L'Amérique au panthéon rock #7

par Adehoum Arbane  le 03.11.2008  dans la catégorie Récits & affabulations
Trêve d’emportement et de fièvre journalistique, passons à l’année 68, ah l’année 1968, non parce qu’elle incarna pendant un mois une « révolte » ( ?), « une révolution » ( ?), mais qu’ont donc initié ces légions d’étudiants proprets, bourgeois en éclosion et qui perdurerait encore aujourd’hui ? Rien. Donc, l’année 1968 est mythique à plus d’un titre. En matière de rock’n’roll et de défonce, elle fut l’apogée formelle du credo psychédélique, la plus prolifique, la plus représentative dans le son, le style. Elle enfanta ses chefs-d’œuvre, ses monuments ultra connus, rabâchés, chroniqués. Alors que les monstres sacrés que sont Hendrix ou Janis s’apprêtent à faire très mal, un rockeur plus discret sort son tout premier album, sobrement intitulé Ramblin’ Gamblin’ Man. Il s’agit de Bob Seger, le père spirituel de Bruce Springsteen, rien que cela. Portées par une voix mugissante et une guitare aux sonorités presque hard, les mélodies du  Bob Seger System, si elles n’en sont pas moins simples, frappent aussitôt l’auditeur (que je suis), tout est magnifiquement rock dans cette première tentative. Parmi les morceaux se détachent toutefois Gone, 2 + 2 = ?, Train Man et White Wall, très psyché au début et quasi métal après, tout est ici force tendue, émotion rageuse. Du rock quoi, les mecs. Encore plus discret, The Lollipop Shoppe de Portland grave un unique LP, Just Color et là, je voudrais dire les gars, vous vous êtes complètement plantés, bordel. Vous auriez dû l’appeler Just Rock.  Le premier titre est une bombe. You Must Be A Witch. Gros gros son, et puis il y a la voix de Fred Cole, complètement new wave avant l’heure. Une tension habite le morceau tout au long de ses deux minutes et trente six secondes. Le reste est bancal mais n’est-ce pas le propre du rock. Après la fulgurance du début, Underground Railroad est un long trip de dix minutes dans la tradition des voyages intérieurs si chers aux formations comme les Doors et lorsque le calme s’estompe dans les dernières explosions acides des guitares, l’offensive reprend. Les titres plus courts ne font pas offense à l’ensemble tant leur puissance atomique s’impose, à ce moment, je dois vous avouer que le voisin frappe à la porte, menaçant d’appeler la police, ce à quoi je répliquais par un laconique « Ta gueule connard, le rock est bruitiste ou ne sera pas ». S’il continue, moi j’appelle les Hell Angels, d’ailleurs à propos d’angélisme infernal, parlons un peu de deux formations révérées par nos motards démoniaques, je parle de Blue Cheer et de Big Brother & The Holding Company.

La semaine prochaine : en gros, les deux formations sus citées
 
http://www.youtube.com/watch?v=hi-kDP7Fa_g
 
 
 
 
 
 
 
 

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