué pour écrire une telle chanson. Jade ne l’a pas fait, certes, mais nous balance ce disque délicat en pleine… Face.

Oh bien sûr, j’aurais pu également citer les baladins Simon & Garfunkel. Bookends, leur grand chef d’œuvre, recèle de petites pépites pop à la saveur toute britannique. Certes, s’ils délivrent un de leurs grands morceaux, America, aux accents résolument kerouaciens, ils confessent dans Punky’s Dilemma « If i was an english muffin ». Autre exemple dont quelques titres lorgnent vers la perfide Albion, The National Gallery. Référence à la plus célèbre des institutions londoniennes, ce groupe de producteurs propose au moins deux morceaux qui sentent bon le cheddar et la jelly : Boy With Toys et Fear Of Becoming Double. Mais les assauts de fuzz sur les autres titres nous renvoient définitivement à l’Amérique acide des années psychédéliques. Aussi il est temps de clore ce chapitre en concluant ainsi : chez ces musiciens, point de prétentions affichées mais un amour immodéré, un profond respect pour leurs maîtres anglais.

 

 



 
 

 


Jade : Wait Till I Come Home :
http://www.youtube.com/watch?v=UIninZ9pRzM

 

 

 


 


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